19/09/2007

Ben Ming Nian de 24, ça fait deux tours

« Sei forsé sfortunata... », me disait un jour Daniela, colocataire siennoise d’un esprit à la fois accueillant et exigeant. C’était que plusieurs choses a casa, le chauffe-eau, la porte, le gaz, l’aspirateur, étaient tombées en panne l’un après l’un dans la première semaine de mon séjour, avant de retrouver leur état normal. J’étais stupéfaite quand j’entendis cela, en Chine ça choquerait un bon Chinois. Mais après 2 seconds j’avais trouvé ça extra-ordinaire : dis donc, comment elle avait su que c’était mon année de sfortuna ??


Quand la dame au Consul de France à Rome, cette fois hyper gentille, m’avait fait le visa sur place, je me dis que mon année sfortunata allait bientôt terminer. J’avais déjà vécu en un an toutes les difficultés et les hasards possibles avec le programme, que ce soit administratifs ou académiques, et dans l’année à venir, je profiterais pleinement de toutes sortes de belles choses que j’avais découvertes.

Si vous demandez l’argument sur la fortune de Ben Ming Nian, je prends celui le plus officiel, comme vous le savez bien, les démarches administratives. Comment c’est possible que je puisse tomber deux fois, en France comme en Italie, sur une situation irrégulière de l’administration qui dérange les démarches normales ? A Perpignan c’était un problème de je ne sais quoi au Commissariat à Marseille qui mettait en retard le traitement de tous les dossiers, à Bergamo c’était une démarche de demande toute fraîche, c’est-à-dire avec pleins de problèmes, après la rénovation du système. Cela a pris du retard pour faire un aller-retour au Commissariat à Rome (par la poste !) et cela avait enchaîné un souci pour le visa de retour.

J’ai vérifié l’intuition que j’avais eu au Consul à Rome. Après l’obtention du visa, j’avais vécu quelques bons moments par pur hasard. Quant aux petits tracas qui s’ensuivaient avec le déplacement, ça se passa comme dans un jeu vidéo : je franchis un fossé après l’autre, une barrière après l’autre. Au moment où la bonne agente de la préfecture me disait que c’était parfait mon dossier pour le renouvellement sans l’original et que j’obtiendrais le titre dans trois semaines, je m’exaltai au fond : Ouais !! Sauvée pour ce tour !

Que vous le croyiez ou pas, moi je le crois, ou je suis plutôt convaincue que dans l’année de Ben Ming Nian, ça aboutira pas forcément une clôture déplorable mais il y aura bien des vicissitudes à affronter. Et plus c’est ennuyant, plus ça pourrait être dramatique ou fascinant en même temps (je le dis sincèrement et sans ironie !) On peut appeler ça le destin, ce qui implique Dieu derrière le rideau, ou bien la fortuna, qui tourne et retourne dans l’Univers, respectant la loi de ce qu’on appelle le dao. Vous préférez lequel ?

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Je ne crois pas que les difficultés, artificielles, mises en avant par nos administrations dans le but de ne délivrer qu'un strict minimum de titres de séjour, aient quelques rapports avec la sfortuna. Ou alors actuellement tous les étrangers sont sfortunati dans notre beau et "accueillant" pays.
Ce n'est hélas que l'application d'une volonté politique déplorable.