20/11/2007

Citations

Savoir, pouvoir, la connaissance et l’action

Pour moi, c’est la connaissance, non l’action, qui a le plus de valeur ; car la connaissance est l’affaire de l’âme, l’action celle du corps. Confucius a dit : « Savoir qu’on sait quand on sait, et savoir qu’on ne sait pas quand on ne sait pas, c’est là la vraie connaissance. » (知之为知之,不知为不知,是知也.) Savoir, c’est de la connaissance, mais ne pas savoir en est aussi. Alors que l’action a ses limites, la connaissance n’en a pas ; on peut venir à bout de l’action, mais non de la connaissance. L’action ne saurait égaler la connaissance, et cela personne n’y peut rien. Ce que la main ou le pied peut toucher ne va pas aussi loin que ce que perçoit l’oeil ou l’oreille ; ce que la mémoire peut enregistrer n’englobe pas autant que l’intuition ; la mesure prise par la balance ou la règle ne sera jamais aussi juste que l’évaluation (par l’intelligence) ; toute la beauté de la réalité ne saurait égaler la pureté du principe abstrait. (???...) Qui pourrait y changer quelque chose ? Si les lettrés pédants se plaignent de savoir sans pouvoir, c’est que leur connaissance n’est pas la vraie. La vraie connaissance est celle qu’on peut mettre en action à tout moment.
--Renxue(Etude sur l’humanité, achevée en 1896 mais publiée qq mois après la mort de TAN Sitong en 1898), 2e partie, in Tan Sitong quanji (Oeuvres complètes de Tan Sitong), Pékin, Sanlian Shudian, 1954, P.86. Extrait de Anne Cheng, Histoire de la pensée chinoise, Edi. Seuil, 1997.P.594.)


La précarité du langage

Nous ne sommes pas des êtres parlants, nous le devenons. Le langage est un acquis précaire, qui n'est ni à l'origine ni même à la fin car souvent la parole erre et se perd avant même que la vie cesse.»
--Pascal Quignard


Ce qu’on appelle « le créateur »

« Je trouve extrèmement drôle le mot créateur dans la langue française, en italien il y a le mot il creator. Et il creator, c’est Dieu...La création n’est jamais venue du rien. Il y a tjrs quelque chose derrière. On crée toujours à partir de quelque chose.
--Extrait d'un entretien avec un musicien sur France Culture


Pour une esthétique révolutionnaire

Le monde occidental est fondé sur le système de la représentation. « Représentation philosophique (la métaphysique platonicienne du Modèle et de la copie), politique(la démocratie ou représentation populaire), économique( l’argent représente la valeur réelle), etc. La représentation esthétique est le miroir, mais aussi le arant de ce système politique et social. (...) Toucher aux formes de la représentation est un acte révolutionnaire. »
(Camille Dumoulié, Littérature et philosophie. Le gai savoir de la littérature. Paris, Armand Colin, 2002, P.116. Dans le polycopié du séminaire Hétérogénéité de la poétique : Ezra Pound dans le Vortex)

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« La beauté, sans doute ne fait pas les révolutions. Mais un jour vient où les révolutions ont besoin d’elle. »
–- A. Camus (Pierre-Louis REY, Camus, une morale de la beauté. Edi. SEDES, Coll. Questions de littérature)

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« La beauté, c’est la justice parfaite. »La lumière de Midi éclaire, du zénith, le royaume des hommes ; symbole de beauté, elle sinifie aussi l’équité. Mais comme elle a la précarité de l’instant, elle cause dans le même temps notre désespoir. Aux yeux de Camus, comme aux yeux des Grecs de l’Antiquité, l’exigence de beauté est inséparable de la conscience du tragique de la condition humaine.
--Pierre-Louis Rey, Quatrième de Couverture de Camus, une morale de la beauté


L'ouverture bergsonienne :
« Les deux sources de la morale et de la religion: la fausse morale de la société close et repliée
sur elle-même, instinct d'exclusion qui mène au nationalisme ; la véritable morale, qui s'étend par principe à toute l'humanité: c’est la MORALE OUVERTE, un sentiment de justice universel. Chaque doctrine, religion ont deux directions du CLOS-OUVERT à l'intérieur, dont une seule est proprement morale. » (Dans un texte tiré du dossier sur Bergson, Magazine Philosophie, sept, 2007)


L’ère des poètes

« Les poètes, écrit Hölderlin, se révèlent pour la plupart au début ou à la fin d’une ère. C’est par des chants que les peuples quittent le ciel de leur enfance pour entrer dans la vie active, dans le règne de la civilisation. C’est par des chants qu’ils retournent à la vie primitive. L’art est la transition de la nature à la civilisation, et de la civilisation à la nature. » (Préface de René Char en 1965, dans Arthur Rimbaud, Poésies, une Saison en Enfer, Illuminations, Edi. nrf Poésie/Gallimard, 1999, p. 12)


Une maladie médiévale qui s’appelle l’amour

Andréa m’a parlé des documentaires pathalogiques espagnols qu’elle est en train de lire :
Rhages : défi de la mélancolie dans la forme traditionnelle de gallien : dans cette maladie, il incluait l’amour, lequel était considéré comme un terrible désordre mental, et pour lequel il recommendait plusieurs cures comme le jeûnes, marcher beaucoup, boire du vin et avoir des coïts fréquents. (traduit de l’espagnol par Andréa)

(A suivre...)

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