07/01/2009

Memoirs in China, ou Les maladies et les remèdes

(Source photo/www.sina.com.cn)

Une série télé qui s’appelle Memoirs in China (Zhong Guo Wang Shi) est très populaire récemment et est diffusée trois épisodes/soirée à quatre antennes régionales pour la première tour. D’une dimension d’époée, elle est dite « le porte-avion de l’Histoire des séries-télévisées chinoises», wahou. Adapté d’un roman, écrit par LIU Heng et intitulé le Rêve éveillé de Cang He (Cang He est le nom de lieu), le scénario encadre ambitieusement l’Histoire de cent an de la Chine. C’est-à-dire de la fin XIXe (sous les Tsing) jusqu’à nos jours. Il faut dire que le sujet d’Histoire est l’un des plus traités dans les séries télévisées chinoises. On aime ra-conter l’Histoire (戏说xi-shuo : badiner) de tel ou tel Empereur ou de telle ou telle Cour tout en en tirant des leçons, car l’Histoire pourrait être considérée comme un miroir qui ré-fléchit le monde actuel : 以史为鉴, 可以知兴替(yi-shi-wei-jian : prendre l’Histoire comme un miroir, ainsi peut-on savoir la prospérité et le remplacement; le caractère signifie le miroir dans le mandarin classique, et expertiser ou différencier,discerner鉴别 dans le mandarin moderne), comme dit la maxime qui demeure une logique très typique et plutôt empirique de la Chine. Cette logique n’est pas sans raison, mais il me semble que l’Histoire se répète de temps à l’autre, tellement que le mot destin se met en avant pour convaincre.

Pourtant, dans Memoirs in China, l’Histoire n’est que la squelette et est construite à grand trait. L’ autre sujet concerne la vie de grande famille d’autre temps : aussi un sujet fréquent des séries-télés chinoises, et l’exemple typique en est le Rêve dans le Pavillon Rouge. Comme le résumé est consultable en ligne(chi), j’ai pris le temps pour lire tous les 42 épisodes de la première saison parmi les trois. En gros, c’est sur le déclin de deux grande familles, Cao et Zheng, dans le contexte historique du déclin des Qing. Les conflits dramatiques s’accumulent et se multiplent : entre la génération du vieux pourri et celle du diplômé européanisé, entre les hommes et les femmes qui se calculent et se dénoncent par jalousie ou par peur, entre la passion amoureuse et la pudeur morale, entre les mensonges, les divulgations et les mots vrais, entre le pouvoir Qing et une communauté anti-pouvoir, entre les répétitions du destin et les révoltes personnelles. L’ensemble est un remous teinté de noir.

J’ai compris alors que le bon sujet n’est ni l’Histoire ni la vie de grande famille mais celui de l’Homme, de la condition humaine contextualisée. C’est que l’intrigue n’est pas vraiment compliquée, c’est composé de plusieurs parties d’historiettes qui s’entrecroisent en s’interposant. En revanche, ce sont les figures principales qui se donnent chacun un portrait complexe qui ont plusieurs faces et qui ne se définit pas par des mots efficaces. A vrai dire, c’est ce genre de conception qui semble être plus honnête que de donner un ratatouille, qui pourtant ne manque pas de goût, des stéréotypes sympa, terrible, rusé, ou fidèle.


(A suivre)

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Pour en savoir plus:

-Site officiel de Memoirs in China (english/ 中文)
-Vidéo avant-première: ICI (troisième bloc à gauche, en chinois)
Un peu de traduction du début du vidéo, mêlé d'humour noir qui m'amuse bien:

H(crie, hystérique): Je veux pas écouter--! Bordel, tu fermes les yeux! Ferme--!
F(crie, pleure): Père--!
H: Ferme! (Père--!) Les prunelles bleues?!
F: Père, baissez un peu votre voix, il y a encore les domestiques à l'extérieur...
H: Les domestiques? Et alors, les domestiques? (T'as) peur que les domestqiues ne (nous) entendent, hein? Moi j'en n'ai pas peur, je les laisse écouter! Prunelles bleues--!! Que les ancêtres de CAO viennent nous écouter! Il est sorti un Diable chez Cao--!!

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