L'art du montage Après avoir eu de petits soucis techniques, je reprends tant bien que mal mes besognes audio-visuelles. C'est beaucoup fatiguant de rassembler les plans et de les répéter et les couper, les coller et les aménager. Faire quelques petites décorations à la lettre, etc. Et quelques effets transition. Croyez que c'est fatiguant, surtout lorsque le logiciel se montre devant vous impitoyable au moment de sauvegarde, probablement à cause du problème de compatibilité : "les documents sont détériorés, il est impossible d'enregistrer le projet" et qu'on est obligé de répéter le processus: couper, coller et les aménager. Faire quelques petites décorations à la lettre, etc. Et quelques effets transition. J'ai fait cette répétition dans une urgence et, à la troisième fois, croyez que j'étais à la limite de l'explosion, les gestes étaient devenus mécaniques, je rassemblais, coupais et recollais ces vingtaine de plans en faisant les décorations à la lettre. Dernier plan à sa place, essai de la lecture du clip et oups, je ne sauvegarde plus et je passe direct au processus "produire". Eh bien, ça a marché. Le petit film est produit et transformé en format mpg sans rien laisser derrière lui que les plans initiaux de tournage avant montage.
Quant au tournage, c'est d'être prêt à se jeter dans un cadre sans limite et en même temps avec pleines de clous invisibles qui contribuent au façonnage qui prend la suite. C'est l'un des plus drôles, des plus passionnants des artisanats du monde, parce que vraiment, les images surviennent des fois et des fois il est question pure de tourner la tête, de voir et de saisir, ici, là, partout, avec et à travers la caméra.
Le montage fait ressortir ce qui n'est ni prévu ni vu, voire même ce qui n'est pas tourné. Beaucoup d'effets encore, mais je ne sais expliquer davantage.
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Une Funéraille
Je voulais aller, l'autre jour, à la conférence d'un lettré qui publie un livre sur le cinéma européen. J'ai été informée à la veille que le moment même aurait lieu les funérailles de la grand-mère paternelle. Elle "n'a plus"(mei-le 她没了) depuis 5 jours. Aurais-je le choix? "Viens à l'heure et ne sois pas en retard!". Bon. Autant dire que j'étais allée découvrir une funéraille.
J'étais tout de même un peu en retard, à cause de l'embouteillage de week-end, pour arriver à ce fameux lieu de funérailles : Xi Bao Xing Lu, que j'ai entendu parlé depuis mon enfance dans les blagues shanghaiennes : "hé toi, tu pers la tête, là, tu peux aller direct à xi bao xing lu! "
Le lieu n'était pas tabou, tout semblait normal....ou bien si, c'est un peu tabou quand même. J'ai appelé 12580 pour savoir comment m'y rendre en transport commun, le serveur n'a pas voulu prononcé le nom de l'endroit, à la place, il a préféré répéter l'adresse comme pronominal.
C'était un spectacle. Le lieu même ne me choque plus. Pour l'occasion, il n'existe qu'une musique funèbre que j'ai commencé à la trouver drôle. Ca dépend des occasions, bien évidemment, et pour le cas de la mort de la grand-mère, c'est plus un soulagement pour ses fils et filles comme pour elle-même. Lorsqu'elle était dans son état d'agonie, qu'elle était encore soignée d'une façon extravagante dans l'appartement où j'habitais, j'avais conçu quelques choses pour elle, sur elle, cette femme qui devrait avoir vécu tous les rôles, fille, filleul, mère, serveuse, etc. sauf celui de la femme. J'avais même pris les notes de ce qu'il surgissait de sa bouche, lors d'un diner par exemple, et ce qui me faisait rire à pleurer. Elle chantait tout d'un coup dans son lit, alors qu'on était en plein repas, par exemple. Chrétienne depuis son enfance (c'est un fait de plus qui est ironisé plus ou moins par ses fils et filles, dont la plupart ont été baptisés), elle savait chanter automatiquement Jésus bénisse, sauve moi, etc. etc. J'avais tellement ri que je ne pouvais pas finir ce repas-là.
Les gens ont bien crié et pleuré un peu dans la salle de funéraille, ont fait des tours pour dire adieu, et puis la porte à côté s'ouvre, les gens accèdent dans une salle en arrière, le cercueil est couvert. Les fis et filles, tour à tour et avec un marteau à la main, font rentrer les clous pour fermer le cercueil. Mon petit cousin, celui qui a toujours été gentil avec moi depuis qu'on était petit, me dit, soeur, il faut que toi aussi t'y mettes un clou. Je n'ai pas osé le faire. Je n'ai jamais manipulé un marteau et un clou de taille grande pour fermer un cercueil en bois. Non.
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L'homme de la flûteCe soir lorsque je rentre, dans un avenue qui fait partie de la vieille ville, j'ai entendu la flûte. Un homme, une flûte à la main, joue de la musique en se promenant. C'est véritablement de l'art, surtout qu'il joue bien cette musique et l'adapte parfaitement à l'ambiance de la rue à la tombée de la nuit. Je suis tout de suite enchantée.
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Un quiz de RHC'est quelques lignes que j'ai retenu dans la tête depuis plus d'un an. Elles me sont survenues lorsque je montais dans le train de Bergamo pour Milan, ou pour Verona, ou pour Sienna, je ne me souviens plus.
"Siamo spiacenti..." (on peut très fréquemment entendre cette phrase dans les gares italiennes), "il treno in destinazione di... è in arivo con 20 minuti di ritardo..." C'était à cause d'une grève, ou d'un retard très normal propre au système ferroviaire italien, celui régional plutôt que celui d' Eurostar...Enfin bref, j''ai inventé un quiz: si 1 Français, 1 Italien et 1 Chinois doivent travailler ensemble, comment faire?
La réponse que j'avais conçu était : C'est très simple! Que le Français gère le Chinois, qui gère l'Italien qui gère à son tour le Français. Ca fera un cercle gestionnaire idéal.
Parce que le Français est très logique et ça aidera le Chinois pour l'organisation, et le Chinois est suffisamment malin pour contrôler les caprices de toutes sortes de l'Italien, qui, à son tour, par ses petits n'importe-quoi à l'improviste, dérange sainement le Français qui sera un peu fâché, et arrondit un peu son carré...
Ai-je raison sur toute ces choses plus ou moins clichées? Mais alors, me demanderait-on, si dans cet équilibre on ajoute encore un Japonais, une Allemande, un Danois, une Africaine, un je ne sais qui, une etc. Comment faire pour gagner un équilibre' ?? Alors, bonne question!
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L'aperçu des dirigeants Dès lors, les journaux télévisés du soir me plaisent de plus en plus quand j'ai l'occasion de les regarder, et l'on capte certaines images bien impressionnantes. Par exemple, dès l'arrivée à Macao, le Président Hu est sorti de l'avion, main dans la main avec son épouse. Au moins pour moi, c'est la première fois que j'ai vu son épouse à la télé. C'est peut-être que j'ai très peu regardé la télé. Puis, à la fameuse réunion à Cobenhagen... qu'est-ce qu'il est beau le premier ministre Wen! Je ne l'ai jamais vu d'une telle bonne humeur, dans son manteau très classe, qu'il enlèvera à l'intérieur de la salle de réunion pour montrer son costume dans lequel il a autant de bonne allure.... Qu'on me corrige si j'ai dit l'irrécupérable. Humm.
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CanetCela m'est revenu tout d'un coup. Je pense à ces moments de solitude pesante, où tu me dis, Delphine, détends-toi un peu, allons prendre une crêpe à la plage et nous promener au marché du soir.
La proposition me fascinait tout de suite car je n'avais jamais vu la mer, la méditerranée, au clair de lune. Jamais vu le village Canet dans la soirée. Je savais que cela me sortirait de mon état de refoulement impossible de nommer.
On avait fait un grand tour pour garer, et encore un grand tour, traversant le marché au long de la plage, le manège de chevaux de bois, le casino, le petit port où se reposent des péniches, pour trouver un coin agréable sur le sable devant la mer. On s'était assis près d'une bande d'adolescents qui jouaient
hommes et se rigolaient autour des cigarettes et des mégots. Dans leur cri de rigolard notre causerie avec un bémol. Je t'inventais des historiettes, traçant une ligne de narration en pointillé, tu m'en parlais à ton tour et d'une voix rassurante. Tu sais que je pourrais rarement parler de cette manière et avec très peu de gens comme toi. Il y avait un moment de silence, très agréable, précieux même, dans lequel on se trouvait alors baigné dans une lumière limpide et argentée. On écoutait les flots, qui viennent et qui s'en font, on soupirait un peu, et je caressais les sables, qui glissaient entre les doigts, fluides et souples comme de la soie, réfléchissant une lueur blanchie, à la tombée de la nuit: c'est la fraîcheur environnante qui les a fait ainsi. Deux saisons. Le jour, la nuit. La chaleur, le tempéré.
Les quelques moments de délices à la table de la crêperie, au bord de la mer comme au centre-ville, un menu de galette arrosée par le cidre : aubergine, courgette, carotte, artichaut, épinards, olives, jambon cru, fromages, oeufs... je ne commandais que ces foisonnantes, ordinaires et bien typiques : ce sont les plus
bien-être, les meilleures
qualité/prix... Non. Il faut arrêter d'y penser.
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Contribuer, oeuvrer, émeuvoirC'est beaucoup d'émotions de voir s'accomplir quelque chose de complet. Beaucoup d'émotions de constater ce qui est abouti, ce qui est suspendu, ce qui fait charme, ce qui contient les sentiments qui coulent et flottent.
Des fois on pert la boussole dans les fluctuations. Lorsque l'on ne trouve pas de clés dans les consultations des gens, des plans, et de beaucoup autres choses, je n'y vois pas de solutions que de continuer sa route avec son coeur.
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Amies
J'ai retrouvé, à la conférence sur la virtualisation de l'Expo, une amie du lycée devenue aujourd'hui éditor d'un site-web d'informations. Sa présence est-elle un cadeau que m'a apporté le monde virtuel? Elle n'a pas changé d'allure, ni de caractère, et se trouve depuis toujours dans une situation très stable: à chaque fois qu'on parlait d'elle, on disait d'elle qu'il n'était pas impossible qu'elle vivrait de cette manière pour toute sa vie. Cette tiédeur semble être l'envers de ce que moi, je vis. Et on a curieusement tenu cette amitié de façon tiède au cours des années. A chaque fois de notre retrouvaille-- chaque fois c'est moi qui retourne d'un certain ailleurs, je ne me souviens toujours pas de ce dont on a parlé. Si, peut-être, de cette amie-là qui est aujourd'hui, après de considérables efforts qu'elle a fait à l'époque, ce qu'on peut tous constater, devenue une annonceuse radiophonique d'une voix aussi jolie qu'elle-même. Et qui s'est mariée il n'y a pas longtemps. C'est peut-être parce que l'on peut voir clairement le temps passer avec ces amies que ces dernières nous sont précieuses.
Dans la conversation, je peux tout de même sentir que quelque chose a changé. Indicible. C'est une sorte de confiance, de compréhension qu'on ne peine pas à chercher la cause et qui s'établit avec le temps. Des fois, un sourire suffit. Si je dois m'expliquer (et pourtant j'en ai l'horreur de temps en temps), je dirais qu'on pousse bien, chacun dans son coin.
Une autre amie qui travaille dans l'urbanisme m'a envoyé un cadeau qui vient de Xin Jiang. C'est un porte-monnaie, ou autant dire un porte-carte car il y a vraiment beaucoup de pochettes pour les cartes: fabrication manuelle en peau de chèvre. Ca a une touche très douce.
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Vous êtes...?
Un jour, en tourage avec Léon.
Une dame: Bonjour! Vous êtes...?
Delphine: Euh... Je suis...
La dame: Amie de Léon?!
Delphine: Oui, Madame!
Cette identité attribue me convient vraiment bien. Je veux dire ça me plaît bien cette identité.
Libellés: En Bribes, Audio-Visuel, Chine est-ce Chine, in Fabula, la chineuse chine, Post-it