11/10/2008

Chasse aux métiers

Combiens de billets que j’ai manqué ? Depuis mon arrivée à Paris, je n’arrive pas à trouver de bon moments pour écrire. Soit il fait trop de bruits dans l’appartement d’une ancienne camarade de classe qui m’a très gentillement hébergée, soit je me trouve angoissée par la chasse aux métiers.

J’avoue qu’il m’est encore assez difficile de sortir complètement de mon statut étudiant-chercheur pour devenir une bonne « professionnelle ». En me renseignant à gauche et à droite sur les métiers, je m’égare momentanément sur les questions purement intellectuelles et idéologiques, je me laisse fasciner par tels ou tels romans(ah mais comment se fait-il que Echnoz a publié tellement de romans en peu de temps ? Ou bien je me suis enfermée pendant trop longtemps ?), par tels ou tels prix littéraires qui me poussent automatiquement au lancement de la lecture des critiques(Humm, Jean-Marie le Clézio, n’est-ce pas séduisant, le clivage, le doublement et le dédoublement de soi, le trouble identitaire, les moqueries sur l’administration de l’état civil ? Etc, etc, etc.).

Il y en a bien qui me disent, pourquoi pas un doctorat direct, vue ta situation délicate pour trouver un boulot en France ? De faire un doctorat, à priori à Paris, me permettra de prendre du temps pour découvrir le milieu culturel auquel je veux rentrer, il est vrai, mais je préfère attendre un peu pour préciser mon sujet de recherche en évitant l’égarement, pour déouvrir la moi sociale qui se diffère forcément de celle qui est soit hyper-mobile(donc trans-sociale), soit hyper-sédentaire(plutôt a-sociale). Pour trouver ce qui me plaît vraiment aussi, dans plusieurs possibilités de travail, pour continuer à vivre et à m’épuiser.

« T’aurais pu t’inscrire pour un autre master, n’est-ce pas ce que tu veux aussi ? » me dit-on. Oui, j’aurais bien aimé, sincèrement, cela me ferait largement du bien si je pouvais me « spécialiser » encore un peu. Mais ! Mais que puis-je faire si ce n'est plus la saison d'inscription? Maintenant que j’ai le visa d’étudiant jusqu’en fin novembre, ce qui est encore une chance grâce à l’Ambassade de France à Edimbourg, je me contente de ces deux mois de plus du séjour. Et si la vie s’est mise hors du rail, s’est dramatisée, tant pis, on s’improvisera, et il est bon d’apprendre à s’en amuser.

Après une première semaine de recherche, j’ai compris qu’il n’y a vraiment pas beaucoup d’opportunité en France pour une jeune diplômée étrangère, en sciences humaines et sans stage. Au bout de la deuxième semaine, j’ai perdu gravement l’idée du métier sur lequel je vais tenter mes chances : les métiers culturels, les plus séduisants, ont peu d’offres, sans parler des problèmes du financement des associations indépendantes. Alors pourquoi pas la communication, sinon les ressources humaines, ou encore l’administration, qui aidera à découvrir un peu le système social ?

Je me laisse entendre parler. Il y en a qui disent qu’il faut vraiement accrocher sur un secteur/domaine pour le 1er emploi parce qu’il sera difficile de se réorienter sans les argumentaires suffisants ; il y en a qui me conseillent vivement d’essayer de rester en France et de vivre davantage les expériences professionnelle et personnelle, quel que soit le métier. Il y a aussi quelques amis chinois qui disent : Comment ? assistante ? secrétaire de direction ? Ca te mérite pas ! Mais c'est d'exagérer un peu. C'est quoi déjà le mérite ? A chaque poste il y a des choses à découvrir et des qualités à développer, non ? C’est en ce moment-là que je rends compte du cap mental qui aurait existé entre ceux qui pensent en hiérarchie professionnelle et sociale et moi qui aimerais essayer les postes de base qui rentrent en contact avec les gens de toutes sortes. L’amour du métier, hélas, l’amour du métier.

On me dit, if you really like it, head for it. Je ne sais si j’ai encore ma tête avec moi, mais en effet, c’est ce qu’il faut. Go. Go a head.

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