30/12/2009

Un peu de tenue s’il vous plaît


(Sur la photo: encore dans le jardin du Roi Gong/ gong-wang-fu/恭王府, fin mai, 2009




Je vous jure que cette phrase peut être très utile.

 


***


Depuis quelques jours, googlegroupe n'est plus accessible depuis la Chine continentale. C'est un peu surprennant mais c'est bien raisonnable et pas tellement inattendu.


Je ne comprends pas d'ailleurs pourquoi ce fonctionnement a été inventé, étant donné que les utilisateurs de googlemail peuvent envoyer un nombre illimité de méls sous le même sujet et partagent les documents comme ils veulent.


Ca sert à quoi googlegroupe ? Et pourquoi, dites-moi si possible, chers webmasters, nous fermez-vous l'accès de celui-là ? Ca vaut la peine ??


Non, ça vaut pas la peine.


 

***


Mise en ligne temporaire du numéro du mois de mars-avril du Canard Salé, magazine trimestriel d'étudiants : cliquez ICI





Libellés: La Chineuse chine,  Chine est-ce Chine,  ExTase, post-it








Rectification en format PDF de la précédente édition (le numéro du mois de juin) mise en ligne du Canard Salé, magazine trimestriel d’étudiants : cliquez ICI







Un suicide

(Sur la photo : localisation du suicidé à gauche au pied du mur)   



Il y a quelques jours, un soir lorsque je rentrai dans mon appartement, j’ai vu, pour la première fois de ma vie, un suicide.


Autour d’un portique de vieille ville, il y avait la foule qui se rassemblait autour d’un mur et deux agents de police étaient là, parlant au téléphone radiophonique. Je regardais les gens. Ils se parlaient entre eux et n’avaient pas l’air très peur devant cette scène de mort.


Ce suicidé que j’ai vu, avait pris une position en croix, le dos contre le mur : comme ce qu’illustre le visuel ci-dessous. Il est normal que les gens n’en ont pas peur. Certains en riaient même, et les agents de police avaient légèrement l’air agacé.


Toutefois, moi, si. J’ai eu un peu de frisson, quand même.




Libellés: in Fabula, Chine est-ce Chine, post-it






(Une évasion à Collioure à la Toussaint en 2007)

29/12/2009

止-zhi-chih (arrêt)

J'ai encore oublié de mettre quelques remarques sur le caractère 止 (zhi/ arrêt, arrêter, arrêté)

J'ai eu un déclic avec ce mot que j'ai trouvé dans les parties chinoises dans les Cantos d'Ezra Pound. J'avais assité à un séminaire sur cet ouvrage. C'était très inspirant.

J'ai essayé de trouver la page où est marqué ce caractère dans les Cantos, et voici une page (pp. 208) qui ne fait pas partie des Cantos mais qui est aussi intéresante.

Ce mot doit être important: au pire, ça arrête, empêche, interrompt, coupe; au bien, c'est un état relativement statique, une tranquilité relative au milieu des tumultes ; au mieux, ça évite l'abondance, l'excès. Ca illustre ainsi, me semble-il. une cheville installée dans le sens vertical sur le caractère "dessus" 上(shang)






Les idéogrammes dans les stations de métro de Shanghaï (4 visuels)

= +

AMOUR (chinois compliqué) = l'amour (chinois simplifié)+ le coeur (chinois simplifié)


Remarques en taille réduite:

"字可以简化,爱岂能无心!"

" Les caractères peuvent être simplifiés, (mais) comment l'amour peut-il être sans coeur! "




(nb:  "chinois compliqué", c'est un terme piqué dans un petit souvenir de douceur. Au sens rectifié on dit plutôt: chinois traditionnel. J'ai trouvé beaux ces affiches de métro, j'ai particulièrement aimé le "za", varié/perplexe. Quant au caracère "ai", l'amour, la composition me semble bien être une évidence ... Eh mince, j'ai oublié de mettre les pinyin, c'est-à-dire les phonétiques de ces caractères !)

= +

VARIé/ PERPLEXE = neuf + du bois (tous en chinois simplifié)


Remarques en taille réduite: (j'ai mal cadré, à droit hors du cadre il y a encore quelques caractères, mais l'essentiel reste le même)

杂而有序,……;兼容并蓄……

« varier, tout en assurant l’ordre... ; concilier, et, ensemble, accumuler... »




= +

ENTREPRISE = l'homme + arrêté (tous en chinois simplifié)

= +

USINE (chinois compliqué)= l'usine (chinois simplifié)+ ouverte(chinois simplifié)

28/12/2009

Grand-mère je te salue


Hier il a neigé à Shanghai. Je suis allée voir ma grand-mère dans une maison de retraite. La chambre qu'elle habite maintenant est mieux illuminée que celle avant la dégradation de sa santé. Elle avait plutôt une bonne humeur, bien que sa voix a été détériorée et qu'elle ne sentait pas la moitié gauche de son corps.

Je dis qu'est-ce que tu fais maintenant, elle dit je dors, mange, ou reste assise, comme ça. Je dis ça alors tu ne lis plus maintenant? Hélas non, dit-elle. Et la télé, la radio? Allons, la musique, ça détend quand même!
Non plus, sourit-elle. On a besoin d'être tranquille ici. Ah oui, c'est vrai qu'il faut être tranquille à l'hopital. Mais non, ici, c'est la maison de retraite! Me corrigea la cousine avec qui je m'y suis rendue visite. Ai yaya, j'ai encore dit l'irrémédiable. Je lui ai tiré la langue, et elle, elle rit et elle dit au ralenti : toi, tu fais encore la grimace!

Je dis qu'il faut que tu bouges un peu quand-même, ça te fera du bien. Tiens, tu tournes un peu tes poignets, vers l'avant, vers l'arrière et en rond, et tu lèves la jambe droite. Comme ça, le sang coule bien dans ton corps et ça va s'améliorer. Elle a suivi sagement mes indications.

On a encore discuté un peu sur de petits riens. Des fois elle me regarde et ses yeux sont remplis de sourires et d'affection. Et une sorte de sérénité qui lui est propre. Alors j'en suis contente.

L'heure du dîner, je l'ai regardé prendre le dîner par elle-même. On continue à discuter un peu, et il y a eu un moment où je parlais avec la cousine comme si l'on jouait un sketch, Qch devrait avoir inspiré la grand-mère, qui, à mes yeux, porte une certaine vigueur que je crois être précieuse, et qui prend le dîner sur un bureau à côté. Elle nous regarde un instant et elle a fait la commande : allume la télé!

Ouh la, on tombe juste sur le final du concours de danse argentine, section animateurs de tout le pays, ce que j'ai vu la veille. Comme personne n'a protesté contre l'émission, on a dit à la prochaine et a laissé les grands-mères regarder danser les quelques rares animatrices qui sont quasi professtionnelles.







(Le lit de la grand-mère)

(Hier à Shanghai, il neigeait et pleuvait.)

26/12/2009

Coup de coeur

(Sur la photo: un manège, Montmartre, Paris)


C'était hier aussi que j'ai vu Léon apparu à Paris.

De ce petit instant j'ai eu un sentiment étrange. Très étrange.

Je vois cela une sorte de coup de coeur comme on dit.

C'est parce que cela me rappelle une partie de mon vécu qui aujourd'hui me semble être du jamais vécu que j'ai ressenti cette étrangeté que je ne trouve pas de mots pour développer.

Le outing du samedi

(Sur la photo: une des sorties de station métro Lu Jia Bang Lu en travaux pendant un jour. De jolies bandes de sécurité pour y bloquer l'entrée. )



Le jour de Noël, il m'a été impossible de me concentrer et de travailler efficacement. Il est impossible de se débarrasser de l'idée de fêter le Noël même si l'on se trouve dans le bureau où se trouve aucun Français et que l'univers reste tout à fait chinois.

Le soir-même, j'ai eu cette nouvelle qui dit que le verdict sur Liu Xiaobo indique qu'il sera condamné de 11 ans de prisons. J'étais stupéfaite pendant quelques secondes comme un coq en bois, comme disent une expression toute faite chinoise(cheng-yu/成语):dai-ruo-mu-ji /呆若木鸡. Et puis j'ai réfléchi. Je pense que ce n'est pas sérieux, que le verdict aurait ajouté les articles suivants:
- assurer qu'une cheminée au moins soit bien installée dans la prison où habitera Liu xiaobo: il convient que le besoin (de travail) précède l'attribution (des postes), selon les règles de l'économie du marché.
- indiquer noir sur blanc dans le verdict les missions, s'il y aura les missions, que Liu xiaobo assurera. Par exemple: celle de nettoyer les cheminées lors de son séjour dans la prison.

... Non mais je sais bien que je n'ai pas le droit de modifier les verdicts, alors no comment sur le droit de l'homme ou pas de l'homme autour de cette affaire. Ce que j'ai écrit ci-dessus est juste pour divertir mes lecteurs et ne reste que dans mon imagination. Donc, je n'en prends pas de responsabilité dans ma vie réelle.

Néanmoins, j'avoue que cette nouvelle, survenue de nulle part me semble-t-il, m'a d'autant plus choquée pendant ces quelques secondes qu'à la veille, on n'était même pas informé qu'il y aurait un procès à ce sujet. La Charte 08, ça a été juste une petite vague dans mon souvenir pour cette année. Non, j'ai juste entendu parlé de ce nom à un moment donné, l'ai trouvé assez utopique, et je n'en ai pas de souvenir précis. Pas de temps, pas d'énergie ni de compétences pour l'étudier et la lire de près ou pour l'interpréter.

Enfin... si l'on revient un peu vers le sérieux, et pour information, il est prévu qu'une série de réunions auront lieu printemps prochain et quelques lois concernant les élections et les votes, etc. passeront à la modification, ce qui me semble être une bonne nouvelle. Quant au procès de Liu Xiaobo, je suppose que ça fait partie même de la procédure de démocratisation en marche.


* * *

Qu'est-ce que je voulais écrire au début...

Aujourd'hui il y a une chute de température à Shanghai mais le grand soleil me réjouit le coeur. Il n'est pas raison de ne pas sortir sous ce beau soleil.

Je suis rentrée à l'ancien appartement pour récupérer mon vélo et quelques livres. Allée en transport public et retour en vélo. C'est du jamais fait. J'ai traversé 4 districts en vélo en moins d'une heure, Pu-tuo, là où se trouve l'ancien appartement, Jing-an, là où se trouve l'ancien appartement de Ailing Chang, Lu-Wan, là où se trouve l'ancienne concession française, et Huangpu, là où se trouve mon appartement actuel. Ca a été un très beau trajet. Je croyais que je me perdrais car je ne connaissais pas les chemins. Mais comme je sais à peu près vers quel sens je vais, et en suivant les indices de route, le trajet s'est fait sans interruption: le secret étant de trouver les rues parallèles de certains boulevards qui ne donnent pas l'accès aux non-automobiles, et, comme l'on peut le constater, ces boulevards sont notamment les quartiers commercialement importants et connus qui traversent la ville dans le sens ouest-est. Beijing Lu, Nanjing Lu, Huaihai Lu, Huashan Lu, Zhongshan Dong Yi/Er Lu, etc.

Tour après tour, je suis rentrée à l'appartement sain et sauf, et de la même manière, j'ai fait l'aller-retour entre l'appartement et l'Alliance française sans beaucoup de problème. C'est sûr qu'il y a eu des surprises cans ce trajet. Beaucoup de jolis bâtiments, la rivière Suzhou, une vue ensoleillée sur Waibaidu Qiao. Je reviendrai plus tard sur ce sujet.

A l'Alliance française j'ai vu l'India Song le livre. J'ai feuilleté ce texte théâtral. Je me souviens encore de ces voix-off, mots par mots. Je pense que cela va me hanter longuement, ces dialogues.





25/12/2009

Allez on commence !

(Sur la photo: un coin chez Andréa)


Attention... Cliquez ICI pour y assister.



Libellée: in Fabula, la Chineuse chine, Audio-Visuel

24/12/2009

Progamme de fête

(Sur la photo: une recette, piquée en Poitou-Charente)



Pour information et pour distribution à l'entrée de la salle. Mise en ligne temporaire: cliquez ICI


Nb: Cochonfucius, j'accepte vos conseils, j'ai effectivement eu un peu de mal à la tête, alors je me couche tôt ce soir.

23/12/2009

Re: Dans l'instant même

Texte élaboré le 21/12/2009.

En vous souhaitant un très joyaux Noël.

Sur la photo (voir ci-dessous) : un jour sur la terrasse du Pavillon France. J'ai particulièrement aimé sa lumière.

Dans l'instant même

L'art du montage


Après avoir eu de petits soucis techniques, je reprends tant bien que mal mes besognes audio-visuelles. C'est beaucoup fatiguant de rassembler les plans et de les répéter et les couper, les coller et les aménager. Faire quelques petites décorations à la lettre, etc. Et quelques effets transition. Croyez que c'est fatiguant, surtout lorsque le logiciel se montre devant vous impitoyable au moment de sauvegarde, probablement à cause du problème de compatibilité : "les documents sont détériorés, il est impossible d'enregistrer le projet" et qu'on est obligé de répéter le processus: couper, coller et les aménager. Faire quelques petites décorations à la lettre, etc. Et quelques effets transition. J'ai fait cette répétition dans une urgence et, à la troisième fois, croyez que j'étais à la limite de l'explosion, les gestes étaient devenus mécaniques, je rassemblais, coupais et recollais ces vingtaine de plans en faisant les décorations à la lettre. Dernier plan à sa place, essai de la lecture du clip et oups, je ne sauvegarde plus et je passe direct au processus "produire". Eh bien, ça a marché. Le petit film est produit et transformé en format mpg sans rien laisser derrière lui que les plans initiaux de tournage avant montage.

Quant au tournage, c'est d'être prêt à se jeter dans un cadre sans limite et en même temps avec pleines de clous invisibles qui contribuent au façonnage qui prend la suite. C'est l'un des plus drôles, des plus passionnants des artisanats du monde, parce que vraiment, les images surviennent des fois et des fois il est question pure de tourner la tête, de voir et de saisir, ici, là, partout, avec et à travers la caméra.

Le montage fait ressortir ce qui n'est ni prévu ni vu, voire même ce qui n'est pas tourné. Beaucoup d'effets encore, mais je ne sais expliquer davantage.


* * *

Une Funéraille


Je voulais aller, l'autre jour, à la conférence d'un lettré qui publie un livre sur le cinéma européen. J'ai été informée à la veille que le moment même aurait lieu les funérailles de la grand-mère paternelle. Elle "n'a plus"(mei-le 她没了) depuis 5 jours. Aurais-je le choix? "Viens à l'heure et ne sois pas en retard!". Bon. Autant dire que j'étais allée découvrir une funéraille.

J'étais tout de même un peu en retard, à cause de l'embouteillage de week-end, pour arriver à ce fameux lieu de funérailles : Xi Bao Xing Lu, que j'ai entendu parlé depuis mon enfance dans les blagues shanghaiennes : "hé toi, tu pers la tête, là, tu peux aller direct à xi bao xing lu! "

Le lieu n'était pas tabou, tout semblait normal....ou bien si, c'est un peu tabou quand même. J'ai appelé 12580 pour savoir comment m'y rendre en transport commun, le serveur n'a pas voulu prononcé le nom de l'endroit, à la place, il a préféré répéter l'adresse comme pronominal.

C'était un spectacle. Le lieu même ne me choque plus. Pour l'occasion, il n'existe qu'une musique funèbre que j'ai commencé à la trouver drôle. Ca dépend des occasions, bien évidemment, et pour le cas de la mort de la grand-mère, c'est plus un soulagement pour ses fils et filles comme pour elle-même. Lorsqu'elle était dans son état d'agonie, qu'elle était encore soignée d'une façon extravagante dans l'appartement où j'habitais, j'avais conçu quelques choses pour elle, sur elle, cette femme qui devrait avoir vécu tous les rôles, fille, filleul, mère, serveuse, etc. sauf celui de la femme. J'avais même pris les notes de ce qu'il surgissait de sa bouche, lors d'un diner par exemple, et ce qui me faisait rire à pleurer. Elle chantait tout d'un coup dans son lit, alors qu'on était en plein repas, par exemple. Chrétienne depuis son enfance (c'est un fait de plus qui est ironisé plus ou moins par ses fils et filles, dont la plupart ont été baptisés), elle savait chanter automatiquement Jésus bénisse, sauve moi, etc. etc. J'avais tellement ri que je ne pouvais pas finir ce repas-là.
 
Les gens ont bien crié et pleuré un peu dans la salle de funéraille, ont fait des tours pour dire adieu, et puis la porte à côté s'ouvre, les gens accèdent dans une salle en arrière, le cercueil est couvert. Les fis et filles, tour à tour et avec un marteau à la main, font rentrer les clous pour fermer le cercueil. Mon petit cousin, celui qui a toujours été gentil avec moi depuis qu'on était petit, me dit, soeur, il faut que toi aussi t'y mettes un clou. Je n'ai pas osé le faire. Je n'ai jamais manipulé un marteau et un clou de taille grande pour fermer un cercueil en bois. Non.


* * *

L'homme de la flûte


Ce soir lorsque je rentre, dans un avenue qui fait partie de la vieille ville, j'ai entendu la flûte. Un homme, une flûte à la main, joue de la musique en se promenant. C'est véritablement de l'art, surtout qu'il joue bien cette musique et l'adapte parfaitement à l'ambiance de la rue à la tombée de la nuit. Je suis tout de suite enchantée.


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Un quiz de RH

C'est quelques lignes que j'ai retenu dans la tête depuis plus d'un an. Elles me sont survenues lorsque je montais dans le train de Bergamo pour Milan, ou pour Verona, ou pour Sienna, je ne me souviens plus.

"Siamo spiacenti..." (on peut très fréquemment entendre cette phrase dans les gares italiennes), "il treno in destinazione di... è in arivo con 20 minuti di ritardo..." C'était à cause d'une grève, ou d'un retard très normal propre au système ferroviaire italien, celui régional plutôt que celui d' Eurostar...Enfin bref, j''ai inventé un quiz: si 1 Français, 1 Italien et 1 Chinois doivent travailler ensemble, comment faire?

La réponse que j'avais conçu était : C'est très simple! Que le Français gère le Chinois, qui gère l'Italien qui gère à son tour le Français. Ca fera un cercle gestionnaire idéal.

Parce que le Français est très logique et ça aidera le Chinois pour l'organisation, et le Chinois est suffisamment malin pour contrôler les caprices de toutes sortes de l'Italien, qui, à son tour, par ses petits n'importe-quoi à l'improviste, dérange sainement le Français qui sera un peu fâché, et arrondit un peu son carré...

Ai-je raison sur toute ces choses plus ou moins clichées? Mais alors, me demanderait-on, si dans cet équilibre on ajoute encore un Japonais, une Allemande, un Danois, une Africaine, un je ne sais qui, une etc. Comment faire pour gagner un équilibre' ?? Alors, bonne question!


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L'aperçu des dirigeants

Dès lors, les journaux télévisés du soir me plaisent de plus en plus quand j'ai l'occasion de les regarder, et l'on capte certaines images bien impressionnantes. Par exemple, dès l'arrivée à Macao, le Président Hu est sorti de l'avion, main dans la main avec son épouse. Au moins pour moi, c'est la première fois que j'ai vu son épouse à la télé. C'est peut-être que j'ai très peu regardé la télé. Puis, à la fameuse réunion à Cobenhagen... qu'est-ce qu'il est beau le premier ministre Wen! Je ne l'ai jamais vu d'une telle bonne humeur, dans son manteau très classe, qu'il enlèvera  à l'intérieur de la salle de réunion pour montrer son costume dans lequel il a autant de bonne allure.... Qu'on me corrige si j'ai dit l'irrécupérable. Humm.


* * *

Canet

Cela m'est revenu tout d'un coup. Je pense à ces moments de solitude pesante, où tu me dis, Delphine, détends-toi un peu, allons prendre une crêpe à la plage et nous promener au marché du soir.

La proposition me fascinait tout de suite car je n'avais jamais vu la mer, la méditerranée, au clair de lune. Jamais vu le village Canet dans la soirée. Je savais que cela me sortirait de mon état de refoulement impossible de nommer.

On avait fait un grand tour pour garer, et encore un grand tour, traversant le marché au long de la plage, le manège de chevaux de bois, le casino, le petit port où se reposent des péniches, pour trouver un coin agréable sur le sable devant la mer. On s'était assis près d'une bande d'adolescents qui jouaient hommes et se rigolaient autour des cigarettes et des mégots. Dans leur cri de rigolard notre causerie avec un bémol. Je t'inventais des historiettes, traçant une ligne de narration en pointillé, tu m'en parlais à ton tour et d'une voix rassurante. Tu sais que je pourrais rarement parler de cette manière et avec très peu de gens comme toi. Il y avait un moment de silence, très agréable, précieux même, dans lequel on se trouvait alors baigné dans une lumière limpide et argentée. On écoutait les flots, qui viennent et qui s'en font, on soupirait un peu, et je caressais les sables, qui glissaient entre les doigts, fluides et souples comme de la soie, réfléchissant une lueur blanchie, à la tombée de la nuit: c'est la fraîcheur environnante qui les a fait ainsi. Deux saisons. Le jour, la nuit. La chaleur, le tempéré.

Les quelques moments de délices à la table de la crêperie, au bord de la mer comme au centre-ville, un menu de galette arrosée par le cidre : aubergine, courgette, carotte, artichaut, épinards, olives, jambon cru, fromages, oeufs... je ne commandais que ces foisonnantes, ordinaires et bien typiques : ce sont les plus bien-être, les meilleures qualité/prix... Non. Il faut arrêter d'y penser.



* * *
 
Contribuer, oeuvrer, émeuvoir


C'est beaucoup d'émotions de voir s'accomplir quelque chose de complet. Beaucoup d'émotions de constater ce qui est abouti, ce qui est suspendu, ce qui fait charme, ce qui contient les sentiments qui coulent et flottent.                                                                                                                                                                                                                      
Des fois on pert la boussole dans les fluctuations. Lorsque l'on ne trouve pas de clés dans les consultations des gens, des plans, et de beaucoup autres choses, je n'y vois pas de solutions que de continuer sa route avec son coeur.

                                                                                            

* * *

Amies

J'ai retrouvé, à la conférence sur la virtualisation de l'Expo, une amie du lycée devenue aujourd'hui éditor d'un site-web d'informations. Sa présence est-elle un cadeau que m'a apporté le monde virtuel? Elle n'a pas changé d'allure, ni de caractère, et se trouve depuis toujours dans une situation très stable: à chaque fois qu'on parlait d'elle, on disait d'elle qu'il n'était pas impossible qu'elle vivrait de cette manière pour toute sa vie. Cette tiédeur semble être l'envers de ce que moi, je vis. Et on a curieusement tenu cette amitié de façon tiède au cours des années. A chaque fois de notre retrouvaille-- chaque fois c'est moi qui retourne d'un certain ailleurs, je ne me souviens toujours pas de ce dont on a parlé. Si, peut-être, de cette amie-là qui est aujourd'hui, après de considérables efforts qu'elle a fait à l'époque, ce qu'on peut tous constater, devenue une annonceuse radiophonique d'une voix aussi jolie qu'elle-même. Et qui s'est mariée il n'y a pas longtemps. C'est peut-être parce que l'on peut voir clairement le temps passer avec ces amies que ces dernières nous sont précieuses.

Dans la conversation, je peux tout de même sentir que quelque chose a changé. Indicible. C'est une sorte de confiance, de compréhension qu'on ne peine pas à chercher la cause et qui s'établit avec le temps. Des fois, un sourire suffit. Si je dois m'expliquer (et pourtant j'en ai l'horreur de temps en temps), je dirais qu'on pousse bien, chacun dans son coin.

Une autre amie qui travaille dans l'urbanisme m'a envoyé un cadeau qui vient de Xin Jiang. C'est un porte-monnaie, ou autant dire un porte-carte car il y a vraiment beaucoup de pochettes pour les cartes: fabrication manuelle en peau de chèvre. Ca a une touche très douce.

 

* * *

Vous êtes...?

Un jour, en tourage avec Léon.

Une dame: Bonjour! Vous êtes...?
Delphine: Euh... Je suis...
La dame: Amie de Léon?!
Delphine: Oui, Madame!

Cette identité attribue me convient vraiment bien. Je veux dire ça me plaît bien cette identité.




Libellés: En Bribes, Audio-Visuel, Chine est-ce Chine, in Fabula, la chineuse chine, Post-it




17/12/2009

Concernant la mise en page du document mis en ligne:

J'en suis désolée, je vois que google a perturbé l'ordre rédactionnel du document original mais je n'en peux rien.

Alors tant pis. Ne voyez pas, et bonne lecture.

Pour finir, je suis fière de mes camarade de classe de l'époque qui ont contribué à cette rédaction. Et il est intéressant de penser, en lisant ces textes, à ce qu'ils sont devenus aujourd'hui, et d'imaginer ce qu'ils deviendront demain.
 

Etre conne et idiote comme une cane

(Sur la photo: dans le jardin du Roi Gong / Gong Wang Fu, Pékin, fin mai)



J'avoue que même si au moment pic de la rédaction, ou du rattrapage de la rédaction, ou de la mise en mots, ou de la mise en ligne, je me distrais trop facilement.

J'ai découvert cet après-midi un groupe de fanfare très drôle, et en écoutant la musique du groupe qui tombe devant mon oeil, je ne peux pas dire que je n'aime pas les fanfares... Ca semble être une musique qui commande: hé, hé bouge, sourcil, toi aussi, bouge, doigt, et les pieds, et les bras, et la taille si possible, avec les notes qui bondissent en sortant des trompettes!

J'ai dit que j'ai trouvé ce genre de musique très festive, très tout le monde, très dans la rue et très méditerranéenne surtout parce que j'ai remarqué que j'ai découvert le genre plutôt dans le sud de la France et peut-être de l'Italie.

* * *

Je note ça parce qu'en retrouvant un document de notre journal semestriel d'université, et en lisant ce premier texte que j'écrivais à l'époque et que je trouvais très fleuve, je crois avoir pensé à une partition de fanfare, surgie de nulle part.

Tout de même, et à vrai dire, je suis un peu surprise par mon écriture, que j'apprécie bien maintenant par son aspect... je dirais limpide.

Comme d'hab, je me permets de mettre en ligne ce document pendant quelques jours, les camarades de classe ont contribué à la réalisation et il a été distribué à titre graduit.



Pour voir le document, cliquez ICI  (Tous droits réservés. Il est interdit de reproduire, dans sa forme ou son contenu, totalement ou partiellement, sans accord par écrit. Voilà.)



( A propos, je viens de me rendre compte que le numéro du mois d'avril 2005 était trop lourd pour le téléchargement, je mets donc d'abord celui du juin. Ce que j'avais écrit à l'époque m'a sincèrement étonnée maintenant que je ne crois pas pouvoir étuider de près cet opéra kunqu...et puis "Song d'une nuit d'été", j'en ai parlé dans ce texte-là!! )






Libellés: in Fabula, La chineuse chine, post-it





13/12/2009

Extraits


(Sur la photo: Voici la dernière page de mon stockage shen bao : extrait de la page A la Une de Shen Bao,
Journal de Shanghai, du jour où est parue l'une des pubs que vous avez vu hier, celui du 13 décembre de l'année 1912+26=1938)



J'ai appris il y a deux jours seulement qu'il y a eu une remise de prix de traduction à Pékin et que M. Le Clézio y était présent. J'avais vu l'annonce du documentaire (que j'ai loupé lors de son tour à Shanghai) sur M. Le Clézio dans laquelle il était prévenu que "l'auteur sera présent". Je ne savais ce qui m'avait pris, je me fis croire, en lisant cela, que ce serait le réalisateur qui serait présent parce que c'était juste incroyable que M. Le Clézio vienne comme ça en Chine. Mais en même temps c'est tout à fait normal.
 
Ce que j'aimerais réelement évoquer, c'est mon admiration pour l'un de ses romans qui m'a beaucoup marqué, Désert. J'ai ouvert la première page de ce roman au moment même que je montai dans l'avion pour Shanghai le printemps dernier(je viens de découvrir ceci: ce fut le jour d'anniversaire de M. Le Clézio, ma foi. Quel hasard.), et jusqu'à maintenant c'est (l'un de mes) livres de chevet puisque je lis d'une manière capricieuse.


Je me permets de mettre deux extraits:


Quelquefois Aamma raconte l'histoire différemment, comme si elle ne se souvenait plus très bien. Par exemple, elle dit que Hawa n'était pas agrippée à la branche de l'arbre, mais qu'elle était accrochée à la corde d'un puits, et qu'elle tirait de toutes ses forces pour résister aux douleurs. Ou bien elle dit que c'est un berger de passage qui a délivré l'enfant, et qui l'a enveloppé dans son manteau de laine. Mai tout cela est au fond d'un brouillard incompréhensible, comme si cela s'était passé dans un autre monde, de l'autre côté du désert, là où il y a un autre ciel, un autre soleil. [...]
"S'il te plaît, parle-moi de celui qu'on apppelait Al Azraq, l'Homme Bleu."
Mais Aamma secoue la tête.
"Pas maintenant, un autre jour."
"S'il te plaît, Aamma, parle-moi de lui."   (pp. 89, Edi. Gallimard, 1980)


* * *

Lalla marche sur le trottoir, elle voit tout cela, ces mouvements, ces formes, ces éclats de lumière, et tout cela entre en elle et fait un tourbillon. Elle a faim, son corps est fatigué par le travail de l'hôtel, mais pourtant elle a envie de marcher encore, pour voir davantage de lumière, pour chasser toute l'ombre qui est rstée au fond d'elle. Le vent glacé de l'hiver souffle par rafales le long de l'avenue, soulève les poussières et les vieilles feuilles de journaux. Lalla ferme à demi les yeux, elle avance, un peu penchée en avant, comme autrefois dans le désert, vers la source de lumière, là-bas, au bout de l'avenue.
Quand elle arrive au port, elle sent une sorte d'ivresse en elle, et elle titube au bord du trottoir. Ici le vent troubillonne en liberté, chasse devant lui l'eau du port, fait claquer les agrès des bateaux. La lumière vient d'encore plus loin, au-delà de l'horizon, tout à fait au sud, et Lalla marche le long des quais, vers la mer. Le bruit des hommes et des moteurs tourne autour d'elle, mais elle n'y fait pas attention. Tantôt en courant, tantôt en marchant, elle va vers la grande église zébrée, puis, plus loin encore, elle entre dans la zone abandonnée des quais, là où le vent soulève des trombes de poussière de ciment.
Ici, tout d'un coup, c'est le silence, comme si elle était vraiment arrivée dans le désert. Devant elle, il y a l'étendue blanche des quais où la lumière du soleil brille avec force. Lalla marche lentement, le long de silhouettes des grands cargos, sous les grues métalliques, entre les rangées de containers rouges. il y n'a pas d'hommes ici, ni de moteurs d'auto, rien que la pierre blanche et le ciment, et l'eau sombre des bassins. Alors elle choisit une place, entre deux rangées de chargements reouverts d'une bâche bleue, et elle s'assoit à l'abri du vent pour manger du pain et du fromage, en regardant l'eau du port. (pp. 293-294, Idem.)



D'autres pages que j'ai trouvé belles: pp. 61, 67, 141, 209, 287. (Idem.)




Libellés: in Fabula, la Chineuse chine, En Bribe.



12/12/2009

Amis, quels cadeaux, et à qui?

 (Sur la photo: l'ancien siège du Shen Bao, journal de Shanghai, Han Kou Lu. En face, se trouve le Bureau de gesion de la rue piétonne Nanjing Lu, point de repère qui concerne du premier tournage dont je parlais. Encore un acquis inattendu de cette aventure. Hihi.)


 

J'ai reçu il y a quelques jours, ou je crois avoir reçu, quelques cadeaux matériels et immatériels.

J'ai trouvé merveilleux ces cadeaux car je commence à croire qu'il existe tel ou tel cadeau qui va vraiment bien avec telle ou telle personne.

Qu'est-ce que j'ai reçu et qu'est-ce que j'ai offert ?

Mais non je ne vais rien en dire. Se-cret...




Libellé: En Bribes

Le diable voyage-t-il comment, ou « Trois déménagements valent une incendie. »

(Sur la photo: encore une page de Shen Bao 申报, Journal de Shanghai, sur laquelle est parue une pub d'une autre pièce de théâtre écrite par Zhang Ai Ling [Aileen Chang])

Notice du titre: "Trois déménagements valent une incendie" est un proverbe capté en l'air, ou dans les journaux, je sais plus.



Ces derniers jours sont pour moi une période pic de travail que j'ai très peu vécue, ou que j'ai vécue il y a bien longtemps. Je le sais, qu'en période de pré-Noël, tout s'accélère et que tout doive s'accélérer. C'est une pression qui vient du temps propre, et que je connais bien.

 

En cette période même, il y a une semaine lorsque j'ai appuyé sur la touche de démarrage de mon cher ordinateur ASUS, ce dernier, sans qui je ne peux travailler, m'a clignoté pendant quelques secondes, le système Windows ne se démarre plus dès lors et l'écran s'éteint pour toujours, laissant ronfler tout seul son corps. L'informaticien auquel je me suis adressée m'a dit que c'était grave, qu'il fallait passer à l'examen systématique pour savoir où se trouvait le problème et que très probablement ce serait celui du disque dur (immobile). Si c'est bien le cas, je crains que ça va être compliqué. A-t-il ajouté.

 

D'acheter un nouvel ordinateur est la meilleure solution recommandée. J'y avais pensé auparavant, car mon ordinateur, avec qui j'avais commencé et continué l'écriture en clavier et d'autres, avait souvent d'énervants problèmes petits ou moyens et que, quand même, ça fait 4 ans déjà et le monde IT, surtout celui de l'ordinateur portable, se change vite, m'a-t-on suggéré. Comme j'ai des choses urgentes à finir, que je ne crois pas avoir du temps à perdre, j'ai choisi d'anticipé cet achat que j'avais prévu pour le Nouvel An chinois.

 

J'ai suivi le conseil du technicien qui m'a présenté quelques ordinateurs-type et qui dit qu'il faut faire le choix au plus vite en suivant ma première impression sans trop y réfléchir tant que j'ai déjà fixé un intervalle ouvert à gauche et fermé à droite au niveau du prix. C'est comme si tu décidais de prendre KFC ou McDonarld, que les frites de KFC étaient plus croquantes tandis que l'odeur de celles de Mcdonarld donnait plus d'appétit ou inversement, explique-t-il. Pourtant je ne prends en général pas de frites sauf cas exceptionnel, et lorsque je décide ce que je vais manger, je privilège les légumes. Mais qu'est-ce que je suis en trian de développer.

 

Je me suis encore fait quelques ennuis pour faire répartir les zones des disques durs, pour transférer mes données d'un ordinateur à l'autre et les réorganiser. C'est l'important des importants pour moi, je suis mentalement prête à tout perdre mais je préfère tout de même qu'il m'en reste quelque chose qui reste à ma disposition et que tout ne disparaisse pas tout d'un coup d'un problème technique.

 

Ensuite, je résetup des logiciels indispensables et je me réaccommode à certains nouveaux foncionnements des logiciels. Au moment où je fais la mise-à-jour de mon blog, je peux tant bien que mal coopérer avec ce nouveau ThinkPad. Je suis hélas assez contente.



Libellés : in Fabula, Chine est-ce Chine



 

La littérature et son sillage, ou fric et frac de la ville (et ainsi de suite)

Sur la photo: il s'agit d'un extrait du Shen Bao 申报, Journal de Shanghai, Shen étant l'une des abbréviations de la ville de Shanghai.
Sur cette page est parue la pub de l'une des pièces de théâtre écrites par Zhang Ai Ling (Aileen , née en 1920), dont l'année prochaine marquera une commémoration, comme ce que prévoit un lettré chinois lors d'une conférence que je ne manquerais pas d'en parler.
C'était au commencement pour illustrer un texte, eh bien j'ai compris que l'idée irait vers nulle part. Alors je me permets de la mettre ici.


 

Qu'est-ce que j'ai à dire ? Zhang Ailing est toujours d'actualité, Balzac de même. Les comédies humaines continuent à se jouer, d'une manière ou d'une autre. De l'ouest à l'est. La littérature a quelque chose de permanent qui ne périt pas au fil du temps.

 

Depuis quelques jours, je me suis dite que quelque chose de cette ville me répugne, encore, et j'allais presque dire que j'aurais préféré être née ailleurs, ne pas connaître le dialecte shanghaien. Non mais j'exagère. C'est surtout les tracas dans le milieu familial qui m'ont donné cette impression, et pas seulement dans le milieu familial. Le tout étant par moment frustrant, sa petite dose d'extrémité écrasante.

 

J'ai rarement été présente dans les grandes réunions familiales, côté mère comme côté père, depuis quelques années. A cause des et grâce aux déplacements. J'en ai des souvenirs par contre. Lorsque j'étais petite, ça m'ennuyais d'aller au repas de Nouvel an chinois, côté père, même s'il y avaient les petits paquets rouge (红包, une certain somme d'argent que les aînés donnent aux petits, initialement pour que les petits leur prononcent des vœux de bonheur) à toucher. Les gens parlaient trop fort autour de tels ou tels intérêts. C'étaient scènes de grande dispute pour moi et ce ne l'était guère pour eux, je le sais, car ils avaient l'habitude de pousser ce genre de bruits et quant au moment de faire la vaisselle, tout le monde redevenait normal, parfois silencieux. Côté mère, tout se passait autrement et les gens étaient en général sympathiques malgré de petites contradictions au sein de chaque cellule familiale.

 

Lors du repas de réunion familiale auquel j'ai assistée il y a deux semaines, côté mère, les anciennes images de douceur se dissipent plus ou moins sur la table de dîner où tous les parents encore vivants et les enfants grands et petits étaient présents. Une dose d'agressivité s'insinuait dans les paroles, ce qui refroidissait le cœur, et faisait peut-être ressortir quelque chose d'irrécupérable : les gens ne se sentaient pas au  fond.

 

C'était ma grand-mère, un être qui m'est cher, qui a demandé d'organiser ce repas familial, pour fêter à l'avance ses 90 ans d'anniversaire et pour annoncer qu'elle irait dans la maison de retraite. Au début elle ne voulait y aller pour rien au monde, elle qui a habité depuis des années chez l'une des tantes maternelles, mais maintenant elle y va volontiers. 

 

C'est là l'un des sujets devenus sensibles au sein des familles de grande ville. Avec le temps, les plus de 65 ans ont de plus en plus besoin qu'on s'occupe d'eux, alors que leurs enfants et leurs petits-enfants, souvent les enfants uniques, sont en pleine vie professionnelle ou encore scolaire. Le temps manque, et parfois l'énergie.  

 

 

(L'écriture de ce billet est interrompue quelques jours plus tard à cause des situations familiales qui font suite au contenu de ce billet même.

Le soir même du repas, grand-mère m'a donné un pull d'un style désuet mais qui me plaît parce que cela me rappelle les années très lointaines, celles de son ère.

Trois semaines après son entrée à la maison de retraite de la grand-mère, elle avait une certaine nervosité dans l'air, dans la chambre sombrement illuminée et où, me semblait-il, régnait une tristesse fatale.

Il y a deux semaines, j'ai appris que la moitié de son corps ne se bouge plus. Au téléphone j'entendis sa voix gravement altérée, et j'étais tout simplement chavirée.

Et puis, côté père, dont 40% de son être devrait être dans la démence, .... Non, je ne sais encore comment en parler.

 

 

Libellé : in Fabula, Chine est-ce Chine


01/12/2009

Le fleuve, l'eau

(Sur la photo: une drôle de ruine, au bord de la rue, à deux pas du Fleuve)




J'y ai pensé il y a bien longtemps. J'ai hésité, irai-je le mettre en ligne?

Je le fais temporairement, comme d'habitude. Peut-être pendant 3 jours, peut-être un peu plus.

On a prévu un texte sur mille sources d'eau, et j'ai trouvé le sujet très beau. Ce dossier pourrait servir de référence mineure.

C'est en réalité un brouillon de dossier que je préparais pour un entretien, au sujet du fleuve dans l'Equipée de V. Segalen. Je le mets en ligne tel quel.

Pour l'Equipée, lire ICI

Pour le dossier, lire ICI   (Touts droits réservés. )



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Je pense que je vais mettre ici ce petit extrait qui me plaît beaucoup et que j'avais traduit il y a longtemps. C'était en traduisant ce petit paragraphe que j'ai découvert l'intérêt, ou autant dire le sens de la traduction littéraire approfondissante.

J'ai trouvé trop masculin ce premier paragraphe. L'exaltation me gêne un peu. Quel victoire, au final?  Et puis, encore la "guerre". ah c'est ça peut-être, n'oublions pas qu'il est une sorte de war qui s'appelle star war. Humm.


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« L'ignorance reconnue, le refus du fanatisme, les bornes du monde et de l'homme, le visage aimé, la beauté enfin, voici le camp où nous rejoindrons les Grecs. D'une certaine manière, le sens de l'histoire de demain n'est pas celui qu'on croit. Il est dans la lutte entre la création et l'inquisition. Malgré le prix que coûteront aux artistes leurs mains vides, on peut espérer la victoire. Une fois de plus, la philosophie des ténèbres se dissipera au-dessus de la mer éclatante.

Ô pensée de midi, la guerre de Troie se livre loin des champs de bataille ! Cette fois encore, les murs terribles de la cité moderne tomberont pour livrer, « âme sereine comme le calme des mers », la beauté d'Hélène ».

Albert Camus


"公认的无知,对幻象的抗拒,此岸世界和人类存在的边界,受人喜爱的脸孔,还有身形的俊美,这就是我们与希腊人的相似处所在。从某种程度上说,明日的历史之意义并非如我们所想。明日历史的意义存在于创造力与既定宗法规范之间的斗争中。即便双手空空的艺术家所需付出的代价昂贵,我们也还是可以期待胜利的来临。虚无主义的悲世论将又一次在泛着耀眼天光的海水面前消逝不见。

崇尚自然和美的精灵啊,特洛伊之战却是在远离战场的地方打响的!又一次,现代城邦那危耸的围墙将轰然倒塌,来显露出海伦的惊世之美,而她安宁的灵魂一如那平静的海水。"

阿贝尔·加缪



Libellé: La chineuse chine,  ExTasE

Sur Shanghai

(Sur la photo:  Brouillard épais, depuis le bureau, l'après-midi du vendredi 27 novembre. )




Je me suis installée à la Rue des pro-lettres. (Shang-wen-lu)

C'est un quartier de la vielle ville, plus précisément celui à la frontière de la vieille ville, que je crois n'avoir jamais connu de près. Les ruelles ont toutes les noms aussi intéressants que ceux des hutong du quartier HouHai ou de Nan Luo Gu Xiang à Pékin, les gens, plutôt tranquilles, ont souvent l'air d'avoir caché qch à l'intérieur, ce qui est tout à fait possible.  Et ils laissent découvrir une sorte de brutalité en l'air, dans leurs paroles. J'ai toujours cru que dans ce quartier ne se trouvent que des maisons basses et vielles dont les propriétaires, comme on dit, sont ceux qui furent les premiers à émigrer à Shanghai et qui ont des "titres de propriété foncière"(di-qi/地契), des maisons vieillies et délaissées que le gouvernement ne pourra raser sans payer une somme d'argent qui les contentera : une chose est sûre au moins, les maisons ne seront pas restaurées par le gouvernement.  

Il y a dans ce quartier une quotidienneté assez pratique, ce que je n'imaginais pas, par la même raison que je viens d'évoquer. Sans doute que c'est grâce au métro ligne 8, et bientôt la 9, qui passent de près et qui vont jusqu'à l'autre rive du Huangpu, que les gens arrivent y vivre pour que le lieu même soit animé, avant d'être investi. En effet, j'ai visité 2, 3 appartements plus vers l'est, c'est-à-dire presqu'au bord du fleuve, mais ce sont les quartiers hyper enrichissants, et rien aux alentours. Les appartements sont bien équipés mais vides: rien dans la cuisine et les salles de bain ont l'air froid ou refroidissant. Ce ne sont même pas les abris, ce sont les cavernes. Non, j'ai besoin qu'il y ait un air de vie dans un appartement avant même que j'y déménage. Il faut qu'il y ait une cuisine et que j'y puisse faire la cuisine même si je n'ai vraiment pas de temps récemment pour réserver à la fabrication des plats.

Je vis maintenant en collocation, avec 3 autres filles, dont une est esthéticienne des ongles. Sans blague, c'est un métier devenu très populaire, mais c'est aussi l'un des  soins dont je me prive d'en profiter. De jolis dessins ne passeront pas la nuit sur mes ongles qui travaillent trop.

Il y a un bus N°11, le fameux numéro onze qui roule sur la piste en cercle qui entoure la vieille ville. Depuis l'enfance on rigole sur ce numéro de bus. Sans être dans le quartier, on dit je suis venu(e) en bus N°11 en disant que je suis venu(e) à pieds. N'est-ce pas bien illustré?

Alors je me déplace tantôt en N°11, tantôt à pieds pour retourner le soir à l'appartement. La distance est presque la même que celle entre mon appartement à Citta Bassa de Bergame et l'Institut des Arts et des langues etc. à Citta Alta. Cela me fait plaisir d'y penser. Et je n'en dis pas plus car vous l'avez connue déjà, ma vie Mundus.



***

Je ne trouve point le temps pour jouer la voyageuse dans son pays natal: tel est un terme de plus qui me plaît... Puis l'image en serait très drôle.

J'ai pourtant conservé l'ambition de reconnaître Shanghai, ce soif d'aller flairer les historiettes dans les coins, bien que je n'ai pas encore pu aller trouver  une brèche sur les chantiers pour m'approcher du fleuve.

J'ai vu, un jour avant le déménagement, pas l'entier mais une partie du film documentaire qui représente une Shanghai en folie, dit "monstre mondial". La salle de la projection était incroyablement pleine. A la fin, une dame, cheveux en argent, s'est levée est dit, "je fais juste une remarque, je trouve que le film est très bien tourné et s'est montré très réaliste, j'habitais Shanghai à cette époque". Non mais ce n'est pas de se vanter, son existence même suffit pour émouvoir. Et puis, on dirait que les vices s'héritent trop facilement, qu'il y a des tons, des airs, des visions qui demeurent chez certains shanghaiens de nos jours. Par fois, il faut l'avouer, c'est la cruauté qui fait merveille avec le temps.




NB: Les infos que j'ai gardé longtemps pour vous les partager:

- Le lien vers le film muet dont j'ai parlé il y a longtemps:  La Divine, oeuvre qui résume l'art de jeu de Ruan Lingyu. Honnetement, j'ai trouvé un peu dérisoire cette exagération de l'air, mais c'est autrement savoureux   : http://www.tudou.com/programs/view/zF6WuB5NXuc/

- Et voici toute une collection iconographique de l'Histoire de Shanghai sous de divers aspects. J'ai été fascinée.   http://memoire.digilib.sh.cn/SHNH/tpsh_index.htm



(Texte élaboré le 29 novembre)



 Libellé: En bribes, la chineuse chine, post-it