15/10/2010

La culture des quartiers



Il est d'un fait irrétorquable que, dans chaque quartier d'habitation se trouve une culture, quelque chose de très délicat et minutieux, jusqu'aux plus petits détails. Ces choses tissent (et c'est bien l'antonyme du verbe « ronger ») parfois, d'un moment à l'autre, de bien tenaces supports, qui soutiennent ou fixent un ensemble des choses. Par exemple ? Je trouve une marque de fromage frais dans ce supermarché-ci mais pas dans ce supermarché-là à quelques kilomètres plus loin et d'envergure différente.

 

Il m'est arrivé, les premiers jours que je suis rentrée à Shanghai, que je me suis trouvée dans une piscine pour laisser glisser l'idée que je n'y serai plus, quand je sortis de l'eau. Et je me suis donnée raison d'une seule brève conclusion : cet aspect drôlement civilisé me dérange, voire me gêne : les équipements servent de confort, certes, mais ils piquent aussi. Et les gens, en renouvelant leur énergie, pensent en même temps à beaucoup autres choses, à bien se tenir, aux bonnes manières, à s'ignorer un petit peu. Je fais partie de ces gens-là, moi aussi.

 

Un autre soir, prise par l'idée de s'aventurer, je me suis baladée dans les quartiers que je connais mais dont je n'ai pas de mémoire. Alors miracles, devant lesquels et je m'émerveille. Les tours poussent, pourtant pas trop serrées, les grands supermarchés bien allumés et très propres, les boutiques de beauté et les centres de gym, quelques bons restaurants et un café qui me plaît. Encore une fois cela me fait penser à l'Angleterre. Bien sûr, il n'y a plus rien à m'en étonner, on sait que la Terre est ronde. Alors j'ai rié. C'est super. C'est bien Shanghai. C'est bien le super Shanghai.



1 commentaire:

Cochonfucius a dit…

Moi j'aime mon village.


Tout est calme, aujourd'hui, au coeur de Saint-Denis.
Ici on fait la queue pour la demi-baguette,
Et là, quatre vendeurs, en pause-cigarette ;
A l'arrêt d'autobus, un pépère qui lit.

La foule fait sa vie, nonchalante à-demi,
Plus vive un petit peu quand l'autobus s'arrête.
Au comptoir d'un café, un vieillard en goguette
Partage une tournée avec quelques amis.

On traîne au centre-ville, on fait passer le temps,
Attendant sans savoir quelle chose on attend,
Suivant les longs trottoirs comme on suit un rivage.

On sort malgré la pluie, ou parce qu'il fait beau ;
Revoir la basilique, admirer les tombeaux,
Voir comment va chacun dans ce petit village.