21/06/2009

Red Cliff / La falaise rouge

Scène, Shanghai Concert Hall


En réalité, la version française du titre de ce film de dimension homérique est : les Trois Royaumes : exactement comme intitulé l'un des quatres classiques littéraires chinoises, ce qui désigne une période historique du Pays du Milieu aussi bien que les trois « royaumes » qui se battent ou qui s'allient en cas de guerre.

 

C'est un film au sujet historique (encore…mais qu'est-ce que j'ai à faire ces jours-là avec ce diable de H en majuscule…), un film spectaculaire pour ne pas dire légendaire. Une Histoire, ou plus précisément, une bataille, devenue légende, voire mythe, grâce aux moyens cinématographiques.

 

La bataille en question a du renom : la bataille de la falaise rouge, Chi Bi Zhi Zhan/ 赤壁之战. Même sur wikipedia se trouve le texte d'introduction. Elle est très connue parce que c'est avant tout un miracle tactique, et qu'ensuite, ça semble être une bataille essentielle qui aurait changé la situation d'alors, étant donné que cela a provoqué une importante défaite de Cao Cao (曹操). C'est inévitablement une bataille de bain de sang, mais aussi celle de feu : comment gagner une bataille à mort avec du feu que chacune des deux camps sont disposés d'en profiter ?

 

Le facteur décisif est le vent. Le processus même de cette bataille est comme un fable qui apprend à tous les stratèges qu'afin de gagner, il faut non seulement de bonnes tactiques (utiliser le feu , ie : brûler les bateaux de guerre de l'ennemie), des soldats qui réagissent vite aux commandes pour la bonne mise-en-application des tactiques, du bon état mental(ie : l'impassibilité du cœur), du moral et du courage d'accueillir la mort…tout ça étant les conditions nécessaires ; mais aussi, il faut que le temps, ou autant dire le ciel, aide. Si ce n'était pas le changement très ponctuel du sens du vent du Nord-ouest à l'Est au moment de l'attaque, ce qui est prévue par Zhuge Liang, qui a une tête prodigieuse et qui connaît « un peu » l'astronomie, la géographie et la climatologie, le feu que les alliés-défenseurs auraient allumé ne brûlerait pas les bateaux de l'armée de Cao venue du nord mais bien leur propre équipement. Les cieux t'aidera et aide-toi toi-même :Autant disons ainsi, car il est indispensable de savoir « entendre » les cieux aux moments crutiaux.

 

Les attaques sont spectaculaires, au sens cinématographiques, avec beaucoup d'effets spéciaux et d'argent, bien naturellement. Toutefois, je vois chez les alliés, qui ont comme Général Zhou Yu (joué par Liang Chaowei, mon préféré parmi les acteurs chinois, s'il faut en indiquer un), une certaine tentative de la non-attaque (malgré le fait que leurs tactiques sont à chaque fois magnifique). La non-attaque : Fei-Gong/非攻, l'idée devrait être de MoZi/墨子, philosophe chinois classique longtemps méconnu à cause de l'homogénéité confucianiste. J'y vois cela parce qu'ils laissent sentir qu'ils sont obligés de préparer ces tactiques contre leur ennemie et de continuer ce jeu horrible de guerre.

 

La guerre ressemble beaucoup au jeu, en effet. Et inversement il y a vraiment eu du jeu durant cette période de guerre : le football. Le football est d'origine chinoise et asiatique, croyez-le ou ne le croyez pas. Le football, alors appelé Cu-Ju/ 蹴鞠 au lieu de Zu Qiu/足球 selon le mandarin moderne, a été un sport inventé pour préparer la guerre, un sport pratiqué par les soldats moins pour les divertir que pour qu'ils soient suffisamment forts et qu'ils ne soient pas crevés et donc tués au plein milieu d'une bataille. Au fond, le sport et la guerre s'impliquent l'une l'autre, et les ressemblances pourraient être étonnantes : .de lancer du javelot, par exemple, sport que j'avais fait quelquefois dans le cours du sport au lycée, et c'était pour tuer lors des guerres du temps ancien… ça crée une sensation toute crue, quand on y pense. Toutefois, l'une des différences est que la compétition et le désir du champion est mille fois moins dangereux et moins endommageant que le pouvoir, que l'envie de supprimer, de tuer dans une guerre.

 

A part la guerre, on trouve les moments de douceur et de l'amour aussi dans ce film. Heureusement. De ce point de vue, ce film est une version excellente de Guerre et Paix. Et puis, il faut que l'amour qui s'épanouit puisse être suffisamment séduisant vis-à-vis des spectateurs pour qu'ensuite ces derniers déplorent ce même amour qui souffre, qui subit la guerre, l'horreur et l'amour à lui seul. C'est l'un des succès de ce film commercial dont le box-office s'est avéré enviable, avec son casting brillant et prestigieux. Et la femme fatale qui est Xiao Qiao, épouse de Zhou Yu, est une femme féerique. Elle connaît la thé-logie. Elle lit le cœur de son mari lorsqu'il joue à l'épée. Elle lit les livres de tactiques militaires comme son mari le Général. Puis à la veille du combat crutial elle part toute seule voir Cao Cao, ce puissant ennemie qui l'admire aussi. Et elle lui donne la leçon en lui faisant le thé au moment du changement du sens de vent et elle lui dit ceci : tu es trop plein, tu es plein comme ce bol de thé et tu n'écoutes rien de ce que les autres te disent ; et il y aura quelqu'un qui t'aide à vider. Elle dit tout cela avec un ton incroyablement ferme et pesant.

 

Elle écoute son mari jouer du gu-qin aussi. Guqin a bien joué un rôle dans ce film, entre Zhuge Liang et Zhou Yu, les deux plus intelligents de l'époque, amis pour un temps et adversaires pour un autre  (et c'est bien la tragédie des héros). Lorsqu'ils se sentent contraints de parler, ou qu'il y a trop de choses indicibles, ils jouent ensemble du gu-qin, ou autant dire qu'ils se conversent ainsi, la musique étant un dialogue sublime qui s'entend et surtout qui se sent : la conception des tactiques, les doutes les hésitations, la confiance et la fermeté de la volonté, et les chagrins de guerre, la douleur surtout, le déchirement à l'intérieur, jusqu'à la folie. « Tout le monde est fou », comme dit Zhuge Liang à un certain moment.

 

On y trouve bien des chinoiseries, certainement. Mais curieusement, ce sont justement ces esthétiques de chinoiseries, des tactiques classiques à réciter en prose à la musique envoûtante de Guqin en passant par l'art de l'épée, qui m'ont essentiellement séduit dans cette histoire dont les chinois connaissent par cœur le synopsis.

 

Ca m'a bien fasciné ce film, et puis cette fameuse bataille, à la fin de laquelle Zhou Yu, ayant retrouvé son épouse, dit : Tout le monde a perdu. L'ayant entendu, on déplorait qu'ah c'est bien la vérité, avant de se dire qu'hélas, ça, c'est bien du cinéma…

 

 


Libellé: Audio-Visuel, la Chineuse chine



Le solstice d’été arrive

Lampe au plafond, Shanghai Concert Hall, construit dans les 1930s

De retour à Shanghai. Il faut très chaud et l'air est étouffant et humide. Semble être plus chaud que la région nordique du pays.

Hier j'ai été heureuse d'aller aider sur le contrôle du soustitrage lors du spectacle biographique sur Piaf. Après une tout petit épisode de répétition Monsieur le scénariste dit que Delphine vous n'avez qu'à me suivre comme ça, toujours et ce sera parfait. Alors au moment du spectacle, je me crus jouer un rôle supplémentaire dans cette pièce : tourneuse de pages : de cliquer sur le souris et de faire évaluer sur l'écran le texte chinois que j'ai traduit, c'est un peu comme jouer du piano et c'est l'art du simultané et de la rythmisation de la vitesse. Impressionnant, et réjouissant, d'autant que j'ai pu voir comment une pièce de théâtre se prépare du début à la fin: cadrer les lumières, installer les meubles, repasser les vêtements, essayer les micros et les sous-titrages,etc etc. C'est comme du cinéma, ou comme l'art en général. Le jeu d'un spectacle vivant n'a rien à voir (ou presque) avec l'appréciation de ce dernier, me semble-il, ces deux missions différenciées sont pourtant très complémentaires.

***

Aujourd'hui le 21 juin, c'est le solstice d'été, « Xia Zhi /夏至 » comme on dit en chinois : ce jour-là, la journée est la plus longue et la soirée la plus courte. Bref, c'est le jour le plus long. (Ah mais c'est bien le titre d'un film évoqué dans la pièce sur Piaf, selon laquelle la chanteuse a dédié une chanson pour ce film sur la Tour Eiffel dans les années 60s. )

***

Ce soir j'ai vu un film chinois, Red Cliff /赤壁. Ou la bataille de la falaise rouge… rouge parce que c'est une fameuse bataille de feu. Il m'a paru que de voir ce film à ce jour est une chose très logique, parce que justement le temps brûle (pour le dire à la chinoise)… Logique de moi-même ou des autres ? Ou bien c'est du pur hasard ?


Libellé: En bribes


17/06/2009

Guerre et Paix- Love the Life

(photo prise dans l'appart à Pékin, nuit: 2 ombres, 1 reflet de miroir)



J'ai vu Guerre et Paix le film. Ca a été très émouvant. C'est grâce à quelques amis virtuels que j'ai connu ce chef-d'oeuvre.

C'est peut-être du hasard que j'ai vu ce film après que j'ai vu Nanking, Nanking. Ca fait une paire parfaite, Nanking Nanking et Guerre et Paix. Deux visions de guerre de deux continents apparemment si différents. Tant de choses intéressantes à comparer. Comment c'est la vie en période de guerre en Asie comme en Occident? Qu'est-ce que c'est que l'amour en ce moment particulier et que subit-il? Quelles sont les conditions des femmes vis-à-vis de l'horreur qu'ont apporté les agresseurs guerriers ( non, on ne les appellent pas "ennemis", pour les gens sans armes il n'exite pas d'ennemi)? Se faire violer car c'est ça le sacrifice et la destinée, ou devenir volontiers les maîtresses ivres et euphoriques? Ou encore, comme la belle héroïne de Guerre et Paix, cette aristocrate de gentillesse, continuer à se comporter comme une princesse, charmante parce qu'innocente, grâce aux savoirs-vivres et au respect que lui ont rendu les hommes (plutôt que les militaires, parce que devant elle, ils sont simplement les hommes)?

Elle a de la chance, cette jeune femme, elle est aimée par trois hommes et elle aime trois hommes et Dieu a fini par choisir pour elle et avec elle: au fil du temps et de la vie, de la mort même. C'est ça le pouvoir magique.

Et puis, reposons la question sur la machine de guerre, pourquoi la guerre, au final? Envahissement d'un autre pays parce que le nôtre est trop petit, ou bien, comme Napoléon (dont le grandeur est indéniable, même si je connais mal son Histoire de guerre), excité par le désir de conquérir, qui veut à tout prix occuper le territoire russe...enfin, c'est donc ça qui obsède les hommes de génie? Les territoires, la conquête des territoires, au nom d'une certaine gloire bien pesant mais qui flotte dans l'air?

Voici l'épilogue du film, un extrait de l'oeuvre majeure de Tolstoy:

"The most difficult thing- but an essential one- is to love Life, to love it even while one suffers, beceause Life is all. Life is God, and to love Life means to love God."

-- Tolstoy, Guerre et Paix



13/06/2009

Nanking, Nanking, ou le traumatisme de la mémoire


J'avoue qu'en regardant "Nanking, Nanking", un nouveau film de LU Chuan(陆川), j'ai eu des moments de peur. Non, ça ne s'appelle pas de la peur mais bien de l'horreur, dans laquelle on arrête de respirer pour éviter l'asphyxie mentale.

l'Histoire est simple, celle de l'occupation de l'armée japonaise lors de la Guerre II Mondiale, et les viols et les massacres qui ont eu lieu dans cette ville de Nankin (où j'ai passé mes quatre ans universitaires inoubliables), alors appelé Nanking, entre l'année 1937 et 1938. On ne peut pas dire de ce film un drame, non plus un rappel historique, encore moins un documentaire au sens strict. Je me pose cette question de genre parce qu'au début j'ai bien l'impression que c'est un film qui va à l'envers de celui de JIANG Wen(姜文), Guizi Laile (鬼子来了/Devils on the doorstep en anglais, le mot "Gui Zi/鬼子" étant presque l'équivalent de "boche" en français), qui est une comédie teintée de l'humour noir.

Le fait de se trouver à l'envers d'une comédie d'humour noir ne veut pas forcément dire que ça va dans le sens d'une tragédie. La différence de "GuiZi Laile" qui théâtralise le traumatisme et la noiceur qu'a apporté cette guerre, "Nanking Nanking" s'affronte directement à quelques épisodes les plus crus et les plus choquants de la même Histoire. Appelons "Nanking, Nanking" un film de ré-vision (et cela n'étonnerait personne): c'est parce que la différence entre les films au sujet historique est toujours celle des visions que le réalisateur proposent, ou imposent, aux spectateurs.

Dans "Nanking, Nanking", on n'entend pas beaucoup de paroles, en revanche, la caméra s'agite d'une manière assez particulière, et ça imite moins le mouvement sur le champ de bataille que celui du coeur humain : le coeur des soldats chinois et japonais, le coeur des femmes et hommes chinois et japonais. Bref, dans cette agitation, est transmise la sensation de l'horreur et du désespoir des gens face à l'abîme, de l'atrocité et la bestialité qui se témoignent en période de guerre, et c'est là que les spectateurs sont, volontiers ou pas, confrontés aux épreuves psychologiques: faut-il continuer à regarder le film, et comment le regarder; comment y penser, comment en parler.

La guerre. Ce serait un thème trop lourd à discuter dans mon espace de blog, un thème ridiculement pesant et que normalement on évite. Mais néanmoins, c'est un thème qui devrait être remis en question surtout en ce moment et en cette année 2009 où l'on commémore les 20 ans d'anniversaires non pas de la fin des guerres mondiales mais bien ceux de la chute du Mur de Berlin et du mouvement du Printemps de Pékin. Le lieu commun historique étant ce que les deux mouvements sont tous les deux pour objectif de démocratiser, d'ouvrir davantage le pays sur le plan politique, je vois à travers ces deux événements plutôt une alerte de guerre, disons un repère qui s'installe dans l'Histoire moderne du genre humain. Oui, "repère", voilà le mot juste et ça servirait bien à frener en cas de tension.

En parlant de la guerre, je ne peux m'empêcher de penser à India Song sur lequel j'ai travaillé mon mémoire de master, et dont vous vous souvenez peut-être. J'ai exagéré un peu en exploitant les aspects de guerre de ce film qui a pour thème principal le désir, et je crois que j'exagère encore en reréfléchissant à ce thème auquel je reste curieusement sensible (ce devrait être dû à ma fugue vécue au Royaume-Uni et qui me semble en train de se renouveler...). Sans beaucoup raisonner, je dirais qu' à notre siècle qui est une période nouvelle, s'il y existe (encore) une possibilité de guerre, ce serait celle avec moins de sang car les enjeux de compétition, aussi bien que l'horreur en question, sont devenus invisibles ou sous-jacents ou encore transparents: les pistolets comme armes pour autrefois, la technologie et "the brain storm" à l'heure actuelle. S'y ajoute un facteur bien important et parfois méconnu: la psychologie guerrière (ceci dit, le tactique de "Empty City/ 空城计 que tous les Chinois devraient connaître en lisant l'un des classiques littéraires "San Guo Yan Yi/三国演义" en est un exemple parfait). Dans le film, par exemple, certaines scènes du début du film montrent que les soldats japonais sont effrayés par eux-mêmes, par leurs propres gestes de massacre: résultat automatique non pas de LEUR bestialité mais de celle de la guerre. Et lors de l'attaque, on voit que tout le monde, moi la spectatrice comprise, attend le choc qui revient intempestif: en voici la magie de la suspense. (Et puis oui, quoi, c'est du cinéma, car sur terrain on tire sans avoir le temps de réfléchir et de penser s'il est mieux de montrer une figure ferme et brava ou celle d'un lâcheur :parce qu'au fond, tout le monde est lâcheur, d'une manière ou d'une autre.  Avouons-le.) Quant aux hommes puissants, c'est un peu plus délicat, ils seraient plus facilement choqués par une certaine force inconnue et souvent ténébreuse qui se jettent en dehors de son propre être.

Une autre chose qui m'a marquée est une attitude de sincérité qui se sent à travers le film. Je dis ça parce que rares sont les films chinois qui se distingue d'une pareille franchise en abordant les sujets historiques. Et j'y vois également un effort d'équilibrer les sentiments souvent paradoxaux. Par exemple? Par exemple, je ne crois pas trop à la gentillesse des officiers japonais qui permettent aux femmes chinoises de sauver un homme condamné( et "seulement un pour chacun", règle que les certaines femmes chinoises n'ont pas suivi afin de sauver plus de gens), mais je crois à l'officier japonais qui a offert une balle de mort à la femme dirigeante par amour humain et par son respect pour elle.

Vers la fin du film, dans la scène où le soldat japonais laisse partir le petit garçon qui a participé au combat, j'ai été réellement nerveuse car j'attendais que le soldat irait tirer sur le dos de l'homme et de l'enfant qui viennent d'échapper à la mort: c'est une solution récurrente dans une histoire qui raconte la guerre, et ça peut bien accomplir l'atrocité guerrière: vaut mieux tout tuer pour imposer la cruauté de cet affreux massacre en ne laissant vivante personne. Mais. Mais, parmi les photos de portrait à la fin du film, on lit sur celle de ce petit garçon survivant : " Xiao Douzi (surnom qui signifie "le petit pois") vit encore." On ne peut dénier que ce soit un cliché symbolique qui s'appelle "espoir" ou "héritage historique", et pourtant ça m'a bien touché, car je crois qu'en ce moment beaucoup de gens ont besoin de cela.

Le sous-titre anglais de ce film intitulé Nanking, Nanking est: City of Life and Death. Ca convient bien. Pour être plus précise, ça me convient bien. Disons que ça mérite bien une ville de Nankin.

Sur le coffret du disc est marqué ceci:

"我们依然活着,因为我们一直在抵抗/ Nous sommes encore en vie, parce que nous résistons toujours."


Mais est-ce de résister contre? Et contre quoi?

Le mur peut-être.

Ou bien, résister tout court... enfin, je crois que c'est ça.





11/06/2009

Continue, cette confession dans les rêveries



Photo prise à la station de métro pékinois.



Mon contrat est terminé.



Reste une chose à dire en ce moment de litige intérieur et mental, en moi:


TOUT EST GAGNé, SAUF LE BONHEUR.



08/06/2009

Une équipée à Di An Men



C'était hier. Hier, une des soirées les plus heureuses. C'était peut-être dans le rêve que j'ai fait cette tournée vers un lieu de retrouvaille imaginaire.



J'étais à Di-An-Men (Portail Di An) , oui, c'était là, juste devant le Gulou, c'était près du Pont Yinding, dans un bar dont j'ignore le nom. Un chanteur chantait, jouant sa guitare, les chansons folkloriques qui étaient de mes souvenirs lointains, du temps lycéen.


Sur la table un verre de whisky, ou du vin rouge, je ne sais plus. Sans doute que ce sont les même choses, les mêmes, oui, qui s'appellent l'alcool, liquide d'ivresse par excellence... L'ivresse: j'adore ce mot depuis je ne sais quand.


J'étais là en face du chanteur, qui chantait très bien. La flamme de la bougie mise sur la table danse, je la regardais danser, danser, danser…En regardant par moments le canapé vide en face, est né en moi un sentiment complexe. Face à ce vide, faut-il dire bonjour, ou au revoir ?




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One Night in Beijing




Ecrite par : CHEN Sheng , LIU Jiahui ; composée par : Chen Sheng / voix féminine : LIU Jiahui


作词:陈升 / 刘佳慧 / 作曲:陈升 / 女声:刘佳慧


F: Ne veux plus te demander, où tu es, dans quelle ville/ 女:不想再问你 你到底在何方
Ne veux plus me demander, si tu pourrais ou pas revenir/
不想再思量 你能否归来呖
Portant ton coeur en pensant à ton visage/
带着你的心 想着你的脸
Veux les porter sur la poitrine, et tant qu'on peut, on se tient/
想捧在胸口 能不放就不放
H: One night in Beijing, j'ai laissé beaucoup de sentiments /
男:ONE NIGHT IN BEIJING 我留下许多情
Que tu aimes que tu n'aimes, tout cela, c'est les poussières historiques
不管你爱与不爱 都是历史的尘埃
One night in Beijing, j'ai laissé beaucoup de sentiments / ONE NIGHT IN BEIJING
我留下许多情
N'ose pas demander le chemin en pleine minuit, de peur d'aller jusqu'au fond des fleurs /
不敢在午夜问路 怕走到了百花深处
F: On dit qu'au fond du jardin des fleurs, habite une amante ancienne
/ 女:人说百花地深处 住着老情人
qui brode les chaussures, avec une figure sereine,/
缝着绣花鞋 面容安详的老人
et attend toujours son guerrier, qui va revenir;
/ 依旧等待着那出征的归人
H: One night in Beijing, ne prends pas trop d'alcool/
男:ONE NIGHT IN BEIJING 你可别喝太多酒
Que tu aimes, que tu n'aimes, c'est les poussières historiques/
不管你爱与不爱 都是历史的尘埃
One night in Beijing, j'ai laissé beaucoup de sentiments/ ONE NIGHT IN BEIJING
我留下许多情
Ces hommes qui chantent devant la lune, un verre à la main, ce sont les hommes-loups nordiques/
把酒对月高歌的男儿 是北方的狼族
F: On dit que les hommes-loups nordiques s'élèvent dans le vent froid/
女:人说北方的狼族 会在寒风起
Debout en dehors du portail, portent l'uniforme en fer érodé/
站在城门外 穿着腐蚀的铁衣
呼唤城门外 眼中含着泪
H: Wu… j'ai déjà attendu depuis mille ans, pouquoi le portail ne s'ouvre toujours pas /
男:呜......我已等待了几千年 为何城门还不开
F: Wu… J'ai déjà attendu depuis mille ans, pourquoi la bonne personne ne revient toujours pas/
女:呜......我已等待了几千年 为何良人不回来
F et H: One night in Beijing, j'ai laissé beaucoup de sentiments/
合:ONE NIGHT IN BEIJING 我留下许多情
H: N'ose pas demander le chemin en pleine nuit, de peur de réveiller les tristes fantômes/
男:不敢在午夜问路 怕触动了伤心的魂
F et H: One night in Beijing, j'ai laissé beaucoup de sentiments/
合:ONE NIGHT IN BEIJING 我留下许多情
H: N'ose pas demander le chemin en pleine nuit, de peur d'aller jusqu'à Di An Men/
男:不敢在午夜问路 怕走到了地安门
F: On dit qu'à l'intérieur de Di An Men, il y a une vieille dame, qui attend encore et toujours/
女:人说地安门里面 有位老妇人 犹在痴痴等
Le visage serein, elle attend toujours son guerrier qui va revenir/
面容安详的老人 依旧等待那出征的归人
H: One night in Beijing, ne prends pas trop d'alcool/
男:ONE NIGHT IN BEIJING 你可别喝太多酒
Marchant en dehors de Di An Men, personne ne sera pas émue/
走在地安门外 没有人不动真情
F et H: One night in Beijing, tu laisseras beaucoup de sentiments/
合:ONE NIGHT IN BEIJING 你会下许多情
Ne demande pas le chemin en pleine nuit, de peur de réveiller les tristes
fantômes (hommes) / 不要在午夜问路 怕触动了伤心的魂(人)
H: One night in Beijing, One night in Beijing/
男:ONE NIGHT IN BEIJING ONE NIGHT IN BEIJING
F: Ne veux plus te demander, où es-tu/
女:不想再问你 你到底在何方
Ne veux plus me demander, si tu peux ou pas revenir/
不想再思量 你能否归来呖
Portant ton Coeur, en pensant à ton visage/
带着你的心 想着你的脸
Veux les porter sur la poitrine, et tant qu'on peut, on se tient/
想捧在胸口 能不放就不放
H: One night in Beijing, tu as laissé beaucoup de sentiments/
男:ONE NIGHT IN BEIJING 你会下许多情
Ne demande pas le chemin en pleine nuit, de peur de réveiller les tristes fantômes /
不要在午夜问路 怕触动了伤心的魂





03/06/2009

"Syndrômes des Amoureux"


Ces derniers jours sont les moments de troubles profonds et ravissants. Beaucoup de choses viennennt et reviennent, tous les sentiments s'acculument dans ma tête. Ce serait l'une des plus belles périodes dans ma vie.


Ci-dessous une chanson que j'ai beaucoup aimé lors de mes temps lycéens en Chine, je l'ai traduit (je vais devoir  m'excuser à M. Huang Shujun pour ce vol du droit de l'auteur) car j'aimerais la partager avec vous.

Je ne peux m'empêcher de poser un remerciement ici, à ceux qui m'entendent. Ces gens-là, ils sont vraiment superbes, et ma vie devient une merveille grâce à ces personnes.


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"Syndrômes des Amoureux"



(Dédiée à: V. & T)

 

Ecrite et composée par : Huang Shujun / 作词黄舒骏 作曲黄舒骏

Traduit par : Delphine

La cause des syndrômes des amoureux, ça reste un énigme updaté / 关于恋爱症候群的发生原因, 至今仍然是最大一个谜

Quel que soit le sexe le métier le poids le diplôme l'apparence et le type sanguin,/不管性别年龄职业体重学历长相和血型

Personne n'en est immunisée/ 没有一个人可以免疫

Après quelques recherches certains spécialistes ont cru/ 有些专家学者研究后相信

Que l'amour est causé par le déséquilibre interne/ 恋爱是内分泌失调所引起

D'autres cependant se sentent certaines / 却有别人认为

Que l'amour c'est un filtrant virus: / 恋爱属于滤过性病毒

Irrémédiable, mais qui se soigne tout seul./ 像感冒无药可救但会自动痊愈

Que tu es d'accord pas d'accord,/ 不管你同不同意

De l'ancien temps jusqu'à aujourd'hui, tant d'exemples en font preuves/ 自古到今许多例子证明

L'amour est non seulement une maladie,/ 恋爱不但是一种病态

Mais ça peut aussi être une anormalie. / 它还可能是一种变态

Les réactions de la première période, c'est de changer certains habitudes/ 一般发病后的初期反应会开始改变一些生活习性

On se lave de manière très propre, on se brosse les dents avec force, / 洗澡洗得特别干净, 刷牙刷得特别用力

Et, pour jouer du piano,  on se lève au milieu de la nuit / 半夜突然爬起来弹钢琴

Certains rient aux passants, tous les matins sur la terrasse/ 有人每天站在阳台对路人傻笑

D'autres s'affolent soudainement et puis, aussi soudainement, retrouvent le calme / 有人突然疯疯癫癫, 突然很安静

D'autres encore portent un visage de con, / 有人一脸痴呆

Se rongent les ongles devant le miroir et gueulent aux chiens en récitant le Classique des Trois Caractères/ 对着镜子咬着指甲打喷嚏 有人对着小狗骂三字经

Les femmes changent tout d'un coup de coiffure et les hommes, 女人突然改变发型

ils pratiquent tous les jours à élever les haltères 男人开始每天练着哑铃

Sont apparus toujours en cette période le manque de l'appétit, l'hystérie, l'atrophie des quatre membres, la nervosité excessive et le spasme/ 食欲不振歇斯底里四肢萎缩神经过敏发抖抽筋都出现在这时期

Au fur et à mesure que la maladie s'aggrave, / 随着病情越来越变本加厉,

La personne devient extrèmement sensible, courageuse, et écoeurante/人会变得格外敏感勇敢和恶心

Tout ce qu'on écrit, dit, chante sont comme les poètes de génie, / 写的说的唱的都像天才诗人一般才华洋溢,

Et plus ça choque les moeurs, plus ça amuse. / 愈肉麻愈觉得有趣

Certains, tombés amoureux, se cachent dans les toilettes pour consommer leurs larmes/ 有人恋爱之后每天躲在厕所哭泣,

D'autres font des conférences de presse pour diffuser l'info de leurs amours/有人开记者会宣布恋爱的消息

Certains aiment se cacher tous les deux dans un coin tout noir/ 有人总是喜欢两个人躲在黑漆漆的地方,

Comme s'ils avaient fait quelque chose d'ineffable/  像做了不可告人的事情

Chaque jour ils cherchent à demander leur sort/ 每天忙着找人算命

Et à changer soi-même pour s'adapter au goût de l'autre/ 挖空心思改变自己 配合对方的习性

Et chaque jour est jour commémoratif/ 把每天都当作纪念日

Soi-même étant un cadeau de bon goût/ 把自己当作纪念品

Tous les jours ils se collent sans but/ 每天漫无目的的腻在一起

En parlant de tout et de rien ils ont trouvé ces choses tellement intéressantes/言不及意也觉得好有趣

Lorsqu'on est en marche, qu'on est assis, allongé ou couché à plat ventre/ 走着坐着躺着趴着都形影不离,

On est comme deux personnes ayant trois pieds ou bien les bébés qui se lient les corps/像是两人三脚又像连体婴

Au fond du cœur ils ne pensent que de je t'aime, je t'aime, je t'aime et je t'aime/ 心里想的只有爱你爱你爱你爱你

Sans se souciant du riz qui remplit ou pas le pot de riz 也不管家里米缸有没有米

Ni de la foule dans la rue qui se manifeste/ 也不管路上有人示威抗议 ;

Ne se soucie que de je t'aime. / 只管爱你

Au fond du cœur ne pense que de je t'aime, t'aime, t'aime et t'aime/ 心里想的只有爱你爱你爱你爱你

En se foutant de l'unification des deux rives opposées,/ 也不管海峡两岸统一问题

Des réfugiés de l'Ethiopie, s'occupe que de l'amour./ 也不管衣索匹亚多少难民 只管爱你

Après une période brûlante / 经过一段轰轰烈烈热恋时期

Peu après on commence à guérir/ 不久就会开始渐渐痊愈

Les deux personnes commencent à se fatiguer, à s'attaquer l'un l'autre, / 两人开始互相厌倦 互相攻击对方缺点 

Dans le vent toutes les douceurs s'envolent/ 所有甜蜜都随风而去

Et puis réveillées des illusions et des malentendus/ 然后开始从错觉和误解中清醒 ,

On s'étonne pourquoi on a ainsi perdu la tête/ 惊讶自己为何如此不聪明

Au nom de l'amour on a tout laissé, ne prenant pas au sérieux les parents, amis,sœurs et frères/ 为了爱情不管一切 不顾父母朋友姐妹兄弟 

et commence à se regretter sans cesse/ 开始感到后悔不已

Et puis se sent fatigué, lourd, essoufflé, ayant un cœur palpitant et un mal aux dents,un mal à la tête et les murmures dans les rêves/ 然后开始感到疲惫沉闷气喘心悸牙痛头痛梦呓

Puis c'est la mollesse, la dilation de la pupille, l'énervement du cœur, la paralysie des quatres membres, et on s'ennuie pour dire que je ne t'aime plus/ 然后是精神不济瞳孔放大脾气暴燥四肢麻痹 终于受不了要分离

Le résultat étant triste, cependant ça ne vaut pas grand-chose après que l'on le sache./ 虽然结果颇令人伤心 了解之后也没什么了不起

L'amour c'est tout de même le nuage insaisissable, et pourtant je ne veux que de te le dire : / 爱情终究是握不住的云 只是我想要告诉你

O… dans mes jours seuls et mélancoliques, / ......在我落寞的岁月里

Ta tendresse soulage ma solitude/ 你的温柔解脱我的孤寂

M'apporte un ravissement profond/ 带给我深深的狂喜

en vibrant tellement mon cœur/ 如此颤动着我的心灵

Te souffle doucement, je t'aime, t'aime, t'aime et t'aime, / 轻轻诉说爱你爱你爱你爱你

Que ce soit dans la nuit toute noire ou lors de la crépuscule/ 不管是黑夜或是黎明

Que ce soit dans le rêve ou en éveil, profondément, je t'aime. / 不管是梦中或是清醒,深深爱你

Je voulais te dire que je t'aime, t'aime, t'aime et t'aime,/ 我要对你说爱你爱你爱你爱你

Que ce soit dans la nuit toute noire ou lors la crépuscule/ 不管是黑夜或是黎明

Que ce soit dans le rêve ou en éveil, profondément, je t'aime. 不管是梦中或是清醒, 深深爱你


Libellé: Extase, In fabula