13/02/2009

L'usage du feu

Dans l'appartement que j'habite, j'y trouve un temps de vie qui recule au moins 12 ans, et l'aspect rudimentaire me plaît bien. L'espace de vie des pékinois ordinaires ressemble beaucoup à celui de mon enfance: cuisine serrée, toilettes simpliste qui mesure l'espace des toilettes des apparts parisiens mais qui, équipée d'une pomme d'arrosage fixée au mur, sert en même temps de salle de bain, avec ou sans lavabo. L'évidence en est qu'il ne faut pas trop prendre la douche, non seulement parce que c'est pas très pratique mais surtout qu' il fait hyper sec de temps en temps, et la douche peut rendre très sèche la peau et seule la crème sauve.

L'avantage de vivre au Nord est ce qu'on ne meurt pas de froid humide mais bénéficie du chauffage partout à l'espace intérieur. On a la chaudière publique pour la plupart des cas, et dans mon appart construit je crois entre 1985 et 1995, c'est un peu particulier: on utilise du charbon au balcon pour chauffer!



-Ah! C'est joli le feu... Attends! Je fais des photos!!

-Ah? Qu'est-ce qu'il y a de bon à photographier là?



Lorsque le collocataire Chen alla au balcon pour ajouter du charbon le soir, j'ai vu par hasard cette lueur qui me saisit et qui me fit sortir tout de suite l'appareil. Le résultat a (encore) été inattendu. On dirait une photo râtée... (Mais je veux quelle sorte d'image, au final?) Alors j'ai utilisé le flash mais l'aspect réaliste agrandi de l'effet flash ne me plaît pas, quoique, il est vrai, la flash permet de découvrir la structure de la petite cheminée (si ça s'appelle cheminée).



La première fois de ma visite de l'appart, les charbons étaient étalés partout sur le balcon. Le gentil Chen m'a promis d'en faire le ménage et ces petits noirs troués sont maintenant bien empilés dans le coin. Comme je suis exigente...

Comme je suis exigente, j'ai demandé à Chen de me laisser refaire une photo sans flash en plein cours de son changement de boulets. Et voilà celle qui me ... hélas sans mots dire. Ne me demandez surtout pas pourquoi le rond lumineux est posé par terre. Je ne m'en souviens plus.


-T'y arrives (à le photographier)?
- A peine...
- Tu sais quoi, photographier ce boulet de charbon allumé, c'est comme photographier le Soleil.



"Chez Duras, c'est le jeu d'entrevoir... le pan. Ne jamais voir direct. Pensez que le regard direct au Soleil brûle l'oeil et rend aveugle. Faudrait donc regarder le grand Astre à travers les fentes. ": propos de M. Ryknaire dans sa conférence durassienne qu'il a donné l'année dernière lors de sa visite à St Andrews.

Voilà une vérité divulguée.

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