10/02/2008

Feuille de Route- byebye la France

-Vous avez dit le concert de jazz ?
- Viens, maintenant ou jamais! C’est génial !

J’allai donc rejoindre Cécile et ses deux collègues, Blandine et Christèle, dans un bar du quartier où les amis se rencontraient sans se prévenir, venant tous ce soir-là écouter ce concert de jazz d’un groupe à quatre.

Le concert avait commencé il y a bien un moment. Ce furent les quatres jeunes, dont l’amie d’enfance de Blandine qui elle-même chantait le classique. Ces chanteurs apprenaient à chanter dans une même institution et décidaient de faire un groupe, nommé ommm. Pendant leur concert, ils firent écouter une riche harmonie du jazz sans instrument, ils pratiquèrent la résonance du corps humain, composant de petits miracles à chaque moment : la première voix donna le ton, la deuxième alla la rejoindre, puis la troisième, la quatrième en basse mesurée, puis les quatre voix allèrent chacun dans leur sens, s’évoluant en faisant merveilleusement accord.

Je les regardais à deux pas près, j’admirais cette ambiance où l’on se trouvait à l’aise, où ces amateurs de la musique s’éprouvaient et se valorisaient. Ils m’ont évoqué la période d’une moi qui chantais : au collège avec une amie de la chorale, on s’amusait à chanter le ton élevé de the Heroes de Whitney Houston dans l’ascenseur pour trouver le meilleur effet sonore ; aux premiers jours du lycée, le chantonnement à voix nue durant les promenades silencieuses, avec sans doute la meilleure amie de ma vie, qui me disait qu’elle aimerait qu’un jour un chanteur vagabond l’emmènerait : plus tard, il y avait vraiment un gars qui chantait pour elle et deviendrait son premier amour.

Dans ces douces consonances, se réveilla alors un vieux rêve que j’avais fait il y a longtemps, au moment où je découvris qq bars avec leur groupe de chanteurs superbes, dans Mao Min Nan Lu rasé à Shanghai, au 4ième du Sheraton à Nankin. Un vieux rêve d’être serveuse, pour regarder et écouter les gens dans un bar où un groupe chante, ou, mieux, de chanter, non pas pr les concours mais pr le plaisir de soi et des autres.

Les derniers gestes des jeunes chanteurs m’ont affirmé que bien des choses sont abordables dans tout cela, et la mise-en-réalité d’un rêve ne paraît pas aussi dur que d’y croire : ils présentaient leur album dernièrement sorti, leur site, leurs amis qui les ont aidés, leur parcours. De l’argent pr le studio d’enregistrement, des mains-d’oeuvre pr le design, les photos, la gravure des discs, les promotions, la création d’un site internet...sera née ainsi leur oeuvre. Le rêve, l’éveil, le réveil, la mise-en-réalité. Une vie, c’est ça. Chacun son choix.

Puis tout le monde allai se causer à l’extérieur, fumait. Les amis se faisaient la connaissance ou se reconnaissaient, grâce au concert, se faisaient des bises, se rigolaient. Ici on se plaignait de qq « elles » qui draguaient audacieusement leur copain durant la soirée, mimant leurs gestes, là on draguait ou se laissait draguer. Tout le monde s’arrosait. Une gorgée pr toi? Oui, pouquoi pas, j’ai froid. On se refaisait des bises et on se dit byebye.

Voilà pour moi un très bon souvenir de la dernière soirée en France.
A bientôt la France.

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