26/11/2007

Hey, u’ve the Facebook ?

Il est dit que ce serait le « salut ça va ? » version anglo-saxonne : « Là-bas, une fois que t’ auras connu qn, ils te demande cette question. »

Quelle horreur.

Depuis cette rentrée, quatre de mes collègues rentrées de l’Angleterre, de l’Ecosse ou du Canada me parlent plusieurs fois, l’une après l’autre, de Facebook : pour avoir des amis, partager les photos, etc. Après avoir reçu plusieurs lettres d’invitation, je me suis dite que bon alors, tôt ou tard je serai dedans. Comme le blocage des cours continue, je peux gâcher un peu de temps pr le faire.

Les premiers deux jours après mon adhésion sur ce système m’a rendue presque folle, avec les « nouvelles » des autres qui surviennent à tout moment on finira par entrer dans un état de nervosité. Ce serait pratique pour se contacter entre nous en effet, de partager ou se faire partager les photos, de garder et de re-trouver qq très bons amis dans de différents coins du monde(ce qui me parait relativement sympa), ou pour recevoir par ex un boulot tombé du ciel(occasion aussi rare que d'y trouver un(e) mari/femme). Mais je trouve le reste absurde. Parler de tout et de rien sur le Wall pour que tout le monde le lise, cultiver un herbe en dessin, acheter quoi que ce soit avec de l’argent virtuel pour s’offrir des cadeaux(sauf si c’est pour les amoureux flottants : je parle de toi Andréa, je vois que ton chéri t’aime bcp)

C’est de se rendre fou et de mobiliser tout le monde à la folie collective, c’est la limite à l’infini, l’occupation de l’espace(dans le cerveau) et du temps. Et c’est ça l’essentiel :un capitalisme civilisé qui repousse sans fin la frontière visible ou invisible,(oui, je parle de Deleuze, je viens de lire un article de lui et ça m’inspire bien) le remplaçant de la machine de la guerre : rien de nouveau, ce truc, comme un carnaval, une foire, un festival cinématographique ou musicale (oui,là je parle de George Bataille et la Part Maudite!).

Nous étions dans la société de discipline, nous sommes entrés dans celle de contrôle quand il y a trop de disciplines et qu’elles ne fonctionnent plus(j’ai dit peut-être n’importe quoi), maintenant on s’efforce d’aller au-delà des contrôles(géo, surtout), et nous en passons dans la société de communication où les enjeux sont « l’entre », et l’étendue à l’infini (problème grave avec ma directrice et moi !Quoi encore, j’ai parcouru qq écoles de doctorat, toutes parlent du pluri-culturel. Ca me parait aussi absurde que le Facebook..).

Thérèse, pour sa sacrée recherche sur Second Life elle doit passer des heures et des heures y vivre le virtuel. Quelle misère ! Facebook n’est pas moins fort. Il est l’au-delà de Second life, c’est-à-dire celui de la vie et la société. Facebook crée la relation dans un tribu(souvent les nomades) constamment élargissant, en mettant cette dernière en bloc : « il faut emporter la fenêtre pour voir le paysage ». Voilà un insulaire à l’âge moderne.

Après l’impulsion physique, l’impulsion culturelle, arrive maintenant l’impulsion communicative. Derrière celle-ci, se trouve juste l’impuissance de la communication.

Tout, et rien...

8 commentaires:

StarKnight a dit…

好歹我看懂了标题……我自我安慰道。

Delphine a dit…

啊~~你也来晃!是真的解禁了?我中文博在右下拉Delph en Chi.久未更新,丛生杂草liao。。。

StarKnight a dit…

我在东瀛,GFW封不了……—_—

Anonyme a dit…

C'est vrai que Facebook est comme une drogue, c'est aliénant , fatigant nerveusement comme tu dis tous ces mails à répondre. Mais quelle est la différence avec les blogs ? Il n'y en pas à mon avis. La communication est tout aussi virtuelle. Mais comme l'écrit est trés important dans cette communication cela ne m'étonne pas que beaucoup de bloggueurs ou internautes chinois s'y sentent si bien.J'espère qu'un jour , avec le recul, des intellectuels auront le courage de s'attaquer de front à cette impuissance de la communication contemporaine dont tu parles. Mais est-ce vraiment du "rien" ? A bientot ,
François

Delphine a dit…

Ca dépend bien sûr de la manière dont on utilise le Facebook et le blog. Il peut y avoir autant de différences que de ressemblances entre les deux. Pour moi, la confrontation entre le Facebook et le blog pourrait être celle d’entre l’administration(un dossier pr titre de séjour) et la pédagogie(un dossier pr un séminaire). Facebook est un bloc d’un ensemble où l’on fait des démarches : on y arrange les relations, le temps (des loisirs), on se donne un lieu et une identité. Il y aurait qch qui change au bout d’un moment(les habitudes, l’emploi du temps..), qui se développe (le réseau des connaissances...), mais les évolutions sont rares. Un blog pris au sérieux est un champ plus ouvert, et la construction d’un tel champ est un processus de « devenir », on ne sait exactement ce à quoi on aboutira car non-défini/in-fini. Avec cette incertitude/ces possibilités, et l’auteur et le lecteur évolueront, dans une dimension de profondeur qui manque dans le Facebook.
Dans le Facebook on est un individu parmi les autres, que ce MOI soit vrai ou faux, on n’est finalement pas plus différent que les autres ; alors que dans un blog, c’est la singularité et pas nécessairment l’individualité qui se tient: un auteur peut être tout aussi bien un individu que le dédoublement de celui-là, ce qui arrive souvent dans la littérature. Quoi encore, un blog permettra l’absence de l’auteur dans son fonctionnement.
Il s’agirait par ailleurs d'une différence de la langue communicative. La langue de Facebook serait plus proche du parlé, plus efficace en faveur de la communication. Mais je suis pas sûre qu’un blog serve à la communication. On trouverait par fois la ptite « révolution syntaxique », l’empêchement de la communication, la non-communication(monotone, voix-intér...)
Quant aux intellectuels, ils sont responsables plus des avertissements que des attaques à mon sens. Et n’attaquons surtout pas, car une fois on gagne, on arrivera au contraire, et avec le contraire, très probablement on aboutira aux mêmes choses.(Ex : qn qui en a assez avec Facebook ou l’Internet en général, pourrait bien se retirer complètement aller cultiver son jardin. Là aussi, l’impuissance de la communication (que ce soit volontaire ou à son insu.)
Et est-ce vraiment du "tout"?
Bien à toi.

Delphine a dit…

pardon, "monologue", pas monotone...

Anonyme a dit…

Merci pour ton commentaire de mon commentaire , c'est vraiment trés riche, même si je n'ai pas tout compris...J'ai des progrés à faire sur le théme communication/non communication En tout cas ton labsus sur la non-communication (monologue/monotone est vraiment trés amusant et trés révélateur je trouve).François

Delphine a dit…

J'emprunte encore une fois le propos de M. Girard:"Méfiez-vous, ce que je dis n'est pas forcément vrai.."En plus il arrive que je comprenne plus ce que j'avais écrit (plus souvent en fr:P). Révélateur ou pas, je sais pas. La vérité, pour moi, est à refléter.Mon labsus de déblogger continue. Bonne coopération:D