--J'aime bcp France Culture, la plupart de ses émissions sont très bien conçues et me touchent de temps en temps. Dès que j'ai rangé mes affaires, j'écoute la radio et souvent je n'écoute que France Culture. Mais franchement, une chose que je supporte pas depuis mon retour, c'est le ton de qq invités, ou autorités. Soit ils parlent d'une vitesse extrèmement vite, montrant artificiellement leur passion dans le débat: je les suis, je m'aperçois d'ailleurs qu'ils ne parlent pas de quoi grave et profond, mais c'est à la fois énervant et burlesque; soit un ton imposant, didactique: c'est ça, et ce ne doit être que ça. On dirait à la française?
--Les cieux sont en colère ces derniers jours, de même que la mer. Ma foi. C'est donc ça le mistral? Mais il n'arrive pas qu'en hivers? Vent NO à 55km/h, ce vent à m'emporter du chemin. l'année dernière j'étais en short jusqu'au mois de novembre, maintenant on se hâte de sortir le manteau. Pourtant le soleil est tjrs éclatant, les nuages tellement beaux, qui changent de figure tout le temps. Délice de les contempler. En Chine, comme à Paris, j'observe les gens, à Perpi, j'observe le ciel.
27/09/2007
Les Grecs peuvent-ils nous inspirer sur tout ce qui est de l'humanité?
J'ai souvent un intérêt particulier sur le parcours d'évolution des choses, c'est-à-dire leur histoire. Cette introduction sur la condition historique et politique de la naissance et du déclin du roman antique, cette vision même me paraît bien éclarante, ça me fait penser plusieurs fois au roman de nos jours:l'abondance de la litté-historique en question, de la litté-autobiographique ou encore de la litté-philosophique en Europe, et le déclin de la litté contempo publiée en Chine. J'affiche les notes de cette introduction malgré les erreurs de toutes sortes. Chacun en retirerait de quoi intéressant de sa part, j'espère...
Etudes grecques : le roman antique et son influence sur le roman moderne européen
26/09/07 INTRODUCTION
A étudier :
La découverte de ce qui est BEAU dans le roman grec mais aussi de leur influence sur les romans modernes européens du XVIe et du XVIIe Siècle.
I. La définition de la notion « ROMAN »
C’est un texte narratif, fictif, en prose, écrite en langue romaine, avec une langue vulgaire : « Novela »
Deux définitions :
1) l’apparition de la notion "roman" en France : fin moyen-âge. Furtière, éditeur du 1er dictionnaire français a défini en 1690 dans le Dictionnaire universel "le roman ": « ce sont des livres fabuleux (ie : fictifs) qui contiennent des histoires d’amour et de chevalerie, inventés pour divertir et occuper le temps des fai-néants (ie : lien avec l’oisiveté individuelle ; les gens du statut social médiocre n’ont pas accepté ce genre littéraire)
2) ( !!) l’INVENTION fictive qui sert à l’INSTRUITION :
« Ce que l’on appelle proprement romans sont des histoires FEINTES d’aventures AMOUREUSES, écrites en PROSE avec art, pour le plaisir et l’INSTRUCTION des lecteurs. Je dis histoires feintes pour les distinguer des histoires véritables ; j’ajoute d’aventures amoureuses parce que l’AMOUR doit être le principal sujet du roman. Il faut qu’elles soient écrites en prose(...) ; il faut qu’elles soient écrites AVEC ART et sous de certaines REGLES, autrement ce sera un amas confus sans ordre et sans beauté. La fin principale des romans ou du moins celle qui le doit être et que se doivent proposer ceux qui les composent, est l’instruction des lecteurs à qui il faut toujours faire voir la vertu couronnée et le vice puni. »
---Pivre-Daniel HUET, Traité de l’origine des romans, 1669.
II. La Genèse du Roman antique
Le roman apparaît tout d’un coup vers fin Ie Siècle av. J-C. Le genre reste ambigü, la date d’écriture n’est pas précise. Il a connu son foissonnement vers la fin IIIe Siècle.
Réf : époques grecques : Archaïque (VII-V av JC)- Classique (V-IV av JC : tragédie, Platon-Aristote, orateurs)- Helllénistique (III-II av JC : 146°av JC : Grèce devenue province romaine)- EMPIRE ROMAIN (I av JC, naissance du roman)- III ap. JC : foissonnement du roman antique : Héliodore, Plutarque, Lucien
=) Roman apparaît au moment de la faillite de la culture et du système social. (occuper du temps + instruire), cela renvoie à qqs conditions sociales de sa naissance.
III. Nécessité de la naissance du roman (vue comparative avec qq autres genres litté de l’époque : l’Epopée, la tragédie)
1) l’Epopée d’Homère :
Le genre d’épopée a pour fonction d’unir les peuples de diférentes cités à l’époque grecque. Cela n’a plus guère fonctionner sous le système impérial. Deux échecs exemplaires : une épopée de Ronsard : la Froncrade (XVIe) et une épopée de Voltaire sur la Henriade (XVIIe)
2) Théâtre de la tragédie : (Cf : la démocratie au modèle grec)
La traédie grecque est apparue à l’époque où l’Athène établie une démocratie durable. Elle a pour fonction sociale de permettre au public de s’exprimer de façon portable ??:
--les rôles typiques sont le ROI et le CHOEUR, ie groupe d’individu. Celui-ci incarne souvent un rôle de femme, de vieillard, d’esclave, etc : ce sont ceux qui n’ont pas de parôles dans la société réelle. Ils s’expriment DEVANT le ROI dans le théâtre.
--la scénographie du théâtre grec : entre le SPECTACLE et la SCENE se trouve l’ORCHESTRE (ie : Choeur, individu qui a besoin de parler). Derrière la scène est le vide/la ville (ie sans mur ni rideau) : l'invitation à projeter les grandes questions dans la vie réelle : Le spectateur voit la pièce sur la scène et la ville qui se trouve plus loin comme décor-fond.
CF : théâtre romain (voir les photos de Vérona) construit un MUR à l’arrière qui coupe la vie réele ; ce mur est d’ailleurs muni des niches des statues des Empereurs, ce qui implique une soumission à l’impérialisme.
3) Roman :
Quand les cités sont unies en un seul Empire, tous les bassins méditerranéeens sont colonisés par le roman. Tout homme est dirigé par l’empereur. Les gens n’appartiennent plus aux CITES (ie : individus), mais à l’EMPEREUR (ie : collectif)
=) Nécessité du roman :
--Les gens voyagent bcp dans tout l’empire, et l'occident et l'orient (ie: y compris le territoire de la Byzance d'après le grd Schisme), ils se trouvent tout seul ("et dans le train quand on est tout seul, on lit") : le roman occupe le temps des INDIVIDUS
--Les indivinus de solitude veulent être heureux : le roman dont le thème principal est l’amour
=) C’est dans cette société individualisée, ressemblable à la nôtre, qu’est apparu le roman. Certaines critiques le voit comme un genre bourgeois.
IV. Les périodes du roman
l Le roman Greco-Romain : (Vs Romain latin??)
--PETRONE(mort en 65 ap. JC) : Satiricon. Il a décrit une périodeinterrompue entre Greco et Romain ?? (le festin de Trimalcion)
--APULEE (2 ap. JC) : Les métamorphoses/ l’Ane d’Or (l’allusion philosophique et religieuse)
l Le roman est une notion récente dans l’histoire gecque comme dans l’histoire des gens(5 av. JC). C’est ARISTOTE qui a défini tout genre littéraire(dans Poétique)
C’est une période :
--du brassage des cultures de partout dans l’empire (et l’orient et l’occident)
--où l’histoire du pays grec est terminée (ie : plus d’individu), où les gens se contentaient de lire les oeuvres déjà écrites et que la création littéraire faisait défaut
--de l’apparition de la notion CLASSIQUE vers I av. JC : lecture des oeuvres de la Grèce classique (V-III av. JC, les tragédies, Platon, Aristote, les orateurs...) afin de garder l’esprit de l’individualité. A cette époque, la littérature avait subi d’une isolation, c’étaient les lettrés, nommés pl tard humanistes, qui récupéraient (vers VIII ap JC) les classiques.
=) Le roman sert à sortir la littérature isolée et se rend facile en parlant de l’amour et du sentiment, pour que tout le monde puisse le comprendre.
V. La définition du roman
1) déf. En grec :
--« Mythos » =Récit
--« Syntagma » : syn(avec)- tag(ranger)- ma(nom neutré) =Composition, organisation des épisodes
--« Plasma » : plas-(façonner)= fiction
--« Drama »= action (Cf : philo, religion : sans action)
2) déf. En latin :
--« Argumentum » : récit qui fonctionne sur la VRAI-Semblance (ie : possibilité d’être vrai)
--« Historia » : histoire véritable (ie : ce qui s’est vraiment passé dans la vie réelle)
--« Fabula » : fable
(Réf sur la Vraisemblance : deux genres littéraires concernés : le roman et le théâtre(comédie, comme celle de Molière)
VI. 8 romans antiques jusqu' à nos jours :
1) CHARITON d’Aphrodisias(aujd’hui : Turquie), Chéreas et Callirhoé (I av JC)
2) PETRONE, le Satiricon (I ap JC)
3) XENOPHON d’EPHESE, les Ephésiaques (II ap JC)
4) Achille Tatius (aujd’hui : Alexandie, Egypte), Leucipé et Clitophon (fin II ap. JC)
(Réf : Les noms grecs : comme ceux d’Italie : 1 nom + de ville ; noms romains : prénom+nom de famille. Achille est de règle grec Tatius de règle romain)
5) LONGUS, Daphnis et Chloé (fin II ap. JC)
6) LUCIEN de Samosate, Histoire véritable
(Réf : Le seul roman parmi les 8 qui n’a rien à voir avec l’amour)
7) Apulée (nord afrique)
8) Héliodore d’Emèse : les Ethiopiques (ie : le don du soleil) ( !!)
VII. Les codes spéciaux/ caractères des romans antiques
--Sauf Lucien, tout raconte une histoire d’amour réciproque contrariée (Cf : La princesse de Clève, Mme Lafayette)
--l’histoire se base sur un COUP DE FOUDRE entre 1 garçon et 1 fille de BONNE FAMILLE(ln: statut social)
--la succession de péripéties et le retrouvaille final, après les voyages, séparations, fauts morts, disparitions, etc
--construction linéaire : utilisation du va-et-vient du TEMPS (réf : Jacques le fataliste, D. Diderot)
--jeu de la position du Narrateur (rôle principal/secondaire, observateur, narrateur simple, etc)
--Procédé du thème (ie : manière de raconter)
VIII. Influence : passage d’un filtre étroit dans le cadre de l’Europe occidentale
(réf : le nom de la rose, U. ECO)
l Le roman a été bcp lu par les gens de l’église :D...
Ex : --Jacques AMYOT : l’éveque d’Auxerre, traducteur de Daphnis et Chloé, les Théopiques, humaniste qui transmet les oeuvres classiques
--Arvanches : XVIe, Eveque
--Fénelon de Cambrai : nourri de la littérature antique, notamment le roman
--Achille Tatius
l Ecrivains modernes influencés par le roman antique :
--Rabelais dans Pantagruel (4 livre, Chap.32)
--Madelaine de Scudéry dans Grand Cyrus (citation de Lucien)
--Honoré d’URFE dans l’Astrée (réf : film récent d’Eric Rohmer)
--Selvantès dans Don Quichot
--Racine : histoire d’amour de ses tragédies influencée par les Ethiopriques
--Voltaire : ses écrits sur le changement de la planète, etc
--Cyrano de Bergerac, Les Etats et Empire du Soleil
Etudes grecques : le roman antique et son influence sur le roman moderne européen
26/09/07 INTRODUCTION
A étudier :
La découverte de ce qui est BEAU dans le roman grec mais aussi de leur influence sur les romans modernes européens du XVIe et du XVIIe Siècle.
I. La définition de la notion « ROMAN »
C’est un texte narratif, fictif, en prose, écrite en langue romaine, avec une langue vulgaire : « Novela »
Deux définitions :
1) l’apparition de la notion "roman" en France : fin moyen-âge. Furtière, éditeur du 1er dictionnaire français a défini en 1690 dans le Dictionnaire universel "le roman ": « ce sont des livres fabuleux (ie : fictifs) qui contiennent des histoires d’amour et de chevalerie, inventés pour divertir et occuper le temps des fai-néants (ie : lien avec l’oisiveté individuelle ; les gens du statut social médiocre n’ont pas accepté ce genre littéraire)
2) ( !!) l’INVENTION fictive qui sert à l’INSTRUITION :
« Ce que l’on appelle proprement romans sont des histoires FEINTES d’aventures AMOUREUSES, écrites en PROSE avec art, pour le plaisir et l’INSTRUCTION des lecteurs. Je dis histoires feintes pour les distinguer des histoires véritables ; j’ajoute d’aventures amoureuses parce que l’AMOUR doit être le principal sujet du roman. Il faut qu’elles soient écrites en prose(...) ; il faut qu’elles soient écrites AVEC ART et sous de certaines REGLES, autrement ce sera un amas confus sans ordre et sans beauté. La fin principale des romans ou du moins celle qui le doit être et que se doivent proposer ceux qui les composent, est l’instruction des lecteurs à qui il faut toujours faire voir la vertu couronnée et le vice puni. »
---Pivre-Daniel HUET, Traité de l’origine des romans, 1669.
II. La Genèse du Roman antique
Le roman apparaît tout d’un coup vers fin Ie Siècle av. J-C. Le genre reste ambigü, la date d’écriture n’est pas précise. Il a connu son foissonnement vers la fin IIIe Siècle.
Réf : époques grecques : Archaïque (VII-V av JC)- Classique (V-IV av JC : tragédie, Platon-Aristote, orateurs)- Helllénistique (III-II av JC : 146°av JC : Grèce devenue province romaine)- EMPIRE ROMAIN (I av JC, naissance du roman)- III ap. JC : foissonnement du roman antique : Héliodore, Plutarque, Lucien
=) Roman apparaît au moment de la faillite de la culture et du système social. (occuper du temps + instruire), cela renvoie à qqs conditions sociales de sa naissance.
III. Nécessité de la naissance du roman (vue comparative avec qq autres genres litté de l’époque : l’Epopée, la tragédie)
1) l’Epopée d’Homère :
Le genre d’épopée a pour fonction d’unir les peuples de diférentes cités à l’époque grecque. Cela n’a plus guère fonctionner sous le système impérial. Deux échecs exemplaires : une épopée de Ronsard : la Froncrade (XVIe) et une épopée de Voltaire sur la Henriade (XVIIe)
2) Théâtre de la tragédie : (Cf : la démocratie au modèle grec)
La traédie grecque est apparue à l’époque où l’Athène établie une démocratie durable. Elle a pour fonction sociale de permettre au public de s’exprimer de façon portable ??:
--les rôles typiques sont le ROI et le CHOEUR, ie groupe d’individu. Celui-ci incarne souvent un rôle de femme, de vieillard, d’esclave, etc : ce sont ceux qui n’ont pas de parôles dans la société réelle. Ils s’expriment DEVANT le ROI dans le théâtre.
--la scénographie du théâtre grec : entre le SPECTACLE et la SCENE se trouve l’ORCHESTRE (ie : Choeur, individu qui a besoin de parler). Derrière la scène est le vide/la ville (ie sans mur ni rideau) : l'invitation à projeter les grandes questions dans la vie réelle : Le spectateur voit la pièce sur la scène et la ville qui se trouve plus loin comme décor-fond.
CF : théâtre romain (voir les photos de Vérona) construit un MUR à l’arrière qui coupe la vie réele ; ce mur est d’ailleurs muni des niches des statues des Empereurs, ce qui implique une soumission à l’impérialisme.
3) Roman :
Quand les cités sont unies en un seul Empire, tous les bassins méditerranéeens sont colonisés par le roman. Tout homme est dirigé par l’empereur. Les gens n’appartiennent plus aux CITES (ie : individus), mais à l’EMPEREUR (ie : collectif)
=) Nécessité du roman :
--Les gens voyagent bcp dans tout l’empire, et l'occident et l'orient (ie: y compris le territoire de la Byzance d'après le grd Schisme), ils se trouvent tout seul ("et dans le train quand on est tout seul, on lit") : le roman occupe le temps des INDIVIDUS
--Les indivinus de solitude veulent être heureux : le roman dont le thème principal est l’amour
=) C’est dans cette société individualisée, ressemblable à la nôtre, qu’est apparu le roman. Certaines critiques le voit comme un genre bourgeois.
IV. Les périodes du roman
l Le roman Greco-Romain : (Vs Romain latin??)
--PETRONE(mort en 65 ap. JC) : Satiricon. Il a décrit une périodeinterrompue entre Greco et Romain ?? (le festin de Trimalcion)
--APULEE (2 ap. JC) : Les métamorphoses/ l’Ane d’Or (l’allusion philosophique et religieuse)
l Le roman est une notion récente dans l’histoire gecque comme dans l’histoire des gens(5 av. JC). C’est ARISTOTE qui a défini tout genre littéraire(dans Poétique)
C’est une période :
--du brassage des cultures de partout dans l’empire (et l’orient et l’occident)
--où l’histoire du pays grec est terminée (ie : plus d’individu), où les gens se contentaient de lire les oeuvres déjà écrites et que la création littéraire faisait défaut
--de l’apparition de la notion CLASSIQUE vers I av. JC : lecture des oeuvres de la Grèce classique (V-III av. JC, les tragédies, Platon, Aristote, les orateurs...) afin de garder l’esprit de l’individualité. A cette époque, la littérature avait subi d’une isolation, c’étaient les lettrés, nommés pl tard humanistes, qui récupéraient (vers VIII ap JC) les classiques.
=) Le roman sert à sortir la littérature isolée et se rend facile en parlant de l’amour et du sentiment, pour que tout le monde puisse le comprendre.
V. La définition du roman
1) déf. En grec :
--« Mythos » =Récit
--« Syntagma » : syn(avec)- tag(ranger)- ma(nom neutré) =Composition, organisation des épisodes
--« Plasma » : plas-(façonner)= fiction
--« Drama »= action (Cf : philo, religion : sans action)
2) déf. En latin :
--« Argumentum » : récit qui fonctionne sur la VRAI-Semblance (ie : possibilité d’être vrai)
--« Historia » : histoire véritable (ie : ce qui s’est vraiment passé dans la vie réelle)
--« Fabula » : fable
(Réf sur la Vraisemblance : deux genres littéraires concernés : le roman et le théâtre(comédie, comme celle de Molière)
VI. 8 romans antiques jusqu' à nos jours :
1) CHARITON d’Aphrodisias(aujd’hui : Turquie), Chéreas et Callirhoé (I av JC)
2) PETRONE, le Satiricon (I ap JC)
3) XENOPHON d’EPHESE, les Ephésiaques (II ap JC)
4) Achille Tatius (aujd’hui : Alexandie, Egypte), Leucipé et Clitophon (fin II ap. JC)
(Réf : Les noms grecs : comme ceux d’Italie : 1 nom + de ville ; noms romains : prénom+nom de famille. Achille est de règle grec Tatius de règle romain)
5) LONGUS, Daphnis et Chloé (fin II ap. JC)
6) LUCIEN de Samosate, Histoire véritable
(Réf : Le seul roman parmi les 8 qui n’a rien à voir avec l’amour)
7) Apulée (nord afrique)
8) Héliodore d’Emèse : les Ethiopiques (ie : le don du soleil) ( !!)
VII. Les codes spéciaux/ caractères des romans antiques
--Sauf Lucien, tout raconte une histoire d’amour réciproque contrariée (Cf : La princesse de Clève, Mme Lafayette)
--l’histoire se base sur un COUP DE FOUDRE entre 1 garçon et 1 fille de BONNE FAMILLE(ln: statut social)
--la succession de péripéties et le retrouvaille final, après les voyages, séparations, fauts morts, disparitions, etc
--construction linéaire : utilisation du va-et-vient du TEMPS (réf : Jacques le fataliste, D. Diderot)
--jeu de la position du Narrateur (rôle principal/secondaire, observateur, narrateur simple, etc)
--Procédé du thème (ie : manière de raconter)
VIII. Influence : passage d’un filtre étroit dans le cadre de l’Europe occidentale
(réf : le nom de la rose, U. ECO)
l Le roman a été bcp lu par les gens de l’église :D...
Ex : --Jacques AMYOT : l’éveque d’Auxerre, traducteur de Daphnis et Chloé, les Théopiques, humaniste qui transmet les oeuvres classiques
--Arvanches : XVIe, Eveque
--Fénelon de Cambrai : nourri de la littérature antique, notamment le roman
--Achille Tatius
l Ecrivains modernes influencés par le roman antique :
--Rabelais dans Pantagruel (4 livre, Chap.32)
--Madelaine de Scudéry dans Grand Cyrus (citation de Lucien)
--Honoré d’URFE dans l’Astrée (réf : film récent d’Eric Rohmer)
--Selvantès dans Don Quichot
--Racine : histoire d’amour de ses tragédies influencée par les Ethiopriques
--Voltaire : ses écrits sur le changement de la planète, etc
--Cyrano de Bergerac, Les Etats et Empire du Soleil
24/09/2007
A l’indienne
La plupart des MUNDUS de cette année sont arrivés. Ô là là...Cette fois il n’y a aucun étudiant chinois, mais quatre Indiens parmi les huit nouveaux arrivés!
(i)
En Chine, j’avais l’impression que ce pays était plus ou moins ignoré, d’abord parce que les Chinois s’intéressaient plutôt aux cultures, business et politiques des pays développés, pays d’anciennes concessions ; ensuite parce que l’Inde était presque dans la même situation que la Chine (sauf qu’il a l’élection démocratique ! ). C’était pour moi un pays bien proche mais d’une image vague. Quelques intellectuels évoquaient l’Inde en parlant du bouddhisme, François le programmateur m’avait montré les photos des communautés indiennes à Paris, en disant de ce un pays une puissance importante en informatique. Quoi d’autre ? J’avais admiré et j’admire toujours les beaux tissus dans quelques boutiques-chic des voyageurs aux quelques coins à Shanghai, et les Indiennes portant leur sargasse dansant dans les films : elles peuvent être très rondes, mais en même temps très belles, le regard limpide et séduisant. Et les bouffes indiennes recommandées dans les guides de taste of life.
L’Inde est de plus en plus présente à ma vision avec le déroulement des études de Mundus. Ma première impression sur ce pays était la soupe de lentilles au persil que j’avais goûtée lors de la première soirée à l’arrivée de nous sept nouveaux Mundus, préparée par une fille américaine d’origine mixte espagnole qui avait passé un an en Allemagne et qui faisait des théâtres bizarres. « Ah, mais c’est indien ! » disait un garçon indien. Je me rappelle plus de son nom. Dans mon souvenir, il était tout le temps mou et déclinait toutes nouvelles choses.
Il était rentré dans son pays au bout de deux semaines de son arrivée, sans jamais repartir. Il disait en partant que sa famille et sa fiancée lui manquaient.La rumeur circulait plus tard, disant qu’au début c’était sa fiancée, camarade de la même classe, qui fut retenue, mais qu’elle lui avait cédé la place car il était garçon et qu’il était son futur mari. Cela aurait bien compliqué l’administration. Mais j’avais cru plutôt qu’il ne voulait pas repartir puisqu’il ne pouvait pas travailler loin d’elle, vivre sans elle.
(ii)
L’année dernière, il y avait Digvijay (la langue danse quand ça se prononce) en M2 qui passe son 3e semestre à Perpignan et son 4e semestre à Bergamo. « Digvijay, il est terrible. », me présentait M. Girard quand on se croisait pour la première fois.
Ce bon jeune Indien audacieux et drôle qui se croit charmant et qui a effectivement de la charme. Il prend une fille dans ses bras à la première rencontre, il a RDV avec ses copines partout où il arrive, à Perpi, à Barcelone, à Londre, à Bergamo, à Milano...(« Quoi, il a déjà une copine à Milan ?» «Et bien... il a dit que c’est une fille espagnole qu’il a connue quelquepart et qui arrive pour le rejoindre. »). Il fronce les sourcils de temps en temps, il dit « Non...non non. Tu as tort. », ou bien « Ecoute-moi, tu dois faire ceci, tu dois faire cela. Comme ça tu pourras... ». Je me rends aussi inquiète que lui, en lui faisant des clins d’oeil de complicité. J’éclate de rire à l’intérieur.
Vers la fin du semestre, je lui demandai où en était son mémoire de 90 pages. « Umm...il me reste un tier. » « Quoi ?! Tu veux pas ton diplôme ? » « J’ai demandé à prolonger mon travail, mon directeur est d’accord. Comme ça je peux avoir le temps pour voyager. » Il est en effet un grand voyageur.
Lors de la soirée de farewell, il avait parlé long avec un chef quelconque de l’université. Plus tard il rejoignit notre bande-de-quatre du trajet perpi-bergamo. il nous dit qu’ils parlaient de la commerce internationale, de ses études à continuer dans une école commerciale à Grenoble. « Maintenant je vais faire du business.Hi hi... » Il me tire la langue. « Delphine n’aime pas le business, hein, Delphine ? » « Calomnie! Vous nuisez à ma réputation, monsieur !! »
Cette soirée-là je n’arrêtai pas de lui parler avec un ton fort ironique. Nous tremblâmes de rire d’un moment à l’autre. Digvijay finit par me regarder avec un air confus, cette fois il était sérieux: « Mais pourquoi tu te moques de moi comme ça ce soir??» Bonne question ! Digvijay ne savait pas que si j’appréciais un homme, soit on deviendrait très proche et parlerait de bcp de choses intéressantes ou sérieuses, soit je resterais tranquille et peut-être un peu nerveuse avec lui, soit je me moquerais de lui, ou l’on se moquerait, aussi fortement que possible.
(iii)
L’un des côtés exceptionnels de ce programme, surtout au 2e ou 4e semestre, c’est que l’on peut devenir camarade pendant un semestre sans prendre forcément les mêmes cours et qu’après on se verra peut-être plus.
C’était à Bergamo que j’avais connu Mala, Mala l’Indienne avec les grands yeux limpides. Mala qui avait fait son premier semestre à Lisbonne et qui parle un anglais extrèmement vite avec une intonation cantabile.
Je ne connaissais pas très bien Mala avant que nous pourrions aller à l’appéritivo ensemble vers la fin du semestre. Je savais seulement qu’elle comparait la littérature française de la Renaissance avec celle de l’Inde de la même époque, qu’elle était bonne cusinière qui faisait plaisir de temps à autre aux deux princes indiens avec qui elle cohabitait. Le weekend où elle était restée avec Doruntina et moi, le parfum de curry se répandit à tous les coins dans notre appartement ; grâce à sa recette secrète, Dori avait vidé mon bouteille de curry dans la semaine qui suivit, avant de ramener deux boîtes de curry fort d’origine indienne de différents goûts afin de continuer son expérimentation du plat magique.
Pour le reste, je n’oublierais pas notre conversation, ni son sourire—sereine, nostalgique, avec un bout d’espoir, lors de notre dernier appéro avant son départ :
--Where are you going then, after this program?
--I don’t know… Well you see, I can live anywhere over the world. I just need a job, and a man to love.
--Really?! Oh yeah... me too!
--So…maybe see you later in Lisbon, or in India, or anywhere I arrive.
--Sure. The world’s not so big than we thought, as we all know…
(iv)
Quatre Mundus indiens. Quatre, cette fois.
Poonam, ancienne prof de l’Alliance Française. Soma, très indienne à mes yeux, portant une robe de couleur abricot à l’indienne, qui m’a enchantée d’exotisme. Ambika, je ne connais rien d’elle que ses yeux envoûtants. Et Sharad, dont le nom me paraît curieusement arabe...
Sacré Sharad. Très engagé. Ancien secrétaire du service éducatif de l’Ambassade de France en Inde, il fait la collection des diplômes de master : d’abord en philo de Derrida, ensuite en litté de Kundera, avant de faire ce qu’on appelle l’humanité, avant encore de faire les relations internationales. Il a refusé un doctorat en Inde et a suspendu un master à la Sorbonne pour venir expérimenter le Mundus en Crossways européens. Il aime la France et il critique beaucoup la France. Et il a une copine française !
Ces coeurs bienveillants ont pris pas mal de peine pour me faire comprendre qu’ils sont de telles ou telles régions du sud ou du nord de l’Inde, que ces régions sont vraiment différentes l’une de l’autre quant à la situation sociale, la religion, la culture, la mentalité ou la nourriture; qu’ils parlent ainsi de différentes langues indiennes(hindu, ???, ???, etc), pourtant non officielles, et c’est bizarrement l’anglais qui unit tout l’Inde.
Il y avait un moment où deux d’entre eux me parlaient en français et deux autres parlaient entre eux en anglais, sans compter les échanges de communication entre les quatre. Alors ça s’aggravit, vue que j’avais pas encore guéri de mon bégaiement français-anglais, comme celui de français-shanghaien. Je crus halluciner.
(i)
En Chine, j’avais l’impression que ce pays était plus ou moins ignoré, d’abord parce que les Chinois s’intéressaient plutôt aux cultures, business et politiques des pays développés, pays d’anciennes concessions ; ensuite parce que l’Inde était presque dans la même situation que la Chine (sauf qu’il a l’élection démocratique ! ). C’était pour moi un pays bien proche mais d’une image vague. Quelques intellectuels évoquaient l’Inde en parlant du bouddhisme, François le programmateur m’avait montré les photos des communautés indiennes à Paris, en disant de ce un pays une puissance importante en informatique. Quoi d’autre ? J’avais admiré et j’admire toujours les beaux tissus dans quelques boutiques-chic des voyageurs aux quelques coins à Shanghai, et les Indiennes portant leur sargasse dansant dans les films : elles peuvent être très rondes, mais en même temps très belles, le regard limpide et séduisant. Et les bouffes indiennes recommandées dans les guides de taste of life.
L’Inde est de plus en plus présente à ma vision avec le déroulement des études de Mundus. Ma première impression sur ce pays était la soupe de lentilles au persil que j’avais goûtée lors de la première soirée à l’arrivée de nous sept nouveaux Mundus, préparée par une fille américaine d’origine mixte espagnole qui avait passé un an en Allemagne et qui faisait des théâtres bizarres. « Ah, mais c’est indien ! » disait un garçon indien. Je me rappelle plus de son nom. Dans mon souvenir, il était tout le temps mou et déclinait toutes nouvelles choses.
Il était rentré dans son pays au bout de deux semaines de son arrivée, sans jamais repartir. Il disait en partant que sa famille et sa fiancée lui manquaient.La rumeur circulait plus tard, disant qu’au début c’était sa fiancée, camarade de la même classe, qui fut retenue, mais qu’elle lui avait cédé la place car il était garçon et qu’il était son futur mari. Cela aurait bien compliqué l’administration. Mais j’avais cru plutôt qu’il ne voulait pas repartir puisqu’il ne pouvait pas travailler loin d’elle, vivre sans elle.
(ii)
L’année dernière, il y avait Digvijay (la langue danse quand ça se prononce) en M2 qui passe son 3e semestre à Perpignan et son 4e semestre à Bergamo. « Digvijay, il est terrible. », me présentait M. Girard quand on se croisait pour la première fois.
Ce bon jeune Indien audacieux et drôle qui se croit charmant et qui a effectivement de la charme. Il prend une fille dans ses bras à la première rencontre, il a RDV avec ses copines partout où il arrive, à Perpi, à Barcelone, à Londre, à Bergamo, à Milano...(« Quoi, il a déjà une copine à Milan ?» «Et bien... il a dit que c’est une fille espagnole qu’il a connue quelquepart et qui arrive pour le rejoindre. »). Il fronce les sourcils de temps en temps, il dit « Non...non non. Tu as tort. », ou bien « Ecoute-moi, tu dois faire ceci, tu dois faire cela. Comme ça tu pourras... ». Je me rends aussi inquiète que lui, en lui faisant des clins d’oeil de complicité. J’éclate de rire à l’intérieur.
Vers la fin du semestre, je lui demandai où en était son mémoire de 90 pages. « Umm...il me reste un tier. » « Quoi ?! Tu veux pas ton diplôme ? » « J’ai demandé à prolonger mon travail, mon directeur est d’accord. Comme ça je peux avoir le temps pour voyager. » Il est en effet un grand voyageur.
Lors de la soirée de farewell, il avait parlé long avec un chef quelconque de l’université. Plus tard il rejoignit notre bande-de-quatre du trajet perpi-bergamo. il nous dit qu’ils parlaient de la commerce internationale, de ses études à continuer dans une école commerciale à Grenoble. « Maintenant je vais faire du business.Hi hi... » Il me tire la langue. « Delphine n’aime pas le business, hein, Delphine ? » « Calomnie! Vous nuisez à ma réputation, monsieur !! »
Cette soirée-là je n’arrêtai pas de lui parler avec un ton fort ironique. Nous tremblâmes de rire d’un moment à l’autre. Digvijay finit par me regarder avec un air confus, cette fois il était sérieux: « Mais pourquoi tu te moques de moi comme ça ce soir??» Bonne question ! Digvijay ne savait pas que si j’appréciais un homme, soit on deviendrait très proche et parlerait de bcp de choses intéressantes ou sérieuses, soit je resterais tranquille et peut-être un peu nerveuse avec lui, soit je me moquerais de lui, ou l’on se moquerait, aussi fortement que possible.
(iii)
L’un des côtés exceptionnels de ce programme, surtout au 2e ou 4e semestre, c’est que l’on peut devenir camarade pendant un semestre sans prendre forcément les mêmes cours et qu’après on se verra peut-être plus.
C’était à Bergamo que j’avais connu Mala, Mala l’Indienne avec les grands yeux limpides. Mala qui avait fait son premier semestre à Lisbonne et qui parle un anglais extrèmement vite avec une intonation cantabile.
Je ne connaissais pas très bien Mala avant que nous pourrions aller à l’appéritivo ensemble vers la fin du semestre. Je savais seulement qu’elle comparait la littérature française de la Renaissance avec celle de l’Inde de la même époque, qu’elle était bonne cusinière qui faisait plaisir de temps à autre aux deux princes indiens avec qui elle cohabitait. Le weekend où elle était restée avec Doruntina et moi, le parfum de curry se répandit à tous les coins dans notre appartement ; grâce à sa recette secrète, Dori avait vidé mon bouteille de curry dans la semaine qui suivit, avant de ramener deux boîtes de curry fort d’origine indienne de différents goûts afin de continuer son expérimentation du plat magique.
Pour le reste, je n’oublierais pas notre conversation, ni son sourire—sereine, nostalgique, avec un bout d’espoir, lors de notre dernier appéro avant son départ :
--Where are you going then, after this program?
--I don’t know… Well you see, I can live anywhere over the world. I just need a job, and a man to love.
--Really?! Oh yeah... me too!
--So…maybe see you later in Lisbon, or in India, or anywhere I arrive.
--Sure. The world’s not so big than we thought, as we all know…
(iv)
Quatre Mundus indiens. Quatre, cette fois.
Poonam, ancienne prof de l’Alliance Française. Soma, très indienne à mes yeux, portant une robe de couleur abricot à l’indienne, qui m’a enchantée d’exotisme. Ambika, je ne connais rien d’elle que ses yeux envoûtants. Et Sharad, dont le nom me paraît curieusement arabe...
Sacré Sharad. Très engagé. Ancien secrétaire du service éducatif de l’Ambassade de France en Inde, il fait la collection des diplômes de master : d’abord en philo de Derrida, ensuite en litté de Kundera, avant de faire ce qu’on appelle l’humanité, avant encore de faire les relations internationales. Il a refusé un doctorat en Inde et a suspendu un master à la Sorbonne pour venir expérimenter le Mundus en Crossways européens. Il aime la France et il critique beaucoup la France. Et il a une copine française !
Ces coeurs bienveillants ont pris pas mal de peine pour me faire comprendre qu’ils sont de telles ou telles régions du sud ou du nord de l’Inde, que ces régions sont vraiment différentes l’une de l’autre quant à la situation sociale, la religion, la culture, la mentalité ou la nourriture; qu’ils parlent ainsi de différentes langues indiennes(hindu, ???, ???, etc), pourtant non officielles, et c’est bizarrement l’anglais qui unit tout l’Inde.
Il y avait un moment où deux d’entre eux me parlaient en français et deux autres parlaient entre eux en anglais, sans compter les échanges de communication entre les quatre. Alors ça s’aggravit, vue que j’avais pas encore guéri de mon bégaiement français-anglais, comme celui de français-shanghaien. Je crus halluciner.
19/09/2007
Spontané
La responsabilité ne prend pas de sens réel que quand elle est pour soi-même : ni pour l’Etat, ni pour une carrière(c’est justement d’un ordre inversé), ni pour une identité.
L’amour peut prendre toute forme, avec ou sans la personne. Il n’y a pas d’amoureux qui demandent vraiment à être aimé.
Ce qu’on appelle la tradition n’est pas quelque chose à exhiber, à glorifier, voire pas à hériter.
La liberté n’est ailleurs qu’en soi, y compris sa vanne. Elle n’est ni fournie, ni obtenue, ni même à défendre. Il n’existe pas l’au-nom-de-la-liberté.
Et la légèreté... Quelle lourdeur.
L’amour peut prendre toute forme, avec ou sans la personne. Il n’y a pas d’amoureux qui demandent vraiment à être aimé.
Ce qu’on appelle la tradition n’est pas quelque chose à exhiber, à glorifier, voire pas à hériter.
La liberté n’est ailleurs qu’en soi, y compris sa vanne. Elle n’est ni fournie, ni obtenue, ni même à défendre. Il n’existe pas l’au-nom-de-la-liberté.
Et la légèreté... Quelle lourdeur.
Ben Ming Nian de 24, ça fait deux tours
« Sei forsé sfortunata... », me disait un jour Daniela, colocataire siennoise d’un esprit à la fois accueillant et exigeant. C’était que plusieurs choses a casa, le chauffe-eau, la porte, le gaz, l’aspirateur, étaient tombées en panne l’un après l’un dans la première semaine de mon séjour, avant de retrouver leur état normal. J’étais stupéfaite quand j’entendis cela, en Chine ça choquerait un bon Chinois. Mais après 2 seconds j’avais trouvé ça extra-ordinaire : dis donc, comment elle avait su que c’était mon année de sfortuna ??
Quand la dame au Consul de France à Rome, cette fois hyper gentille, m’avait fait le visa sur place, je me dis que mon année sfortunata allait bientôt terminer. J’avais déjà vécu en un an toutes les difficultés et les hasards possibles avec le programme, que ce soit administratifs ou académiques, et dans l’année à venir, je profiterais pleinement de toutes sortes de belles choses que j’avais découvertes.
Si vous demandez l’argument sur la fortune de Ben Ming Nian, je prends celui le plus officiel, comme vous le savez bien, les démarches administratives. Comment c’est possible que je puisse tomber deux fois, en France comme en Italie, sur une situation irrégulière de l’administration qui dérange les démarches normales ? A Perpignan c’était un problème de je ne sais quoi au Commissariat à Marseille qui mettait en retard le traitement de tous les dossiers, à Bergamo c’était une démarche de demande toute fraîche, c’est-à-dire avec pleins de problèmes, après la rénovation du système. Cela a pris du retard pour faire un aller-retour au Commissariat à Rome (par la poste !) et cela avait enchaîné un souci pour le visa de retour.
J’ai vérifié l’intuition que j’avais eu au Consul à Rome. Après l’obtention du visa, j’avais vécu quelques bons moments par pur hasard. Quant aux petits tracas qui s’ensuivaient avec le déplacement, ça se passa comme dans un jeu vidéo : je franchis un fossé après l’autre, une barrière après l’autre. Au moment où la bonne agente de la préfecture me disait que c’était parfait mon dossier pour le renouvellement sans l’original et que j’obtiendrais le titre dans trois semaines, je m’exaltai au fond : Ouais !! Sauvée pour ce tour !
Que vous le croyiez ou pas, moi je le crois, ou je suis plutôt convaincue que dans l’année de Ben Ming Nian, ça aboutira pas forcément une clôture déplorable mais il y aura bien des vicissitudes à affronter. Et plus c’est ennuyant, plus ça pourrait être dramatique ou fascinant en même temps (je le dis sincèrement et sans ironie !) On peut appeler ça le destin, ce qui implique Dieu derrière le rideau, ou bien la fortuna, qui tourne et retourne dans l’Univers, respectant la loi de ce qu’on appelle le dao. Vous préférez lequel ?
Quand la dame au Consul de France à Rome, cette fois hyper gentille, m’avait fait le visa sur place, je me dis que mon année sfortunata allait bientôt terminer. J’avais déjà vécu en un an toutes les difficultés et les hasards possibles avec le programme, que ce soit administratifs ou académiques, et dans l’année à venir, je profiterais pleinement de toutes sortes de belles choses que j’avais découvertes.
Si vous demandez l’argument sur la fortune de Ben Ming Nian, je prends celui le plus officiel, comme vous le savez bien, les démarches administratives. Comment c’est possible que je puisse tomber deux fois, en France comme en Italie, sur une situation irrégulière de l’administration qui dérange les démarches normales ? A Perpignan c’était un problème de je ne sais quoi au Commissariat à Marseille qui mettait en retard le traitement de tous les dossiers, à Bergamo c’était une démarche de demande toute fraîche, c’est-à-dire avec pleins de problèmes, après la rénovation du système. Cela a pris du retard pour faire un aller-retour au Commissariat à Rome (par la poste !) et cela avait enchaîné un souci pour le visa de retour.
J’ai vérifié l’intuition que j’avais eu au Consul à Rome. Après l’obtention du visa, j’avais vécu quelques bons moments par pur hasard. Quant aux petits tracas qui s’ensuivaient avec le déplacement, ça se passa comme dans un jeu vidéo : je franchis un fossé après l’autre, une barrière après l’autre. Au moment où la bonne agente de la préfecture me disait que c’était parfait mon dossier pour le renouvellement sans l’original et que j’obtiendrais le titre dans trois semaines, je m’exaltai au fond : Ouais !! Sauvée pour ce tour !
Que vous le croyiez ou pas, moi je le crois, ou je suis plutôt convaincue que dans l’année de Ben Ming Nian, ça aboutira pas forcément une clôture déplorable mais il y aura bien des vicissitudes à affronter. Et plus c’est ennuyant, plus ça pourrait être dramatique ou fascinant en même temps (je le dis sincèrement et sans ironie !) On peut appeler ça le destin, ce qui implique Dieu derrière le rideau, ou bien la fortuna, qui tourne et retourne dans l’Univers, respectant la loi de ce qu’on appelle le dao. Vous préférez lequel ?
18/09/2007
Pourquoi filmer, pourquoi écrire ?
« Pourquoi filmer une histoire, quand on peut l’écrire ? Pourquoi l’écrire, quand on va la filmer ? Cette double question n’est oiseuse qu’en apparence. Elle s’est posée très précisément à moi. L’idée de ces Contes m’est venue à un âge où je ne savais pas encore si je serais cinéaste. Si j’en ai fait des films, c’est parce que je n’ai pas réussi à les écrire. Et si, d’une certaine façon, il est vrai que je les ai écrits—sous la forme même où on va les lire—c’est uniquement pour pouvoir les filmer ». (Dans l’ « Avant-propos » aux Contes moreaux, Eric Rohmer.)
C’est un petit extrait dans l’entretien que le Magazine littéraire vient de faire avec Eric Rohmer. A part ces mots, le cinéaste a cité dans le même article Alexandre Astruc, qui disait que le temps des romanciers était fini et que les gens qui avaient des idées d’histoires les écriraient désormais directement pour le cinéma. Que ce soit vrai ou faux. Souvent une fin est prononcée uniquement pour annoncer une nouvelle époque. Mais il est vrai que dans le cinéma d’aujourd’hui manifeste une approche propre à la création littéraire. Rohmer, par exemple, appelle son appareil la caméra stylo : « mon stylo, c’est la caméra ».
En revanche, dans la littérature, il y a une autre façon d’écrire : ce que Rohmer a évoqué plus tard, une « rénovation de la littérature » comme dans la Vie Tranquille de Duras (« qui a fait aussi du cinéma d’ailleurs »). Ce devrait être de faire de l’écran le papier blanc, d’écrire avec un stylo iconographique, sinon avec une voix intérieure.
Pourquoi pas donc, à notre époque, combiner le pouvoir imaginaire et la magie de la caméra, sans trop s’éloigner des moyens de représentation traditionnelle et avec toutes sortes de possibilités ? Il y a déjà le cinéma-temps, il y a une partie de la littérature qui décompose la narration ou qui réduit les adjectifs qualitatifs, se rendant neutre. Quand D. Noguez appelle Duras l’amateur qui devient catalyseur de la création cinématographique, parmi quelques autres créateurs, ce devrait bien être dans ce sens là, non pas seulement un mélange catégorique comme ciné-théâtre, ciné-peinture, mais la multiplicité et l’entrelacement des manières de raconter, montrer, monter, représenter, ce qui se fait dans un tout. C’est le sens d’une ligne tangente aux catégories classiques de la narration. Pour la littérature, on pourrait nommer une écriture dimensionnelle.
C’est un petit extrait dans l’entretien que le Magazine littéraire vient de faire avec Eric Rohmer. A part ces mots, le cinéaste a cité dans le même article Alexandre Astruc, qui disait que le temps des romanciers était fini et que les gens qui avaient des idées d’histoires les écriraient désormais directement pour le cinéma. Que ce soit vrai ou faux. Souvent une fin est prononcée uniquement pour annoncer une nouvelle époque. Mais il est vrai que dans le cinéma d’aujourd’hui manifeste une approche propre à la création littéraire. Rohmer, par exemple, appelle son appareil la caméra stylo : « mon stylo, c’est la caméra ».
En revanche, dans la littérature, il y a une autre façon d’écrire : ce que Rohmer a évoqué plus tard, une « rénovation de la littérature » comme dans la Vie Tranquille de Duras (« qui a fait aussi du cinéma d’ailleurs »). Ce devrait être de faire de l’écran le papier blanc, d’écrire avec un stylo iconographique, sinon avec une voix intérieure.
Pourquoi pas donc, à notre époque, combiner le pouvoir imaginaire et la magie de la caméra, sans trop s’éloigner des moyens de représentation traditionnelle et avec toutes sortes de possibilités ? Il y a déjà le cinéma-temps, il y a une partie de la littérature qui décompose la narration ou qui réduit les adjectifs qualitatifs, se rendant neutre. Quand D. Noguez appelle Duras l’amateur qui devient catalyseur de la création cinématographique, parmi quelques autres créateurs, ce devrait bien être dans ce sens là, non pas seulement un mélange catégorique comme ciné-théâtre, ciné-peinture, mais la multiplicité et l’entrelacement des manières de raconter, montrer, monter, représenter, ce qui se fait dans un tout. C’est le sens d’une ligne tangente aux catégories classiques de la narration. Pour la littérature, on pourrait nommer une écriture dimensionnelle.
Manquant: au mois d'août-(ii)
Ne rentre pas avant que tu n’obtiennes le doctorat !
Une ancienne camarade qui continue en Master à Pékin : « T’imagines pas combien c’est de la folie dans ce fameux campus. Qui a encore le temps de bien bouquiner ? Tout le monde s’agite ici et là pour trouver de quoi travailler. ET pourtant, pourtant, ils annoncent que le marché du travail est presque saturé. »
Un ancien camarade qui travaille dans Shenzhen : « Quoi ? presque pas de boulot ? Si si pour la spécialité du français il y en a quand même pleins, très intéressant d’ailleurs, le salaire, tu n’as qu’à attendre d’être envoyé en Affrique. »
L’amie Mundus qui est en quête d’un boulot en Chine : « C’est incroyablement incroyable ! Il y a déjà trop de chômeurs diplômés de licence, il y en aura trop diplômés de master ! Ne rentre pas avant que tu n’obtiennes le doctorat ! »
Feng Huang a connu du renom immédiat
Ca y est, je n’ai plus besoin de vous présenter FengHuang, pays natal de l’écrivain Shen Congwen, petite ville réelle et imaginaire où j’avais guidé notre salon littéraire du lycée et qui m’avait inspirée la première (peut-être la seule) publication littéraire. Tout le monde la connaîtrait maintenant : heu...vous savez, il y a eu l’écroulement d’un grand pont tout nouveau sur le Fleuve Tuo, avec une soixantaine de morts annoncées ...Oui, voilà, c’est là le Feng Huang.
Quand LuXun deviendrait Kong Yiji
Monsieur devrait être choqué par toutes les polémiques desdites études-Lu Xunniennes menées au tour de sa littérature et de sa vie, par la situation de la Chine d’aujourd’hui, par sa littérature même. Mais aujourd’hui, Monsieur se ferait probablement Kong Yiji : « Cri...critiquer, ce n’est pas contre...Ne me moquez pas~» Il saurait dire cela.
« Ne me moquez pas~», cette phrase avait bien circulé dans notre classe de lycée, comme certaines autres phrases-signature de Lun Xun ou encore quelques slogans politiques, tels que « Persuadez par la moralité ! »(以德服人), ou «soyez en phase avec le temps/l’esprit de son temps! »(与时俱进).
En imitant cette phrase, on se faisait lettré âpre, avec un ton à la Kong Yijienne. On l'avait tellement bien compris.
L'euthanasie ? Non merci. Ma un divertimento? perché no !
Ca fait bientôt un an depuis mon départ en Europe. Quand j’ai pu profiter du MSN pour discuter avec quelques amis des 70s, les classes moyens bien cultivés d’aujourd’hui, j’ai ressenti bcp de choses, un peu de problèmes de communications chez les uns, un abattement gris chez les autres, avec ou sans conscience.
La vie continue.
--C’est un peu n’importe quoi maintenant en Chine, non ?
--Comment ça ?
--Ben...des accidents, des corruptions, des censures, des inflations, et les préparations des sacrés JO...C’est de la folie ça...
--Ca te concerne donc? Tu verras, t’auras pas le temps pour cela. Pour moi mon boulot me suffira. Et l’appartement. Et les bourses. Tu vois, t’auras pleines de choses à réfléchir... /Bof, c’est pas deux jours qu’il y a ça, tu vois. On peut rien faire...Faut pas trop les suivres d’ailleurs, pour garder l’état mental normal. /Le changement ? non, on attend pas ça. Pas moi, ni mes collègues.Ca a roulé comme ça et ça va continuer à rouler comme ça. Non non, rien ne sera changé. Personne n’a de temps pour s’occuper de ça. / L’élévation des prix ? C’est normal, le prix s’élève avec le salaire ! (Mais attends, tout le monde reçoit donc un salaire élevé ?)
--Ca va ? T’as donc abandonné Paris, et l’installation à Shanghai désormais?
--Ca va ! Oui ! Qu’est-ce qui peut être mieux ? Ici je gagne autant, je peux parler le shanghaien et le mandarin, hiahia~ Puis il faut comprendre, ici, ...
--C’est la société de l’amusement et de l’harmonie ! Sans souffrance et guérison assurée !
--Dis donc, tu connais bien la Chine !
--Au moins pas pire que toi. Alors dis-moi, comment tu vis maintenant ?
--Je vis bien ! Travailler, se régaler, bouffer, dormir, se promener, et le temps passe. Voilà. Tu vois c’est pas difficile du tout... J’aime Shanghai !
(nb : mes amis ne paraissent pas au courant de l’affaire du gaz toxique à Xiamen, de l’avortement d'une promenade collective, cet acte artistique aussi touchant que stimulant. L’unité des médias officiels est magnifique. )
Une ancienne camarade qui continue en Master à Pékin : « T’imagines pas combien c’est de la folie dans ce fameux campus. Qui a encore le temps de bien bouquiner ? Tout le monde s’agite ici et là pour trouver de quoi travailler. ET pourtant, pourtant, ils annoncent que le marché du travail est presque saturé. »
Un ancien camarade qui travaille dans Shenzhen : « Quoi ? presque pas de boulot ? Si si pour la spécialité du français il y en a quand même pleins, très intéressant d’ailleurs, le salaire, tu n’as qu’à attendre d’être envoyé en Affrique. »
L’amie Mundus qui est en quête d’un boulot en Chine : « C’est incroyablement incroyable ! Il y a déjà trop de chômeurs diplômés de licence, il y en aura trop diplômés de master ! Ne rentre pas avant que tu n’obtiennes le doctorat ! »
Feng Huang a connu du renom immédiat
Ca y est, je n’ai plus besoin de vous présenter FengHuang, pays natal de l’écrivain Shen Congwen, petite ville réelle et imaginaire où j’avais guidé notre salon littéraire du lycée et qui m’avait inspirée la première (peut-être la seule) publication littéraire. Tout le monde la connaîtrait maintenant : heu...vous savez, il y a eu l’écroulement d’un grand pont tout nouveau sur le Fleuve Tuo, avec une soixantaine de morts annoncées ...Oui, voilà, c’est là le Feng Huang.
Quand LuXun deviendrait Kong Yiji
Monsieur devrait être choqué par toutes les polémiques desdites études-Lu Xunniennes menées au tour de sa littérature et de sa vie, par la situation de la Chine d’aujourd’hui, par sa littérature même. Mais aujourd’hui, Monsieur se ferait probablement Kong Yiji : « Cri...critiquer, ce n’est pas contre...Ne me moquez pas~» Il saurait dire cela.
« Ne me moquez pas~», cette phrase avait bien circulé dans notre classe de lycée, comme certaines autres phrases-signature de Lun Xun ou encore quelques slogans politiques, tels que « Persuadez par la moralité ! »(以德服人), ou «soyez en phase avec le temps/l’esprit de son temps! »(与时俱进).
En imitant cette phrase, on se faisait lettré âpre, avec un ton à la Kong Yijienne. On l'avait tellement bien compris.
L'euthanasie ? Non merci. Ma un divertimento? perché no !
Ca fait bientôt un an depuis mon départ en Europe. Quand j’ai pu profiter du MSN pour discuter avec quelques amis des 70s, les classes moyens bien cultivés d’aujourd’hui, j’ai ressenti bcp de choses, un peu de problèmes de communications chez les uns, un abattement gris chez les autres, avec ou sans conscience.
La vie continue.
--C’est un peu n’importe quoi maintenant en Chine, non ?
--Comment ça ?
--Ben...des accidents, des corruptions, des censures, des inflations, et les préparations des sacrés JO...C’est de la folie ça...
--Ca te concerne donc? Tu verras, t’auras pas le temps pour cela. Pour moi mon boulot me suffira. Et l’appartement. Et les bourses. Tu vois, t’auras pleines de choses à réfléchir... /Bof, c’est pas deux jours qu’il y a ça, tu vois. On peut rien faire...Faut pas trop les suivres d’ailleurs, pour garder l’état mental normal. /Le changement ? non, on attend pas ça. Pas moi, ni mes collègues.Ca a roulé comme ça et ça va continuer à rouler comme ça. Non non, rien ne sera changé. Personne n’a de temps pour s’occuper de ça. / L’élévation des prix ? C’est normal, le prix s’élève avec le salaire ! (Mais attends, tout le monde reçoit donc un salaire élevé ?)
--Ca va ? T’as donc abandonné Paris, et l’installation à Shanghai désormais?
--Ca va ! Oui ! Qu’est-ce qui peut être mieux ? Ici je gagne autant, je peux parler le shanghaien et le mandarin, hiahia~ Puis il faut comprendre, ici, ...
--C’est la société de l’amusement et de l’harmonie ! Sans souffrance et guérison assurée !
--Dis donc, tu connais bien la Chine !
--Au moins pas pire que toi. Alors dis-moi, comment tu vis maintenant ?
--Je vis bien ! Travailler, se régaler, bouffer, dormir, se promener, et le temps passe. Voilà. Tu vois c’est pas difficile du tout... J’aime Shanghai !
(nb : mes amis ne paraissent pas au courant de l’affaire du gaz toxique à Xiamen, de l’avortement d'une promenade collective, cet acte artistique aussi touchant que stimulant. L’unité des médias officiels est magnifique. )
Manquant: au mois d'août-(i)
Les nouvelles:
l'Achèvement définitif de la traduction. L'éditeur m'avait envoyé le spécimen, c'était très joli. La maison d'édition est un atelier magique. Ca m'a bien plu finalement, mais la traduction écrite pour moi est plutôt une nécessité et obligation qu'un pt boulot ou un plaisir-plaisir.
Je profite de ces jours de post-vacances et de pré-rentrée à l'écriture-lecture, à la désécheresse et aux jeux administratifs. Voilà une partie de la mise-en-texte que j'ai faite à partir des quelques lignes que j'avais écrites à gauche et à droite.
Non, je n’ai pas de position
Ca m’arrive, cet état de perte des mots. Ca m’arrive souvent quand il y a trop de belles choses( ce qu’on appelle é-paté), ou qu’il y a trop de mauvaises choses, ou qu’il y a les deux.
Pour ce mois, c’est le dernier cas. C’est bien paradoxal, j’ai l’internet cette fois, dans ma chambre de la validité d’un mois, et je laisse mon blog français. Qu’à dire ? Le rapport de mémoire m’énerve, mais je veux insister encore un bout pour finir ce que j’entends finir.
Comment dire ? Avec cet internet j’ai voulu lire des informations de la Chine que j’avais laissées pendant le semestre. C’est une année merveilleuse pour la Chine, tant de choses se sont passées, c’est en chaîne, c’est fort, il me faudra des efforts pour bien organiser les mots si je vais bien expliquer cette noirceur. Et je n’ai pas pu m’empêcher de googler l’un après l’autre, de cliquer sur un lien après l’autre. Il faut du courage pour tout reprendre. Je me suis laissée submergée dans tout ce qui est poignant, je n’arrivais plus à travailler mon rapport entretemps. Il faudrait plutôt travailler mon raison pour me calmer, et puis j’ai compris au moins ce que c’est que la schizophérie.
Mais enfin je suis dans la bonne humeur. En Italie on sourit, en retrouvant la nausée profonde on sourit. Les cieux de la campagne toscanaise m’offrent les délices, le vent frais me rafraîchit, le coucher du soleil me calme. Quand je lis sur la terrasse fin de la journée, tranquille, me mettant en face de cette lueur pleine de douceur, j’appelle de mes voeux qu’un tel moment le sera pour toujours. Rien ne vaut plus que ce soit pour toujours. Je vois cela pourtant à travers un prisme, comme dans India Song, je le vois un hors-champ de ma vie à venir : un moment aussi hallucinatoire que ce soit vrai, moment où je simule une vie disons d’écrivain.
Dans la nuit, un ciel plein d’étoiles me console—rares sont les moments où je puisse voir clairement la Grande Ourse et la voie lactée. La dernière fois que je l’avais vu, c’était sur le plateau dans la région Gan Zi, vous savez, là où un tibétain avait contesté avant d’être arrêté, lors d’une cérémonie gouvernmentale, là où un fonctionnaire mandarin avait tiré dans l’air, tout récemment.
Viva i giorni belli !! Bellissimi...
Nous sommes toutes instruites de la douleur
(un texte de M. Duras, dans les Yeux Verts, cahier du cinéma)
L’autre jour, tu as dit : « Nous sommes toutes Aurélia Steiner, nous sommes toutes farouches, nous sommmes toutes instruites de la douleur. » Cette phrase m’a touchée profondément et ensuite je me suis demandée pourquoi tu avais dit « toutes » et non pas « tous ».
Parce que je crois que nous sommes toutes, et pas tous. La douleur, chez les hommes, jusque-là, à travers le temps, l’histoire, elle a toujours trouvé son exutoire, sa solution. Elle s’est muée en colère, en faits extérieurs, comme la guerre, les crimes, le renvoi des femmes, dans les pays musulmans, en Chine, l’enterrement des femmes adultères avec leurs amants, vivantes, vivants, ou leur défiuration. J’avais cinq ans, au Yunnan on enterrait encore les amants vivants, face contre face dans le cercueil. Le mari trompé était seul juge du châtiment. Nous nous n’avons jamais eu aucun autre recours que le mutisme. Même les femmes libérées soi-disant, par leur profession. On ne peut pas comparer l’expérience de la douleur de la femme avec celle de l’homme. L’homme ne supporte pas la douleur, il la fourgue, il faut qu’il s’en éloigne, il la rejette hors de lui dans des manifestations ancestrales, consacrées et qui sont ses reports reconnus, la bataille, les cris, le déploiement de discours, la cruauté.
Maladie imaginaire (diagnostics)
--Hu dira, à partir de demain, nous aurons la démocratie ! Ô Viva-- !!!
--Mais il n’y aura pas de guerre je te dis ! Enfin...je me crois pas douée d’être sauveur du monde. Si la guerre arrivait, Shanghai serait parmi les premiers à recevoir les bombs, et moi, j’aurais suffisamment de temps et je me mettrais à côté ou au centre et j’écrirais l’histoire minutieuse du genre humain, comme Aileen Chang. Ce serait sûr que je devienne écrivain quoi.
28 août
"La Chine suivra toujours la voie pacifique. Elle est heureuse de coopérer avec tous les pays et jamais elle ne sera une menace (...) soyons clairs, soyez rassurés, la menace chinoise n'existe pas", a-t-il martelé.
http://www.aujourdhuilachine.com/article.asp?IdArticle=4061
Je refute moi-aussi que la Chine soit une menace pour le monde entier.
La Chine menace pas le monde,
au moins pas pour l’instant.
Chacun a son pari,
chacun en tire son profit.
En plus...
En plus,
Les grandes têtes ne feront pas de bêtises.
N’est-ce pas, Chirac, était content de son aéro-business ;
N’est-ce pas, les US, avaient découvert l’art d’échanges des political prisonners...
La Chine menace pas le monde,
car la menace n'existe pas dans son dictionnaire dipmomatique;
pas la menaces,
mais la coopération, la coexistence, le stratagème, l’union, la fusion.
Elle menacerait pas le monde,
Elle suffoquerait son peuple,
Dans de l’eau bien tiède...
Le vieillissement féminin
Duras avait dit que l’âge entre 20 et 25, c’était la période où le vieillissement prend sa force sur une jeune femme. Cette période est déprimante ; après, elle ne vieillira plus, ou très peu.
C’est bien ça qui se passe, qui parcourt, qui pénètre et qui remonte pour s’étendre. Une sorte de sécheresse brusque.
l'Achèvement définitif de la traduction. L'éditeur m'avait envoyé le spécimen, c'était très joli. La maison d'édition est un atelier magique. Ca m'a bien plu finalement, mais la traduction écrite pour moi est plutôt une nécessité et obligation qu'un pt boulot ou un plaisir-plaisir.
Je profite de ces jours de post-vacances et de pré-rentrée à l'écriture-lecture, à la désécheresse et aux jeux administratifs. Voilà une partie de la mise-en-texte que j'ai faite à partir des quelques lignes que j'avais écrites à gauche et à droite.
Non, je n’ai pas de position
Ca m’arrive, cet état de perte des mots. Ca m’arrive souvent quand il y a trop de belles choses( ce qu’on appelle é-paté), ou qu’il y a trop de mauvaises choses, ou qu’il y a les deux.
Pour ce mois, c’est le dernier cas. C’est bien paradoxal, j’ai l’internet cette fois, dans ma chambre de la validité d’un mois, et je laisse mon blog français. Qu’à dire ? Le rapport de mémoire m’énerve, mais je veux insister encore un bout pour finir ce que j’entends finir.
Comment dire ? Avec cet internet j’ai voulu lire des informations de la Chine que j’avais laissées pendant le semestre. C’est une année merveilleuse pour la Chine, tant de choses se sont passées, c’est en chaîne, c’est fort, il me faudra des efforts pour bien organiser les mots si je vais bien expliquer cette noirceur. Et je n’ai pas pu m’empêcher de googler l’un après l’autre, de cliquer sur un lien après l’autre. Il faut du courage pour tout reprendre. Je me suis laissée submergée dans tout ce qui est poignant, je n’arrivais plus à travailler mon rapport entretemps. Il faudrait plutôt travailler mon raison pour me calmer, et puis j’ai compris au moins ce que c’est que la schizophérie.
Mais enfin je suis dans la bonne humeur. En Italie on sourit, en retrouvant la nausée profonde on sourit. Les cieux de la campagne toscanaise m’offrent les délices, le vent frais me rafraîchit, le coucher du soleil me calme. Quand je lis sur la terrasse fin de la journée, tranquille, me mettant en face de cette lueur pleine de douceur, j’appelle de mes voeux qu’un tel moment le sera pour toujours. Rien ne vaut plus que ce soit pour toujours. Je vois cela pourtant à travers un prisme, comme dans India Song, je le vois un hors-champ de ma vie à venir : un moment aussi hallucinatoire que ce soit vrai, moment où je simule une vie disons d’écrivain.
Dans la nuit, un ciel plein d’étoiles me console—rares sont les moments où je puisse voir clairement la Grande Ourse et la voie lactée. La dernière fois que je l’avais vu, c’était sur le plateau dans la région Gan Zi, vous savez, là où un tibétain avait contesté avant d’être arrêté, lors d’une cérémonie gouvernmentale, là où un fonctionnaire mandarin avait tiré dans l’air, tout récemment.
Viva i giorni belli !! Bellissimi...
Nous sommes toutes instruites de la douleur
(un texte de M. Duras, dans les Yeux Verts, cahier du cinéma)
L’autre jour, tu as dit : « Nous sommes toutes Aurélia Steiner, nous sommes toutes farouches, nous sommmes toutes instruites de la douleur. » Cette phrase m’a touchée profondément et ensuite je me suis demandée pourquoi tu avais dit « toutes » et non pas « tous ».
Parce que je crois que nous sommes toutes, et pas tous. La douleur, chez les hommes, jusque-là, à travers le temps, l’histoire, elle a toujours trouvé son exutoire, sa solution. Elle s’est muée en colère, en faits extérieurs, comme la guerre, les crimes, le renvoi des femmes, dans les pays musulmans, en Chine, l’enterrement des femmes adultères avec leurs amants, vivantes, vivants, ou leur défiuration. J’avais cinq ans, au Yunnan on enterrait encore les amants vivants, face contre face dans le cercueil. Le mari trompé était seul juge du châtiment. Nous nous n’avons jamais eu aucun autre recours que le mutisme. Même les femmes libérées soi-disant, par leur profession. On ne peut pas comparer l’expérience de la douleur de la femme avec celle de l’homme. L’homme ne supporte pas la douleur, il la fourgue, il faut qu’il s’en éloigne, il la rejette hors de lui dans des manifestations ancestrales, consacrées et qui sont ses reports reconnus, la bataille, les cris, le déploiement de discours, la cruauté.
Maladie imaginaire (diagnostics)
--Hu dira, à partir de demain, nous aurons la démocratie ! Ô Viva-- !!!
--Mais il n’y aura pas de guerre je te dis ! Enfin...je me crois pas douée d’être sauveur du monde. Si la guerre arrivait, Shanghai serait parmi les premiers à recevoir les bombs, et moi, j’aurais suffisamment de temps et je me mettrais à côté ou au centre et j’écrirais l’histoire minutieuse du genre humain, comme Aileen Chang. Ce serait sûr que je devienne écrivain quoi.
28 août
"La Chine suivra toujours la voie pacifique. Elle est heureuse de coopérer avec tous les pays et jamais elle ne sera une menace (...) soyons clairs, soyez rassurés, la menace chinoise n'existe pas", a-t-il martelé.
http://www.aujourdhuilachine.com/article.asp?IdArticle=4061
Je refute moi-aussi que la Chine soit une menace pour le monde entier.
La Chine menace pas le monde,
au moins pas pour l’instant.
Chacun a son pari,
chacun en tire son profit.
En plus...
En plus,
Les grandes têtes ne feront pas de bêtises.
N’est-ce pas, Chirac, était content de son aéro-business ;
N’est-ce pas, les US, avaient découvert l’art d’échanges des political prisonners...
La Chine menace pas le monde,
car la menace n'existe pas dans son dictionnaire dipmomatique;
pas la menaces,
mais la coopération, la coexistence, le stratagème, l’union, la fusion.
Elle menacerait pas le monde,
Elle suffoquerait son peuple,
Dans de l’eau bien tiède...
Le vieillissement féminin
Duras avait dit que l’âge entre 20 et 25, c’était la période où le vieillissement prend sa force sur une jeune femme. Cette période est déprimante ; après, elle ne vieillira plus, ou très peu.
C’est bien ça qui se passe, qui parcourt, qui pénètre et qui remonte pour s’étendre. Une sorte de sécheresse brusque.
02/09/2007
Ce qu'on appelle la mutation...
C'était un état de perte de mots qui n'était pas étrange pour moi. Il m'arrive des moments où je ne sais plus sortir un mot. C'était d'abord à cause de ce qu'on appelle la vérité historique et politique, de toute l'agitation et de gonflements chinois qui m'avaient effrayée mentalement, toutes sortes de théâtre en temps direct. Cette noirceur actuelle se mélange avec le beau ciel, le vent frais de la compagne toscanaise, avec l'impuissance de rédiger une langue seche et en bloc. C'était un choc, je crois, et quand j'en suis sortie, je me crois beaucoup évoluée. Cette fille shanghaienne qui faisait le français à Nankin, cette fille innocente et arrogante qui n'avais rien compris jusqu'au séjour en Italie, maintenant je me moque d'elle.
On dit qu'il faut y traverser pour pourvoir vraiment s'en dépasser. Non pas comme la fuite daoiste. Mais comme Sisyph. Et comme c'est beau, la perception de Merleau-Ponty, il faut transpercer le monde extérieur avec la dualité interne, pour éviter de suivre le vent à la chinoise.
C'est donc fini, le séjour en Italie. Sept mois, deux mois en plus que j'avais imaginés. Ca commence à me manquer au moment de la descente du train. "Papa, Paris c'est moche." "C'est sûr." Quand je dois me rappeler qu'il faut dire merci et non pas grazie, svp et pas per favore, je sais que c'est déjà loin, la cadence de la langue, le soleil tout franc avec le bleu, le sourire méditerranéen, les façades de la Renaissance. Ce doit être un rêve qui dure tellement long. Et le réveil est cruel, comme il l'est toujours.
Ca m'a pris de la peine cette fois pour me loger à Paris pendant une semaine, avec ma grosse valise que je suis prète à laisser à tout moment. Quand c'est fait, je commence à rattraper un complément de ma traduction précédente. J'espère que je peux quand même avoir une semaine de vacances de retour à Perpi, pour écrire qch de moi-même. Je suis à bout mais pas encore abattue.
Une partie de mes photos sont affichées ici. A suivre.
On dit qu'il faut y traverser pour pourvoir vraiment s'en dépasser. Non pas comme la fuite daoiste. Mais comme Sisyph. Et comme c'est beau, la perception de Merleau-Ponty, il faut transpercer le monde extérieur avec la dualité interne, pour éviter de suivre le vent à la chinoise.
C'est donc fini, le séjour en Italie. Sept mois, deux mois en plus que j'avais imaginés. Ca commence à me manquer au moment de la descente du train. "Papa, Paris c'est moche." "C'est sûr." Quand je dois me rappeler qu'il faut dire merci et non pas grazie, svp et pas per favore, je sais que c'est déjà loin, la cadence de la langue, le soleil tout franc avec le bleu, le sourire méditerranéen, les façades de la Renaissance. Ce doit être un rêve qui dure tellement long. Et le réveil est cruel, comme il l'est toujours.
Ca m'a pris de la peine cette fois pour me loger à Paris pendant une semaine, avec ma grosse valise que je suis prète à laisser à tout moment. Quand c'est fait, je commence à rattraper un complément de ma traduction précédente. J'espère que je peux quand même avoir une semaine de vacances de retour à Perpi, pour écrire qch de moi-même. Je suis à bout mais pas encore abattue.
Une partie de mes photos sont affichées ici. A suivre.
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