Pourtant, dans Memoirs in China, l’Histoire n’est que la squelette et est construite à grand trait. L’ autre sujet concerne la vie de grande famille d’autre temps : aussi un sujet fréquent des séries-télés chinoises, et l’exemple typique en est le Rêve dans le Pavillon Rouge. Comme le résumé est consultable en ligne(chi), j’ai pris le temps pour lire tous les 42 épisodes de la première saison parmi les trois. En gros, c’est sur le déclin de deux grande familles, Cao et Zheng, dans le contexte historique du déclin des Qing. Les conflits dramatiques s’accumulent et se multiplent : entre la génération du vieux pourri et celle du diplômé européanisé, entre les hommes et les femmes qui se calculent et se dénoncent par jalousie ou par peur, entre la passion amoureuse et la pudeur morale, entre les mensonges, les divulgations et les mots vrais, entre le pouvoir Qing et une communauté anti-pouvoir, entre les répétitions du destin et les révoltes personnelles. L’ensemble est un remous teinté de noir.
J’ai compris alors que le bon sujet n’est ni l’Histoire ni la vie de grande famille mais celui de l’Homme, de la condition humaine contextualisée. C’est que l’intrigue n’est pas vraiment compliquée, c’est composé de plusieurs parties d’historiettes qui s’entrecroisent en s’interposant. En revanche, ce sont les figures principales qui se donnent chacun un portrait complexe qui ont plusieurs faces et qui ne se définit pas par des mots efficaces. A vrai dire, c’est ce genre de conception qui semble être plus honnête que de donner un ratatouille, qui pourtant ne manque pas de goût, des stéréotypes sympa, terrible, rusé, ou fidèle.
(A suivre)
--------------------------------------------Pour en savoir plus:
-Site officiel de Memoirs in China (english/ 中文)
-Vidéo avant-première: ICI (troisième bloc à gauche, en chinois)
Un peu de traduction du début du vidéo, mêlé d'humour noir qui m'amuse bien:
H(crie, hystérique): Je veux pas écouter--! Bordel, tu fermes les yeux! Ferme--!
F(crie, pleure): Père--!
H: Ferme! (Père--!) Les prunelles bleues?!
F: Père, baissez un peu votre voix, il y a encore les domestiques à l'extérieur...
H: Les domestiques? Et alors, les domestiques? (T'as) peur que les domestqiues ne (nous) entendent, hein? Moi j'en n'ai pas peur, je les laisse écouter! Prunelles bleues--!! Que les ancêtres de CAO viennent nous écouter! Il est sorti un Diable chez Cao--!!
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