Le problème de critiques, je m’en fiche pas, c’est ce que j’apprends en ce moment et c’est ce que j’ai choisi de faire, j’ai envie de bien l’achever simplement, quoi qu’il m’arrive. L’auteur qui fait la littérature ne se ficherait pas non plus de la critique, il ferait constamment l’auto-critique dans son parcours d’écriture, et sans cette dernière il ne pourrait pas s’améliorer. S’il s’enfiche de la valeur qu’il peut porter dans cette pratique, ce serait pour moi assez problématique, voire catastrophique pour l’auteur lui-même, puisqu’il n’a pas de conscience de lui, ni de ce qu’il fait.
Si je dis que la « création littéraire » a besoin d’un recul, c’est justement pr permettre à l’auteur de prendre pleine conscience de ce qu’il entend faire de son écriture, il saurait au moins où est le point de départ, et éventuellement le sujet concerné, ou la direction, ou le sentiment à y contenir, etc. N’est-ce pas, toute écriture n’est pas de la littérature : l’écriture immédiate, je la fais par ex dans mon journal intime, c’est souvent l’épanchement fleuve, ça ne ferait même pas partie de la « narration ». Et c’est ce que j’évite dans mon blog, espace d’écriture publique que je distingue de celui d’un journal intime. D’autres cas d’écriture immédiate, ça peut être qqs-uns de mes commentaires, ou des choses que je postule comme expérimentation d’un moyen de transmission sans communication directe sur le Facebook. Je vois déjà que l’immédiat peut créer des effets véritablement inattendus, qui m’effarent bien et à travers lesquels je vois ma capacité de provoquer les malentendus et mon incapacité de prendre la mesure au moment convenable.
J’avoue que dans la réalité, des fois je me porte bien haut métaphysiquement, je l’avais bien dit l’année dernière. Mais quand on écrit, la bonne position pour moi est « in and out » du monde. Vivre le monde pr le connaître, en même temps en sortir pour bien le re-présenter avec méthode, éventuellement le prédire. C’est peut-être ça le dédoublement. Ce serait également ce qu’on dit « Da Yin Yu Chao »(« Grand ermitage est dans
Je veux dire qu’il serait bon de distinguer les choses afin de les connaître vraiment et éventuellement en tirer profit. L’observation de celui qui écrit n’est pas de la surveillance car il n’a pas un objet précis à fouiller, c’est qch qui se présente devant lui et qui suscite qch en lui pour qu’ensuite il capte et imprime ce qch dans la tête. C’est n’est pas non plus la police car il s’y exige pas une intervention de forces. A part cela, je crois pas que je suis qn qui aime prendre la methode de surveillance ou de la police, mon expérience perso de mini-administration dans ma vie d’étudiant en Chine me le dit. S’il y a qch qui ne va pas et que je crois devoir s’intervenir, je m’adresserai à l’interlocuteur concerné, c’est ça ma manière d’agir en général, dans la vie réelle. Apprendre à vivre, ca m’interesse comme interresse tout le monde, en effet. Et pr moi ce serait en vivant que l’on sait comment vivre, c'est apprendre dans l’expérience vécue et essayer d’éviter les fautes pareilles. Ca semble assez pragmatique.
Vous parlez de la « polyphonie », mais je crois que vous auriez dit « contrepoint », qui n’est qu’une partie de tout le méthode polyphonique. Là je crois qu’il est à distinguer le Tout et l’Ensemble (réf Deleuze, Pourparler). La polyphonie c’est le tout, l’espacement du temps, et non l’ensemble, « en même temps ». Par ailleurs, je crois pas que je m’éloigne de la polyphonie là, le silence pour moi fait aussi musique, non ? Je dirais même indispensable. Dans les séquences il y a « d’abord—ensuite », il y a aussi « en ce moment-au bout de ... temps », etc, sans cette démarche la partition deviendrait une équation. C’est pas ce que vous voulez entendre, je crois.
Enfin, vous voulez sans doute que je rassure qch? La seule chose que je peux vous rassurer, c’est que si le jour vient que je décide d’arrêter ce blog, je vous le préviendrai comme je parle de mes études, de mes déplacements, etc en tant que « nouvelles ». J’annonce ces choses avec le ton de
2 commentaires:
Bien entendu, Delphine, ce que je disais en parlant de juge ou de policier ne vous décrivait pas, comme vous dites, je ne vous connais pas et je ne voudrais surtout pas vous "frapper le moi littéraire", jamais je n'oserais faire une chose pareille, :-), comme disent les internautes.
Ce que je pense, c'est qu'il faut distinguer l'observation du jugement. Le problème du critique, c'est d'être dans l'observation, pas dans le "jugement". Le probleme de celui qui écrit un blog ou n'importe quoi, c'est d'évoluer sans entrer dans le jugement de soi-même. Juger, c'est se détacher, prendre du recul et mobiliser des valeurs extérieures, qui condamnent ou absolvent, mais toujours mettre une étiquette sur ce qui est jugé, bloquer le devenir, le réduire à ce qu'il a été. Par exemple, on qualifie un acte de "crime", et toute la vie du criminel, tout son devenir, se trouve bloquée là-dedans.
A l'opposé, comme disait Liezi, "l'observateur suprême ignore ce qu'il observe", il est tout entier dans la transformation , il s'absorbe dans son observation pour devenir une pure vision, une pure transformation ( Liezi, 4,7 ); à la limite, il ne comprend rien à ce qu'il observe.
Vous citez Deleuze: voyez donc ce qu'il dit dans Critique et clinique: " "C'est peut-être là le secret: faire exister, non pas juger.S'il est si dégoûtant de juger, ce n'est pas parce que tout se vaut, mais au contraire parce que tout ce qui vaut ne peut se faire et se distinguer qu'en dééfiant le jugement. Quel jugement d'expertise, en art, pourrait porter sur l'oeuvre à venir?" ( p 169 )
Bien compris et d'accord! Merci encore une fois pr la clarification!Faire exister et évoluer, c'est tout. C'est ça quoi.
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