24/06/2008
Le Départ
14/06/2008
Les survenus du courant
L’émouvant est que derrière cet homme, je vois l’infini de ce bleu foncé, chantant et triste.
C’est du bonheur que certains endroits intéressants à visiter surviennent dans le promenade improvisé. C’est la première fois que j’entre cette cimetière du Cathédral. Pas de scrulpture. Rien que les stèles sobres sur la pelouse, qui marque pourtant la date du XVIII Siècle. L’ambiance est sombre, même sous le grand jour, sans doute à cause du style de l’architecture du portail. La ruine de la tour du Cathédrale, l’un des symbols de ce village hautement civilisé. J’ai toujours été impressionnée par cette colonne dressée de cette manière, et elle me parait toujours une clé qui ouvrait la porte de la spiritualité.
(je ne peux pas faire les photos maintenant, mais cliquez ici et vous trouverez bien des photos du coin)
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Je sais. Je sais ce qui me rappelle le Shanghai du passé. Ce ne sont encore pas les jardins qui rappellent les concessions. Ce sont parfois les biscuits qui ont le goût de ceux que je goûtais à l’enfance. Ce sont surtout les outils, les objets du quotidien. Dans une maison qui sert de musée de pêche : une machine de couture dans la laverie, c’est la même structure que celle de chez mon grand père dans les 80s ; un maillot de bain élastique des années 1950s ressemble à mon premier maillot de bain que ma mère m’avait acheté début 1990.
08/06/2008
Vie locale
Je commence à croire que l’expérience ou l’accident du mois d’avril m’a changé, ou bien c’est à cause du side effet du médicament que j’ai le sentiment d’être trop consciente, peu concentrée et dormeuse dans la matinée, pour pouvoir écrire dans un état de pulsion d’intuition et d’inspiration, comme je l’avais fait. Il semble que j’ai perdu l'émotion, ou le style, alors que la logique, la raison ne fonctionnent pas encore assez bien. J'ai tendence aussi de renverser bien des choses que je croyais et sur lesquelles j'avais écrit.
J’ai voulu au fait parler de la vie locale. Ce serait une vie insupportable pour moi. C’est encore pas qu’elle est trop chère, mais qu’elle est trop industrielle, ou trop rangée. Elle est remplie d’outil, couverte de réseau, de la technologie. Les démarches administratives se font tous avec un coup de fil et un adresse d’E-mail. En France il faut lire du papier, ici il faut surfer sur l’internet car tout y est. L’envahissement inhumain fonctionne de manière plus systèmatique, ou efficace. Le temps qui reste est alors pour les loisirs. Il parait que les gens ici n’espèrent rien ni ne désespère de rien. Ou bien l’espoir même est une chose luxieuse à y penser, de même que le désespoir.
Pour remplir ce temps, ils compliquent la manière de s’amuser, le golf serait le résultat de cette tendance. Les loisirs peut être la marque de la classe. Un dimanche de beau temps comme aujourd’hui, il y en a qui font du jogging, qui se promènent avec leur chien ou enfants, il y en a qui font du pique-nique autour d’une table sur une pelouse face à la mer, il y en a qui sortent leur bateau pour flotter sous le bon soleil pendant deux heures. Les gens sont, à ma surprise, très bien équipés pour leurs loisirs à deux pas de leur porte.
Je commence justement à m’ennuyer de la mer ici, s’il n’y a pas le coucher du soleil ou les mouettes qui y décorent, s’il n’y a pas de gens qui revivifient ce fond bleu et gris. Sur cela je rejoint l’idée de Segalen qui préfère le torrent dans le fleuve que la mer informe, cette dernière est d’une beauté qui deviendrait monotone sans l’intervention de la civilisation.
Ce qui est pire dans cette vie, c’est qu’elle n’a pas de goût, au sens littéral du mot. La spécialité dans la rue est fish and chips, les smoothies, les crèmes. En plus, à trois heures de l’après-midi, sur le market street, centre de ce petit town, tout le monde presque est en train de consommer un peu n'importe quoi dans la bouche. C’est en ce moment que j’ai la nostalgie pour
Les amis de Gannochy sont pour la plupart partis. Sont arrivés les visages inconnus. Les étudiants chinois qui dépensent énormément pour obtenir un diplôme d’économie pendant un an conitinuent leur compétition et expérimentation de la cuisine. Reste la bibliothèque qui continue à me plaire et qui ne change pas. Mais si, elle change. Il y a moins d’étudiants qui y bavardent. Plus tranquille, et je ne peux plus y rester tard le soir.
Je ressens aussi une nostalgie bizarre. Je ressens qu’une partie de la vie ici est proche de celle à Shanghai Il y a quelques choses qui me rappelle Shanhai des années 80s, mais je ne sais le préciser.
Cette vie me reste encore 3 semaines.
01/06/2008
Hé vous,et moi,bonne fête!
En gris, car je me trouve de nouveau angoissée par l'avenir, s'il y a encore l'avenir, par les dates limites, et je me sens finalement fatiguée des écrits académiques et efficaces, fatiguée de la routine actuelle de biblio-cuisine-chambre. J'ai besoin d'un travail pour voir que je suis utile et que j'existe encore. Je pense, parfois trop, mais je ne suis pas.
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J'essaie de mettre en ordre mes notes précédentes mais je me rends compte que c'est un dur travail. Tout est mélangé, il y a pleines de citations qui n'ont rien à voir avec ma dissertation finale. Je peux peut-être en déposer quelques-unes ici. En voilà quatre sous mes yeux:
Ecrire, c'est livrer le reard de solitude absolu que l'on porte sur la soliture absolu de l'autre...La solitude est le seul état qui convienne à l'impératif que l'écrivain ressent de dire tout, y compris ce qu'il ne pensait pas avoir à dire.
La solitude est ce qui ne s'exprime pas; Elle est consubstantielle au silence. Elle est radicale mais nécessaire pour que l'immensité du monde résonne dans le bruit du battement de mon sang, pour que j'éprouve la volupté singulière, trise ou douce, de survivre, de respirer, de pouvoir rester seul malgré cette émotion et cet éloignement de sentir que je vis.
La solitude recourt aux mots pour leur imposer de dire ce qu'ils n'avaient pas été conçus pour dire, elle se sert de leur matière et de leurs rythmes pour créer des cohérences hors des codes qu'ils étaient censés assurer, elle les agence de telles sorte qu'il livrent une singularité sur laquelle on ne saurait s'entendre quand il entre dans la vocation de l'écrivain d'être à jamais incompris. La solitude à laquelle il est voué déjoue les conventions qui à tout instant s'instaurent, elle l'appelle vers tout ce qu'il n'a pas dit, elle lui montre un idéal toujours autres. Il avance dans un désert qui n'est jamais assez le désert.
L'enfant dans une poussette ne regarde plus sa mère mais devant lui. Il(Olivier Rey) remarque, "le retournement des enfants dans les poussettes, afin qu'ils regardent vers l'avant, relève du souci de promouvoir la liberté, la créativité, l'autonomie de chaque individu." Le père ou la mère poursuit sa conversation téléphonique tandis que l'enfant dort ou s'occupe dans son berceau mobile. Chacun est ainsi libéré? Mais de quoi?
(--Magazine littéraire, Hors série, oct-nov. 2007)