- Er Duo(qui signifie l’oreille), proche domestique dont l’identité véritable est dissimulée : enfant naturel. Il n’est pas tué par lao ye parce qu’un prophète de la rue a dit à celui-ci que Er Duo est, les Cao est ; Er Duo meurt, les Cao s’écroule. Er Duo est sage, ingénu, fiable, gentil, fidèle, sait plaîre à son maître et s’entend bien avec plusieurs jeunes filles. C’est une personnalité quasi parfaite, dirait-on, sauf son voyeurisme et...le fait qu’il ne sait guère mentir. Ce dernir point a coûté du sang et a provoqué une fois après l’autre les drames : quand on ne demande pas, il ne sait rien ; quand on lui demande, il sait tout et raconte tout ce qu’il faut éviter de préciser pour la survie des autres : « Au fond, qu’est-ce que t’as vu de bon ? » « C’est qui la gozesse qui a séduit le domestique qui fume l’opium ? Dis ! C’est qui ?» « Qu’est-ce qu’ils ont, Er Shao Nainai (seconde belle-fille de lao ye) et M. Lucas ? Hein ? », puis finalement, « Pourquoi tu ne veux pas épouser la domestique de Er Shao Nainai, elle te plaît bien, non ? » (Mais non, il répond qu’au fond, c’est Er Shao Nai Nai qu’il aime réellement). Il sait écouter, Er Duo, mais il ne sait dire, ou qu’il sait trop dire.
- Er Shao Nainai (seconde belle-fille de lao ye), Zheng Yunan, est une jeune fille belle, sympa et intelligente, éduquée à l’occidentale. Refusant au début le mariage arrangé, tout comme l’a fait son futur mari qui est au fait celui dont elle s’est éprise dans un train, elle se sent heureuse d’épouser un homme à qui elle a du sentiment. Ce n’est cependant pas le cas de son mari, qui ne peut faire l’amour avec elle (« Et pourquoi tu n’as toujours pas le rouge sur l’étoffe blanche que je t’ai passée ? », demanda la mère de son mari) parce qu’il aime trop sa mère, converti au bouddhisme, à cause du complexe d’Oeudipe ! (Ca aussi, je trouve ça drôlement transplanté). Comme le mari ne s’occupe que de l’usine des allumettes, autant qu’il peut, afin de fabriquer des allumettes made in China à l’aide des machines importées et de Lucas le technicien importé, qu’il se met à collaborer avec le groupe rebelle pour produire les boums, Yunan, longtemps laissée à côté, n’a pas pu résister à l’amour brûlant de ce Lucas tourmenté du dépaysement. Une nuit d’orage, les deux sont pris dans la passion, elle lui a offert son corps, et lui, un enfant des prunelles bleues. La vérité est révélée lorsque l’enfant est né, et au même moment, son père nominal, Guanghan, qui a finalement consenti à cet amour adultère, est condamné à mort. C’est sur cette plus belle femme(la seule qui est assise sur la photo de famille) de toute l’histoire que les tragédies se convergent: Lucas refuse de quitter
- Le mari de Yunan,
Guanghan n’accepte pas la relation sexuelle à cause de son complexe, et c’est le cas contraire pour son frère aîné, Guangman(.ie : glorifier les Mandchou), qui a trop d’énergie, lui, pour épouser successivement quatre femmes. C’est de se suicider un peu en se créant les catastrophes au sein de la famille: à vivement en déconseiller. C’est que ces femmes du foyer d’ancien temps sont les plus compétentes pour se faire les rumeurs et les calculs afin de tirer l’attention de leur mari partagé, et parmi elles, c’est la femme nominale, la plus expériencée dirait-on, qui fait l’autorité en faisant des autres les complices de ses crimes moraux. Elle va provoquer la jalousie, puis elle va dire, va, fais en sorte que l’enfant dans le ventre de la quatième femme ne soit pas né. Et l’avortement sera tombé mystérieusement sur la pauvre femme enceinte : si c’était un fils, héritier et futur maître de la famille, la femme nominale perdrait sa place privilégiée auprès de son mari pour la laisser à la mère du nouveau-né. C’est comme ça la grande famille. Mais malheureusement, après ce petit succès de la femme malveillante, le mari va accueillir à la maison une cinquième femme, prostituée charmante et compréhensive, pour l’accouchement. Déjà.
Le fils est né, sain et sauf, mais les femmes ne lâchent pas. La cinquième femme toute gentille et indulgente voit alors de ses propres yeux la troisième femme commettre l’irrécupérable : celle-ci sourit en empoisonnant le petit dans ses bras avec une soupe, sa main tremblante divulgue néanmoins son involonté. La mère enragée va arracher son fils. C’est trop tard et le petit devient à jamais muet. Vivant, mais muet.
C’est à donner le froid à l’os, ce genre de trucage. On dit que c’est bien les relations humaines pendant
S’agissant des remèdes, un canon médical est en effet évoqué plusieurs fois au fur et à mesure du déroulement des histoires. Il porte le titre Huang Di Nei Jing, ou Classique interne de l’empereur Jaune. Vous en auriez entendu parler, sans doute, car c’est dit l’un des trois classique-miracle de la civilisation chinoise, les deux autres étant Dao De Jing, ou Livre de la voie et de la vertu, et Yi Jing, ou Livre de la mutation dont j’ ai écrit il y a 2 ans carrément. Ce symbole culturel me semble être inséré de manière plus ou moins forcée, vu du scénario, mais y est incarné le sens profond qui préconise qu’il faut soigner de l’intérieur un corps malade : l’immanent. Et l’une des pensées essentielles de ce Classique est ceci: « Le saint ne soigne pas le déjà-malade, mais le pas-encore-malade ; ne soigne pas le trouble déjà provoqué, mais le trouble pas encore arrivé. /圣人不治已病, 治未病 ; 不治已乱, 治未乱.» : présager. Hé bien, n’est-ce pas le même principe que la judisprudence que Deleuze a vivement insisté ?
Pour en savoir plus :
J’ai lu quelques paragraphes de ce classique médical sur l’Internet, en voici un extrait qui m’a bien intéressé et que je trouve très pragmatique. Si vous réussissiez tous à le pratiquer, les psychiatres partiraient en chomage.
Trop d’inquiétude, à soigner avec la colère / 思虑过度, 愤怒来治.
Trop d’effroi, à soigner avec l’inquiétude / 恐惧过度, 思虑来治.
Trop d’euphorie, à soigner avec l’effroi. / 大喜过望, 惊恐来治.
La tristesse et la mélancolie, la joie peut soigner. / 忧愁悲伤, 喜可以疗.
Trop de colère, à soigner avec la mélancolie. / 愤怒过度, 忧愁来治.
Postface:
- J’ai voulu au début vous montrer simplement ces lignes d’or du Huang Di Nei Jing que j’ai découvert grâce à Memoirs in China, mais c’est drôle, je finis par écrire abondamment pour introduire cette série-télé, qui mérite pourtant le temps que j’y ai consacré. Oups, on dirait que je fais Inverser l’essence et le bout, 本末倒置/ben-mo-dao-zhi...Mais qui sait lequel est l’essence et lequel est le bout, au final ?
-Notes sur les photos(source: www.sina.com.cn): à gauche, l'affiche pour la version anglaise; à droite, celle pour la version chinoise.Typiquement pragmatique dirait-on, et ce n'est pas sans raison...
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