17/12/2009
Etre conne et idiote comme une cane
J'avoue que même si au moment pic de la rédaction, ou du rattrapage de la rédaction, ou de la mise en mots, ou de la mise en ligne, je me distrais trop facilement.
J'ai découvert cet après-midi un groupe de fanfare très drôle, et en écoutant la musique du groupe qui tombe devant mon oeil, je ne peux pas dire que je n'aime pas les fanfares... Ca semble être une musique qui commande: hé, hé bouge, sourcil, toi aussi, bouge, doigt, et les pieds, et les bras, et la taille si possible, avec les notes qui bondissent en sortant des trompettes!
J'ai dit que j'ai trouvé ce genre de musique très festive, très tout le monde, très dans la rue et très méditerranéenne surtout parce que j'ai remarqué que j'ai découvert le genre plutôt dans le sud de la France et peut-être de l'Italie.
* * *
Je note ça parce qu'en retrouvant un document de notre journal semestriel d'université, et en lisant ce premier texte que j'écrivais à l'époque et que je trouvais très fleuve, je crois avoir pensé à une partition de fanfare, surgie de nulle part.
Tout de même, et à vrai dire, je suis un peu surprise par mon écriture, que j'apprécie bien maintenant par son aspect... je dirais limpide.
Comme d'hab, je me permets de mettre en ligne ce document pendant quelques jours, les camarades de classe ont contribué à la réalisation et il a été distribué à titre graduit.
Pour voir le document, cliquez ICI (Tous droits réservés. Il est interdit de reproduire, dans sa forme ou son contenu, totalement ou partiellement, sans accord par écrit. Voilà.)
( A propos, je viens de me rendre compte que le numéro du mois d'avril 2005 était trop lourd pour le téléchargement, je mets donc d'abord celui du juin. Ce que j'avais écrit à l'époque m'a sincèrement étonnée maintenant que je ne crois pas pouvoir étuider de près cet opéra kunqu...et puis "Song d'une nuit d'été", j'en ai parlé dans ce texte-là!! )
Libellés: in Fabula, La chineuse chine, post-it
13/12/2009
Extraits
(Sur la photo: Voici la dernière page de mon stockage shen bao : extrait de la page A la Une de Shen Bao, Journal de Shanghai, du jour où est parue l'une des pubs que vous avez vu hier, celui du 13 décembre de l'année 1912+26=1938)
J'ai appris il y a deux jours seulement qu'il y a eu une remise de prix de traduction à Pékin et que M. Le Clézio y était présent. J'avais vu l'annonce du documentaire (que j'ai loupé lors de son tour à Shanghai) sur M. Le Clézio dans laquelle il était prévenu que "l'auteur sera présent". Je ne savais ce qui m'avait pris, je me fis croire, en lisant cela, que ce serait le réalisateur qui serait présent parce que c'était juste incroyable que M. Le Clézio vienne comme ça en Chine. Mais en même temps c'est tout à fait normal.
Ce que j'aimerais réelement évoquer, c'est mon admiration pour l'un de ses romans qui m'a beaucoup marqué, Désert. J'ai ouvert la première page de ce roman au moment même que je montai dans l'avion pour Shanghai le printemps dernier(je viens de découvrir ceci: ce fut le jour d'anniversaire de M. Le Clézio, ma foi. Quel hasard.), et jusqu'à maintenant c'est (l'un de mes) livres de chevet puisque je lis d'une manière capricieuse.
Je me permets de mettre deux extraits:
Quelquefois Aamma raconte l'histoire différemment, comme si elle ne se souvenait plus très bien. Par exemple, elle dit que Hawa n'était pas agrippée à la branche de l'arbre, mais qu'elle était accrochée à la corde d'un puits, et qu'elle tirait de toutes ses forces pour résister aux douleurs. Ou bien elle dit que c'est un berger de passage qui a délivré l'enfant, et qui l'a enveloppé dans son manteau de laine. Mai tout cela est au fond d'un brouillard incompréhensible, comme si cela s'était passé dans un autre monde, de l'autre côté du désert, là où il y a un autre ciel, un autre soleil. [...]
"S'il te plaît, parle-moi de celui qu'on apppelait Al Azraq, l'Homme Bleu."
Mais Aamma secoue la tête.
"Pas maintenant, un autre jour."
"S'il te plaît, Aamma, parle-moi de lui." (pp. 89, Edi. Gallimard, 1980)
* * *
Lalla marche sur le trottoir, elle voit tout cela, ces mouvements, ces formes, ces éclats de lumière, et tout cela entre en elle et fait un tourbillon. Elle a faim, son corps est fatigué par le travail de l'hôtel, mais pourtant elle a envie de marcher encore, pour voir davantage de lumière, pour chasser toute l'ombre qui est rstée au fond d'elle. Le vent glacé de l'hiver souffle par rafales le long de l'avenue, soulève les poussières et les vieilles feuilles de journaux. Lalla ferme à demi les yeux, elle avance, un peu penchée en avant, comme autrefois dans le désert, vers la source de lumière, là-bas, au bout de l'avenue.
Quand elle arrive au port, elle sent une sorte d'ivresse en elle, et elle titube au bord du trottoir. Ici le vent troubillonne en liberté, chasse devant lui l'eau du port, fait claquer les agrès des bateaux. La lumière vient d'encore plus loin, au-delà de l'horizon, tout à fait au sud, et Lalla marche le long des quais, vers la mer. Le bruit des hommes et des moteurs tourne autour d'elle, mais elle n'y fait pas attention. Tantôt en courant, tantôt en marchant, elle va vers la grande église zébrée, puis, plus loin encore, elle entre dans la zone abandonnée des quais, là où le vent soulève des trombes de poussière de ciment.
Ici, tout d'un coup, c'est le silence, comme si elle était vraiment arrivée dans le désert. Devant elle, il y a l'étendue blanche des quais où la lumière du soleil brille avec force. Lalla marche lentement, le long de silhouettes des grands cargos, sous les grues métalliques, entre les rangées de containers rouges. il y n'a pas d'hommes ici, ni de moteurs d'auto, rien que la pierre blanche et le ciment, et l'eau sombre des bassins. Alors elle choisit une place, entre deux rangées de chargements reouverts d'une bâche bleue, et elle s'assoit à l'abri du vent pour manger du pain et du fromage, en regardant l'eau du port. (pp. 293-294, Idem.)
D'autres pages que j'ai trouvé belles: pp. 61, 67, 141, 209, 287. (Idem.)
Libellés: in Fabula, la Chineuse chine, En Bribe.
12/12/2009
Amis, quels cadeaux, et à qui?
J'ai reçu il y a quelques jours, ou je crois avoir reçu, quelques cadeaux matériels et immatériels.
J'ai trouvé merveilleux ces cadeaux car je commence à croire qu'il existe tel ou tel cadeau qui va vraiment bien avec telle ou telle personne.
Qu'est-ce que j'ai reçu et qu'est-ce que j'ai offert ?
Mais non je ne vais rien en dire. Se-cret...
Libellé: En Bribes
Le diable voyage-t-il comment, ou « Trois déménagements valent une incendie. »
(Sur la photo: encore une page de Shen Bao 申报, Journal de Shanghai, sur laquelle est parue une pub d'une autre pièce de théâtre écrite par Zhang Ai Ling [Aileen Chang])
Notice du titre: "Trois déménagements valent une incendie" est un proverbe capté en l'air, ou dans les journaux, je sais plus.
Ces derniers jours sont pour moi une période pic de travail que j'ai très peu vécue, ou que j'ai vécue il y a bien longtemps. Je le sais, qu'en période de pré-Noël, tout s'accélère et que tout doive s'accélérer. C'est une pression qui vient du temps propre, et que je connais bien.
En cette période même, il y a une semaine lorsque j'ai appuyé sur la touche de démarrage de mon cher ordinateur ASUS, ce dernier, sans qui je ne peux travailler, m'a clignoté pendant quelques secondes, le système Windows ne se démarre plus dès lors et l'écran s'éteint pour toujours, laissant ronfler tout seul son corps. L'informaticien auquel je me suis adressée m'a dit que c'était grave, qu'il fallait passer à l'examen systématique pour savoir où se trouvait le problème et que très probablement ce serait celui du disque dur (immobile). Si c'est bien le cas, je crains que ça va être compliqué. A-t-il ajouté.
D'acheter un nouvel ordinateur est la meilleure solution recommandée. J'y avais pensé auparavant, car mon ordinateur, avec qui j'avais commencé et continué l'écriture en clavier et d'autres, avait souvent d'énervants problèmes petits ou moyens et que, quand même, ça fait 4 ans déjà et le monde IT, surtout celui de l'ordinateur portable, se change vite, m'a-t-on suggéré. Comme j'ai des choses urgentes à finir, que je ne crois pas avoir du temps à perdre, j'ai choisi d'anticipé cet achat que j'avais prévu pour le Nouvel An chinois.
J'ai suivi le conseil du technicien qui m'a présenté quelques ordinateurs-type et qui dit qu'il faut faire le choix au plus vite en suivant ma première impression sans trop y réfléchir tant que j'ai déjà fixé un intervalle ouvert à gauche et fermé à droite au niveau du prix. C'est comme si tu décidais de prendre KFC ou McDonarld, que les frites de KFC étaient plus croquantes tandis que l'odeur de celles de Mcdonarld donnait plus d'appétit ou inversement, explique-t-il. Pourtant je ne prends en général pas de frites sauf cas exceptionnel, et lorsque je décide ce que je vais manger, je privilège les légumes. Mais qu'est-ce que je suis en trian de développer.
Je me suis encore fait quelques ennuis pour faire répartir les zones des disques durs, pour transférer mes données d'un ordinateur à l'autre et les réorganiser. C'est l'important des importants pour moi, je suis mentalement prête à tout perdre mais je préfère tout de même qu'il m'en reste quelque chose qui reste à ma disposition et que tout ne disparaisse pas tout d'un coup d'un problème technique.
Ensuite, je résetup des logiciels indispensables et je me réaccommode à certains nouveaux foncionnements des logiciels. Au moment où je fais la mise-à-jour de mon blog, je peux tant bien que mal coopérer avec ce nouveau ThinkPad. Je suis hélas assez contente.
Libellés : in Fabula, Chine est-ce Chine
La littérature et son sillage, ou fric et frac de la ville (et ainsi de suite)
Sur cette page est parue la pub de l'une des pièces de théâtre écrites par Zhang Ai Ling (Aileen , née en 1920), dont l'année prochaine marquera une commémoration, comme ce que prévoit un lettré chinois lors d'une conférence que je ne manquerais pas d'en parler.
C'était au commencement pour illustrer un texte, eh bien j'ai compris que l'idée irait vers nulle part. Alors je me permets de la mettre ici.
Qu'est-ce que j'ai à dire ? Zhang Ailing est toujours d'actualité, Balzac de même. Les comédies humaines continuent à se jouer, d'une manière ou d'une autre. De l'ouest à l'est. La littérature a quelque chose de permanent qui ne périt pas au fil du temps.
Depuis quelques jours, je me suis dite que quelque chose de cette ville me répugne, encore, et j'allais presque dire que j'aurais préféré être née ailleurs, ne pas connaître le dialecte shanghaien. Non mais j'exagère. C'est surtout les tracas dans le milieu familial qui m'ont donné cette impression, et pas seulement dans le milieu familial. Le tout étant par moment frustrant, sa petite dose d'extrémité écrasante.
J'ai rarement été présente dans les grandes réunions familiales, côté mère comme côté père, depuis quelques années. A cause des et grâce aux déplacements. J'en ai des souvenirs par contre. Lorsque j'étais petite, ça m'ennuyais d'aller au repas de Nouvel an chinois, côté père, même s'il y avaient les petits paquets rouge (红包, une certain somme d'argent que les aînés donnent aux petits, initialement pour que les petits leur prononcent des vœux de bonheur) à toucher. Les gens parlaient trop fort autour de tels ou tels intérêts. C'étaient scènes de grande dispute pour moi et ce ne l'était guère pour eux, je le sais, car ils avaient l'habitude de pousser ce genre de bruits et quant au moment de faire la vaisselle, tout le monde redevenait normal, parfois silencieux. Côté mère, tout se passait autrement et les gens étaient en général sympathiques malgré de petites contradictions au sein de chaque cellule familiale.
Lors du repas de réunion familiale auquel j'ai assistée il y a deux semaines, côté mère, les anciennes images de douceur se dissipent plus ou moins sur la table de dîner où tous les parents encore vivants et les enfants grands et petits étaient présents. Une dose d'agressivité s'insinuait dans les paroles, ce qui refroidissait le cœur, et faisait peut-être ressortir quelque chose d'irrécupérable : les gens ne se sentaient pas au fond.
C'était ma grand-mère, un être qui m'est cher, qui a demandé d'organiser ce repas familial, pour fêter à l'avance ses 90 ans d'anniversaire et pour annoncer qu'elle irait dans la maison de retraite. Au début elle ne voulait y aller pour rien au monde, elle qui a habité depuis des années chez l'une des tantes maternelles, mais maintenant elle y va volontiers.
C'est là l'un des sujets devenus sensibles au sein des familles de grande ville. Avec le temps, les plus de 65 ans ont de plus en plus besoin qu'on s'occupe d'eux, alors que leurs enfants et leurs petits-enfants, souvent les enfants uniques, sont en pleine vie professionnelle ou encore scolaire. Le temps manque, et parfois l'énergie.
(L'écriture de ce billet est interrompue quelques jours plus tard à cause des situations familiales qui font suite au contenu de ce billet même.
Le soir même du repas, grand-mère m'a donné un pull d'un style désuet mais qui me plaît parce que cela me rappelle les années très lointaines, celles de son ère.
Trois semaines après son entrée à la maison de retraite de la grand-mère, elle avait une certaine nervosité dans l'air, dans la chambre sombrement illuminée et où, me semblait-il, régnait une tristesse fatale.
Il y a deux semaines, j'ai appris que la moitié de son corps ne se bouge plus. Au téléphone j'entendis sa voix gravement altérée, et j'étais tout simplement chavirée.
Et puis, côté père, dont 40% de son être devrait être dans la démence, .... Non, je ne sais encore comment en parler.
Libellé : in Fabula, Chine est-ce Chine
01/12/2009
Le fleuve, l'eau
J'y ai pensé il y a bien longtemps. J'ai hésité, irai-je le mettre en ligne?
Je le fais temporairement, comme d'habitude. Peut-être pendant 3 jours, peut-être un peu plus.
On a prévu un texte sur mille sources d'eau, et j'ai trouvé le sujet très beau. Ce dossier pourrait servir de référence mineure.
C'est en réalité un brouillon de dossier que je préparais pour un entretien, au sujet du fleuve dans l'Equipée de V. Segalen. Je le mets en ligne tel quel.
Pour l'Equipée, lire ICI
Pour le dossier, lire ICI (Touts droits réservés. )
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Je pense que je vais mettre ici ce petit extrait qui me plaît beaucoup et que j'avais traduit il y a longtemps. C'était en traduisant ce petit paragraphe que j'ai découvert l'intérêt, ou autant dire le sens de la traduction littéraire approfondissante.
J'ai trouvé trop masculin ce premier paragraphe. L'exaltation me gêne un peu. Quel victoire, au final? Et puis, encore la "guerre". ah c'est ça peut-être, n'oublions pas qu'il est une sorte de war qui s'appelle star war. Humm.
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« L'ignorance reconnue, le refus du fanatisme, les bornes du monde et de l'homme, le visage aimé, la beauté enfin, voici le camp où nous rejoindrons les Grecs. D'une certaine manière, le sens de l'histoire de demain n'est pas celui qu'on croit. Il est dans la lutte entre la création et l'inquisition. Malgré le prix que coûteront aux artistes leurs mains vides, on peut espérer la victoire. Une fois de plus, la philosophie des ténèbres se dissipera au-dessus de la mer éclatante.
Ô pensée de midi, la guerre de Troie se livre loin des champs de bataille ! Cette fois encore, les murs terribles de la cité moderne tomberont pour livrer, « âme sereine comme le calme des mers », la beauté d'Hélène ».
Albert Camus
"公认的无知,对幻象的抗拒,此岸世界和人类存在的边界,受人喜爱的脸孔,还有身形的俊美,这就是我们与希腊人的相似处所在。从某种程度上说,明日的历史之意义并非如我们所想。明日历史的意义存在于创造力与既定宗法规范之间的斗争中。即便双手空空的艺术家所需付出的代价昂贵,我们也还是可以期待胜利的来临。虚无主义的悲世论将又一次在泛着耀眼天光的海水面前消逝不见。
崇尚自然和美的精灵啊,特洛伊之战却是在远离战场的地方打响的!又一次,现代城邦那危耸的围墙将轰然倒塌,来显露出海伦的惊世之美,而她安宁的灵魂一如那平静的海水。"
阿贝尔·加缪
Libellé: La chineuse chine, ExTasE
Sur Shanghai
Je me suis installée à la Rue des pro-lettres. (Shang-wen-lu)
C'est un quartier de la vielle ville, plus précisément celui à la frontière de la vieille ville, que je crois n'avoir jamais connu de près. Les ruelles ont toutes les noms aussi intéressants que ceux des hutong du quartier HouHai ou de Nan Luo Gu Xiang à Pékin, les gens, plutôt tranquilles, ont souvent l'air d'avoir caché qch à l'intérieur, ce qui est tout à fait possible. Et ils laissent découvrir une sorte de brutalité en l'air, dans leurs paroles. J'ai toujours cru que dans ce quartier ne se trouvent que des maisons basses et vielles dont les propriétaires, comme on dit, sont ceux qui furent les premiers à émigrer à Shanghai et qui ont des "titres de propriété foncière"(di-qi/地契), des maisons vieillies et délaissées que le gouvernement ne pourra raser sans payer une somme d'argent qui les contentera : une chose est sûre au moins, les maisons ne seront pas restaurées par le gouvernement.
Il y a dans ce quartier une quotidienneté assez pratique, ce que je n'imaginais pas, par la même raison que je viens d'évoquer. Sans doute que c'est grâce au métro ligne 8, et bientôt la 9, qui passent de près et qui vont jusqu'à l'autre rive du Huangpu, que les gens arrivent y vivre pour que le lieu même soit animé, avant d'être investi. En effet, j'ai visité 2, 3 appartements plus vers l'est, c'est-à-dire presqu'au bord du fleuve, mais ce sont les quartiers hyper enrichissants, et rien aux alentours. Les appartements sont bien équipés mais vides: rien dans la cuisine et les salles de bain ont l'air froid ou refroidissant. Ce ne sont même pas les abris, ce sont les cavernes. Non, j'ai besoin qu'il y ait un air de vie dans un appartement avant même que j'y déménage. Il faut qu'il y ait une cuisine et que j'y puisse faire la cuisine même si je n'ai vraiment pas de temps récemment pour réserver à la fabrication des plats.
Je vis maintenant en collocation, avec 3 autres filles, dont une est esthéticienne des ongles. Sans blague, c'est un métier devenu très populaire, mais c'est aussi l'un des soins dont je me prive d'en profiter. De jolis dessins ne passeront pas la nuit sur mes ongles qui travaillent trop.
Il y a un bus N°11, le fameux numéro onze qui roule sur la piste en cercle qui entoure la vieille ville. Depuis l'enfance on rigole sur ce numéro de bus. Sans être dans le quartier, on dit je suis venu(e) en bus N°11 en disant que je suis venu(e) à pieds. N'est-ce pas bien illustré?
Alors je me déplace tantôt en N°11, tantôt à pieds pour retourner le soir à l'appartement. La distance est presque la même que celle entre mon appartement à Citta Bassa de Bergame et l'Institut des Arts et des langues etc. à Citta Alta. Cela me fait plaisir d'y penser. Et je n'en dis pas plus car vous l'avez connue déjà, ma vie Mundus.
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Je ne trouve point le temps pour jouer la voyageuse dans son pays natal: tel est un terme de plus qui me plaît... Puis l'image en serait très drôle.
J'ai pourtant conservé l'ambition de reconnaître Shanghai, ce soif d'aller flairer les historiettes dans les coins, bien que je n'ai pas encore pu aller trouver une brèche sur les chantiers pour m'approcher du fleuve.
J'ai vu, un jour avant le déménagement, pas l'entier mais une partie du film documentaire qui représente une Shanghai en folie, dit "monstre mondial". La salle de la projection était incroyablement pleine. A la fin, une dame, cheveux en argent, s'est levée est dit, "je fais juste une remarque, je trouve que le film est très bien tourné et s'est montré très réaliste, j'habitais Shanghai à cette époque". Non mais ce n'est pas de se vanter, son existence même suffit pour émouvoir. Et puis, on dirait que les vices s'héritent trop facilement, qu'il y a des tons, des airs, des visions qui demeurent chez certains shanghaiens de nos jours. Par fois, il faut l'avouer, c'est la cruauté qui fait merveille avec le temps.
NB: Les infos que j'ai gardé longtemps pour vous les partager:
- Le lien vers le film muet dont j'ai parlé il y a longtemps: La Divine, oeuvre qui résume l'art de jeu de Ruan Lingyu. Honnetement, j'ai trouvé un peu dérisoire cette exagération de l'air, mais c'est autrement savoureux : http://www.tudou.com/programs/view/zF6WuB5NXuc/
- Et voici toute une collection iconographique de l'Histoire de Shanghai sous de divers aspects. J'ai été fascinée. http://memoire.digilib.sh.cn/SHNH/tpsh_index.htm