31/05/2009

Oggi Oggi, vediamo l'ultima scena: la visite du jardin du Roi Gong


C'était un jour de grand soleil et ma cousine en déplacement à Pékin est venue me voir.

Depuis que j'ai fait deux fois Yuyuan à Shanghai depuis mon retour en Chine, j'ai compris que pour toutes visites des lieux touristiques il serait bien d'attendre les amis qui arrivent d'ailleurs et avec qui je pourrais visiter et revisiter un même endroit sans une vision pareille.

J'ai ainsi eu l'occasion d'aller à ce fameux jardin du Roi Gong 恭王府, autrement dit celui de M. HE Shen和珅, connu comme haut fonctionnaire corrompu et gâté auprès de l'Empereur QianLong乾隆帝 (me semble qu'il s'agit bien de QianLong).

C'était un après-midi de la semaine et il y avait quand même énormement de touristes, c'était horrible car nous marchions comme si nous étions en train de chercher un refuge . Les gens suivent sagement leur guide du groupe pour écouter l'explication des historiettes, que ma cousine et moi écoutent en feignant de contempler un pavillon ou le dessin sur les fenêtres : lorsqu'on a la patience d'écouter toutes les historiettes, bien sûr, parce que les mots d'explication sont très longs et parfois idiots: "voyez cette fausse montagne-là, voyez de quoi elle ressemble? ... là-bas il y a une grotte et tout à l'heure, voyez, là où il y a de la queue, donc tout à l'heure vous allez faire la queue là bas, vous allez toucher une pierre au fond de la grotte parce qu'on dit que ça vous portera du bonheur. " Et ce n'est qu'un variant inventif des mots touristiques.

Autre chose que je peux à peine supporter, c'est que les guides parlent toutes, et éventuellement tous, de la fortune. Comment HE Shen(和珅)a t il pu plaire à l'Empereur, par quels hasards et comment il a consommé ses argents, pour faire construire telle ou telle cour et chambre qui égaleraient une décoration que seul les empereurs méritent et "qu'aujourd'hui il n'en reste qu'ici à Pékin" (un arc du mur du jardin, me paraît-il).

Moi qui me crois innocente de l'Histoire de la Chine dans les détails, je ne sais, après avoir vu quelques épisodes de séries-télés, que c'est un officiel très gros et gourmand et qui est pourtant très éloquent. Il menait souvent des débats avec un autre officiel qui s'appelle Ji Xiaolan, légèrement moins gâté que lui, devant l'empereur. Ma cousine me dit qu'au fait, He Shen n'était pas aussi gros comme ce qu'on dit et il était beau, qu'il a été découvert par l'Empereur par pur hasard dans une affaire de rien. Le mot "corruption" est un crime assez grave et pourtant récurrent dans les milieux administratifs en Chine comme partout, ma cousine a dit que cependant, ce sont parfois les cadeaux qu'il n'a su refuser et ça partait de la bienveillance.

En effet, là, c'est une particularité chinoise. En Chine on a la tradition de s'offrir les cadeaux, par fois juste pour exprimer le sentiment d'amitié et quelque chose de plus avec ce geste, mais une fois que la personne perd le pouvoir dans son milieu, il serait accusé de corruption d'une vitesse étonnante. Est-ce vraiment only le problème de HeShen ou celui de la société dans laquelle il vit? Là, on pose une grande question mark.

On ne peut rien savoir de plus. Enfin pas moi parce que j'avais la tête gonflée devant les touristes dont les épaules se frôlent. Il y avait un très beau moment où ma cousine et moi trouvaient un endroit relativement calme pour parler un peu de nos propres histoires sentimentales. C'était sur un bateau en pierre au lieu de l'eau. C'était miraculeusement calme car les gens qui visitent ne prennent pas le risque d'aller sur ce paumé d'endroit qui risque de s'effrondre d'un moment à l'autre. Elle me dit que He Shen commandait tout. Il a voulu construire un pavillon, et donc il y a eu un pavillon, il a voulu ce bateau en pierre, et donc c'est fait. Bref, il a tout eu. En l'écoutant je rigolais. Je lui récitais ceci: "He Shen dit, qu'il y ait du vent, et ce fut ainsi; He Shen dit, qu'il y ait de l'eau, et ce fut ainsi. (和珅说,要有风,于是就有了风;和珅说,要有水,于是就有了水……). " Je demande à ma cousine, je dis ces phrases, sais tu de qui c'est, elle rit et me demanda, de qui c'est? Je dis aucune idée. Mais non, je rigolais. J'ai dit que c'était de la Bible, dans les premières lignes.

Qui a dit qu'en Chine on n'a pas de religion??



NB: c'est incroyable, j'ai trouvé par hasard sur Internet qu'il existait un film qui portait exactement le même nom ("l'Ultima scena"). C'est sûr qu'il y ait qch sous ma peau...



1 commentaire:

Io Kanaan a dit…

Merci pour cette ré-interprétation du commencement de la Bible!