28/02/2007

La Traduction ou l’Exercice de la Patience

Ouf, enfin. Mon premier essai de la traduction d’un livre entier s’est finalement achevé, avant la fin de la fête du Nouvel An chinois. La mission n’a pas été facile, emmelée dans les voyages et le travail local. J’ai reçu cette mission en Chine pour l’emporter en France, et ça a trainé jusqu’au séjour présent en Italie. Ce n’a pas été intéressant. C’est de la souffrance même. Le fruit produit sans proportion avec le temps consacré.

Cette biographie-album du parcours cinématographique de Monica Bellucci, on me l’avait proposé en disant que c’était un bouquin sur le cinéma et que j’aurais le droit de l’auteur total. N’est-ce pas séduisant, malgré l’argent ? A savoir que dans un travail de traduction écrite ce ne serait jamais l’argent qui compte.

Pourtant, cette traduction m’avait rendue plus ou moins nerveuse, à tel point que je ne touchais plus ces papiers pour un moment, et plus tard j’ai dû la continuer en serrant les dents, afin de me patienter: ça aussi, ça peut être « la critique du cinéma » ? Et quelle présentation des films !…Enfin, quels films ! …Mais bon, ce n’est pas la faute de Monica Bellucci, star mondialement connu, dont une charme extrêmement hallucinante qui pourtant dissimule sa capacité de jouer, pas mal critiquée de sa nudité scandaleuse et curieusement moquée par ses compatriots : « elle triomphe avec un visage de bois », disent les italiens…Ni serait-ce la faute de l’auteur. La touche finale n’a pas été mauvaise. Il a quand même pu, et seul vers la fin, bien résumer la mérite de l’actrice : combatante, « opiniâtre » dans son parcours de l’actrice cinématographique, qui se méfie vivement elle-même de la beauté sans contenu.

Comme ce que dit un directeur chinois, même un plus mauvais film peut avoir qch qui inspire. Là donc, c’est véritablement l’approche biographique qui reste le plus intéressante : Tu veux faire ça, alors sois opiniâtre. Concentre-toi. Et tu y arriveras. « Lutter, c’est la vie ». Cette phrase, Duras l’avait dit, Bellucci l’a vécue et la vit encore.


Tout cela, résumons-nous, c’est l’art de rendre le pourri au merveilleux.

16/02/2007

Il arrive en mars

Mais c’est pas possible, pas possible…

Comment ça, quelles chances , Ah là là !!!

Le 6 mars, il arrive à Bergamo !!!

Je le rencontrai pas en France, à Paris, mais à Bergamo !!!

Je ne lui écrirai pas pour essayer de me présenter, son amie d’ici me lui présentera !!!

IL= François CHENG. Mon dieu.

13/02/2007

Réception-appéro Erasmus & Mundus

C’est cool la réception de tout à l’heure. Pleins d’étudiants ou de profs intéressants. Chose plus importante, j’ai rejoint un étudiant français lyonnais, un prof italien qui parle français, la responsable Erasmus qui comprend le français, qui m’a dit que la prof qui enseigne la littérature chinoise est d’origine française, qui a fait ses études en Chine pendant 13 ans. En plus, une chanteuse italienne qui étudie l’allemand à la fac, qui m’apprend Domenico Modugno, chanson que j’ai bcp apprécié dans le bar de Shiraton à Nankin, avant de chanter l’incontournable «il moi sole ».

Je continue à faufiler d’un groupe à un autre, et à partir d’un cerrtain moment je suis devenue populaire. « … la studentessa Mundus, è da Shanghai et parla francese… »” La chinoiserie est la rareté là J Autre Mundus paraissent un peu réservés, ou que je suis trop ouverte (ou encore, à la chinoise, REN LAI FENG, La folie vient avec du monde). Peut-être que je suis trop excitée de pouvoir parler le français et d’apprendre l’italien tout doucement. Quel bonheur hélas… Le français m’a bcp manqué pendant ces premiers 6 jours (d’ailleurs je cherche à ne pas parler l’anglais en manipulant mon pauvre italien).. Et impatiente de voir la prof française en littérature chinoise.

Aujourd’hui c’est un grand jour.

NB : c’est encore Delphine (Delphina en ita) qui marche, ce n’est pas que je veux pas qu’on m’appelle Zhihong, mais que personne n’arrive pas à le retenir.

Appart nouveau, vie en duo

On est donc chez soi. La fille de Kosovo que j’ai rencontrée à l’auberge est devenue ma colocataire. Aussitôt que le hôte nous avait permis de déménager, nous nous précipitions de ranger nos affaires et quitter l’auberge malgré le prix d’une nuit de plus à payer, et un peu d’odeur toxique de peinture dans ma nouvelle chambre.

Appartement tout nouveau, bien équipé. Tout est IKEA. Beaucoup made in China. Un balcon agréable, ensoleillé. Surtout la cuisine, on dirait un coin d’école de femmes : une table de quatre, un grand four de famille, four micro-onde, frigo bien sûr, une série complète de couvert.


Je trouve ça de la luxe une vie comme telle pour deux filles, comme quand je suis entrée pour la première fois dans mon studio à Perpignan, je trouvais luxueux ce studio équipé d’une kitchenette plus un frigo. Incomparable de la vie d’étudiant à l’Université de Nankin, où j’avais l’habitude de manger à la cantine ou picorer en dehors, de travailler dans une salle d’études ou la bibliothèque. (Il faut partir tôt pour occuper la place !) Pour moi, souvent le problème des logements pour les Mundus est cette sorte de confort dont j’aurais pas besoin(par contre l’Internet que j’aurai tjrs besoin ne se trouvera que dans les chambres en Ecosse.). Mais alors vaut mieux profiter du séjour et vivre une vie industrielle.

Alors profitons de la cuisine, et c’est parti. On s’est mis d’accord, elle fait les plats d’Italie et de son pays, moi, plats français et chinois. Hier soir Doruntina (j’aime bcp ce prénom) a fait de petits croissants farcis avec « Pasta sfoglia »(j’ai du mal à reconnaître les ingrédients en italien maintenant, même le persil j’ai dû le reconnaître avec du nez), chose assez commune en Europe, comme dumpling chinois mais mis au four. Donc voilà, una vita à dua pour la première fois. Ca paraît pas mal de faire manger et se faire manger, malgré la différence du goût à négocier.

Malheureusement, heureusement (flash-back)

MALEUREUSEMENT,

-j’ai pas eu la carte séjour
-le train arrive à Milan en 30 mins de retard et l’agent de police de la gare qui ne parle pas l’anglais ne me regarde plus quand je le comprends pas.
-Il n’y a pas de taxie devant la gare vers minuit. Seul un panneau indiquant le numéro d’appel.
-L’auberge de jeunesse le plus désagréable, cher, seul un ordinateur, connecté, payant ; chasse de tous les clients pour nettoyer les chambres. Les clients ne discutent pas bcp mais regardent la Télé, bruyante. Peu de gens parlent l’anglais (pas normal dans les auberges de jeunesse, ça)
-En me présentant au service international, j’ai reçu le cadeau comme un tas de papiers en italien, indiquant le processus administratif pour le permis de séjour (version italienne)

HEUREUSEMENT,

-j’ai eu le visa d’Italie à temps. Et les contrôleurs ne demandent pas le titre de séjour.
-un homme qui parle à peine l’anglais m’a accompagné jusque devant la billetterie automatique en me portant la valise terriblement lourde.
-Un taxie arrive dans 15 mins quand je discute avec deux jeunes de Madrid qui attendent le bus pour l’aéroport. A l’arrivée de l’auberge, le conducteur a monté la valise pour moi à la réception sans dire un mot.
-Rencontre à l’auberge d’une autre fille Mundus très gentille, venue de Kosovo, qui écrivait et organisait les théâtres pour les enfants dans une association. Fille coréenne qui se balade dans Europe.
-Discussion avec un Brésilien(visage semblable à l’Asiatique) qui fait le tour en Europe après son travail au Japon, disant que « The personnality of the Italiens is quite rude ; The south of Italy is dirty...Really a shame ! » (A bas l’imaginaire...)
-L’administration plus compliquée, sévère mais rapide. Mon dossier est correcte. La bonne secrétaire est très contente de pouvoir me parler en français(qui me manque déjà), m’expliquant tout ce qu’il faut.

A l’étranger

A partir du moment où le train traverse les Alpes et que l’annonce du train a changé de langue en italien, je me suis préparée à commuter ma nostalgie pour la France en une humeur fraîche à la découverte d’un nouveau monde.

Ce monde n’est pas comme ce que j’imaginais de lui, jusqu’à maintenant. Qui a dit que les hommes italiens sont vraiment et sincèrement TRES TRES beaux ??? Il y a plutôt un mélange de nations ; à part quelques visages typiquement méditerranéens (dont certains sont beaux, effectivement, surtout ceux des hommes ayant à peu près 30-50 ans , comme pas mal de serviteurs à Perpignan), il y a des visages qui sont pour moi plus ou moins étranges, visages autrichiens, slovéniques sans doute, sinon balkaniques, ou encore grec. Et, que les italiens sont de grands dragueurs ou pas, je ne pourrai le vérifier qu’à la fin du séjour. Souvent, l’identité imaginaire n’est pas une mauvaise chose, pourtant quand le public va la croire complètement, elle va se tourner immédiatement vers le cliché.

Chose plus importante : qui a dit que le français fera comprendre, qui ??? Même l’anglais ne marche pas souvent. Quand mon un poco d’italiano ne marche plus, j’essaie le français. Non ? alors l’anglais. Non plus ? Alors j’ai su prononcer un mot français en le transformant de façon italienne sans connaître moi-même ce que j’invente. Au moins ils sont de la même famille du latin, dont je fais confiance... Comme ça, ça marche un peu plus, avec pleins de gestes et de devinettes. Comme ça, le premier matin italien, étant la seule passagère dans le bus, j’ai discuté pendant 15 mins avec le conducteur qui vient de Sicile ; carte constamment à la main, j’ai continué mon habitude de demander le chemin dont les noms sont trop compliqués à retenir. De tels pt instants sont à m’encourager : tu vois, ça a marché, ton italien.

L’ouverture ou l’innocence des Italiens est aimable jusqu’à étonnante. Je dis de simples phrases pour souvent attendre une réponse longue, rapide, heureusement tjrs avec du geste, probablement à cause de mon parlé correcte. La vitesse de l’italien quotidien est terrible. Mais presque tous me parlent comme ça. En Chine, rare sont les Chinois qui vont parler à un étranger avec une vitesse normale, et ils vont jamais demander le chemin à un Occidental, par exemple. En France, tant à Perpignan qu’à la Rochelle, à Paris, à Lyon, j’ai eu quelqu’un qui me demande le chemin (j’en suis très contente d’ailleurs, même si je connaissais pas du tout la ville). Cela m’arrive maintenant en Italie, quand ce bon conducteur devrait me demander la Via ??? sans réfléchir. J’ai eu un choc de 2 secondes avant de lui répondre correctement, mi dispiace, non lo so...

Un peu incroyable pour moi, seul une distance de 5 6 heures du train, c’est tout un autre système. Celui de transport notamment(1 ticket valable en 75 mins, ticket non acheté dans le bus, les conducteurs ne disent pas bonjour/buongiorno), de l’emploi du temps aussi(pas de pt-déj, pose-midi 13H30 à 15H30, à midi, on est encore au cours). Une vie vraiment dolce avec bcp plus de pâtisserie que de boulangerie. Surtout je ne reconnais plus les noms des légumes et de l’épice que j’ai retenus dans les premiers jours à Perpignan. La courgette n’est plus courgette mais cetrioli, l’artichaut devenu carciofi. Pas comme en France, où j’étais à l’aise comme chez moi (sauf la fameuse histoire de carte-séjour) sans problème de communication, où je peux vite apprendre la vie locale. Seul maintenant puis-je comprendre pourquoi les Français à GE ont tjrs besoin d’interprètes même s’ils peuvent communiquer plus ou moins avec les collègues chinois, et ce sentiment d’être à l’Etranger peu communicable.