(Shanghai, tombée de la nuit, mi-mars)
J'ai finalement vu A Bout de Souffle de Godard.
Je dis bien "finalement". J'ai connu pour la première fois le nom du film et de son réalisateur dans notre manuel de la lecture attentive de la langue française (2e ou 3e année, je ne m'en souviens plus), j'ai compris à ce moment-là que le film était connu de sa séquence finale bien héroïque, et tragique, dans laquelle l'homme-bohème a été tiré sur le dos par l'agent de police à cause de la dénonciation de sa bien aimée. Je savais aussi que ce film était la première oeuvre représentative de Godard, je savais, un peu plus tard, que l'homme-bohème était joué par Belmondo, un de mes préférés parmi les acteurs français. Je ne savais rien d'autres de ce film.
J'ai cherché ce film depuis, pendant le reste de mon temps universitaire à Nankin, disons deux ans, dans toutes les boutiques où l'on pouvait trouver et commander de bons films. J'y ai trouvé plusieurs autres films signés Godard, tout sauf A bout de souffle.
Jusqu'il y a quelques jours, lorsqu'on parlait de Godard, je dis que je n'avais pas vu ce film car je ne l'ai jamais trouvé, et l'ami s'étonnait, me disait ensuite que maintenant, sur Internet, ça se trouve.
Alors, c'était si facile de trouver ce film et de le finir. J'ai été légèrement déçue, cela m'assemblé, pour en dire de manière générale, une manifestation qui proclame un choix de vie et une capacité de visionner des choses, de capter la beauté, d'expérimenter la symphonie des instants et des hasards. Quant à la fin dont j'ai connu l'a-peu-près il y a longtemps, je dois dire que j'en étais légèrement déçue car ce film ne portait pas une puissance morale ou sentimentale que j'attendais, pas aussi désespérant que dans Pierrot le fou, moins baroque qu'une partie de Christophe Honoré. L'inconséquence explicite gênait aussi.
J'ai trouvé drôle et banal la mort de l'homme, Michel. Et la dénonciation de sa bien aimée, cette créature marquée d'une innocence parfaite et alléchante (et qui aime la "rope": sa présence permanente dans le film est avant-tout agréable à voir, du pur plaisir, mais en même temps, la beauté extrême est parmi les meilleurs facteurs pour renforcer la tragédie et susciter la passion) n'a servi que du déclencheur de la machine de la mise-à-mort. Ce pauvre homme Michel, qui "a envie d'entrer dans la prison face au mur", meurt réellement de sa propre abstention de la fuite et du refus du pistolet que lui a tendu son amico.
Michel s'est abandonné, et cet abandon est propre à la création de Godard... puis-je dire ainsi? C'est qu'il m'a semblé que cet abandon réapparaît à la dernière séquence du Mépris: après avoir jeté le couple adultère dans la mort accidentale, la caméra a abandonné les spectateurs dans la contemplation du paysage de la mer, dans la mer même.
La préoccupation et l'intérêt portés sur les dialogues sont bien évidents. L'abondance des jeux de mots fait de sorte qu'ils ne me paraissent plus risibles à la fin du film.
"Zut alors." Fin de la citation.
Libellés: la Chineuse chine, Audio-visuel
27/03/2010
05/03/2010
Réponse-commentaire
Bonjour,
Merci d'avoir proposé cette référence, bien que je ne crois pas avoir une très bonne mémoire sur le contenu de ce conte qui est en lui-même une merveille. Pour répondre à votre question, non, du tout, les lapins en papier fabriqués à la main ne proviennent pas du pays des merveilles d'Alice, au moins pas au moment où je les évoque dans mon billet. Il s'agit bien d'un objet réel qui fait partie des traditions de la fête des lanternes. Je vous invite à consulter cette page pour avoir une idée plus illustrée. Vous y trouverez même un manuel de la fabrication du lapin en papier, ca a l'air pas trop compliqué.
(A propos, par hasard j'ai eu droit à 48H de connexions sur les sites bloqués, grâce à une quelquechose qui est expirée avant même que je ne vienne laisser un commentaire directement dans l'espace. Dommage. Et pour cela je suis obligée de faire un nouveau billet.)
Merci d'avoir proposé cette référence, bien que je ne crois pas avoir une très bonne mémoire sur le contenu de ce conte qui est en lui-même une merveille. Pour répondre à votre question, non, du tout, les lapins en papier fabriqués à la main ne proviennent pas du pays des merveilles d'Alice, au moins pas au moment où je les évoque dans mon billet. Il s'agit bien d'un objet réel qui fait partie des traditions de la fête des lanternes. Je vous invite à consulter cette page pour avoir une idée plus illustrée. Vous y trouverez même un manuel de la fabrication du lapin en papier, ca a l'air pas trop compliqué.
(A propos, par hasard j'ai eu droit à 48H de connexions sur les sites bloqués, grâce à une quelquechose qui est expirée avant même que je ne vienne laisser un commentaire directement dans l'espace. Dommage. Et pour cela je suis obligée de faire un nouveau billet.)
03/03/2010
Pleine lune, fête des lanternes
"Bienvenue pour entrer dans la ville et rendre visite!"
Je n'ai pas pu m'épargner d'aller faire un tour à la vieille ville. C'est aujourd'hui classé patrimoine immatériel de Shanghai alors que cette tradition de tour des lanternes m'a largement éloignée. Les lanternes y sont toujours, c'est sûr, mais il n'y a plus de lapin en papier fabriqué à la main. Les enfants d'aujourd'hui ne semblent pas non plus très attirés par des lapins roulants plastiques. Pas d'enfants terribles aujourd'hui qui cherchent dans la foule les lapins brûlants puis brûlés(puisque c'était allumé d'une bougie au milieu dans leur ventre) et s'en applaudissent.
Cette ambiance de fête m'a tout de même ramené au goût des 80's.
* * *
Est véritablement impressionnant la transformation de la vieille ville en une cité de fête. Ce lieu touristique où, parfois, l'on cherche mollement à remplir l'estomac le midi, devient en quelques heures, et ce durant 3 jourées de lanternes, un quelquepart qui m'a été très inconnu, un nullepart de l'autre côté du miroir.
Parce que, dans ce délai, la ville est enfermée, dite "scellée"(feng/封, comme pour une enveloppe), la nuit tombée et il faut acheter un ticket pour y entrer voir les lanternes!
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