26/10/2009

Miracle...?

Fête nationale, un point de recyclage ambulant.
Traduction-panneau:


chariot électrique          RECUPERATION     anciens billets RMB

télé couleur  (taille/prix)

climatiseur  (format-fenêtre/prix)
                  (split-système/ prix)
      frigo             80yuan- 400yuan
machine à laver  60yuan- 250yuan
un ensemble d'ordinateur  100yuan-1500yuan

recevoir aussi les chaffe-eau, micro-ondes, électro-ventilateur...
machine à coudre, ampli-stéréophonique, chaine stéréo, ancien bac d'élément, ancien mobile

Unité("dan-wei". ie: qui désigne une entité dans le service public) TOUS LES DECHETS

 

Au contre-champ de cette prise de photo est dressé un panneau où s'affichent des lignes d'anciens billets de RMB, bcp de Mao Ze Dong, autrement dit. Je dis je peux en prendre une photo? L'homme-propriétaire fut un peu angoissé et dit: ah non non non non non pas de photo.


***


Merci Cochonfucius de vos aides, tout de suite après avoir lu vos messages je suis allée réssayer et j'ai réussi à y connecter!! Au début il y a encore eu un "internal problem" lorsque j'ai cliqué sur "submit" mais là j'ai avancé jusqu'à l'étape du paiement. Encore une fois je suis obligée de suspendre la progression, car j'ai déjà rendu ma carte VISA française et que je n'ai pas encore fait une carte VISA chinoise pour faire un virement international. Je trouverai une carte pour payer ou j'irai me faire une carte VISA et tout sera réglé.

Prochaine fois si je n'arrive pas à connecter sur un truc important, je réclamerai et j'en écrirai un billet ici et ça va faire rouler les choses. J'en suis sûre. Dis-donc, suis-je gâtée?


***

Non. Il n'y a pas de miracle.

C'est le titre d'une installation lumineuse figurée dans le programme de la Nuit Blanche parisienne 2009 (parc des butte-chaumont, N.9) j'ai été d'autant plus frappée par cette phrase que l'auteur de cette oeuvre vient de l'Ecosse. Il parait que c'est un territoire en partie connu des fantasmes vivants où existe véritablement quelque chose de mystique. True or false?



Libellé: post-it





24/10/2009

L'illustration

Fête nationale. Dans le métro de Shanghai.



J'ai posté trop vite et ai oublié de mettre la photo. La voici.
Voir le texte en bas.

Don't mention it and never mind

Mon ordinateur ne fonctionne pas très bien ces jours, de temps en temps un problème de mauvais contact dans le fil m'empêche d'utiliser tranquillement le courant alternatif et mon battery mode dure toujours très peu de temps.

Mon ordinateur est-il tellement en panne qu'il ne me laisse pas voir les pages de l'ambassade et des consulats de France? Ce matin je me suis bien posée la question, car pour lire une info sur la projection des films début novembre sous le thème "20 ans après la chute du mur de Berlin", j'étais transférée vers la page de l'ambafrance-cn.org mais c'est "Connexions interrompues", j'ai essayé les pages des consulats, ou plutôt je testais ces pages et c'était toujours "Connexions interrompues". Quelques choses d'irrémédiables ont encore été commises? Ou juste un problème technique vraiment normal de réseau de connexion?

Début après-midi tout est de nouveau accessible. D'accord, c'est juste un problème technique vraiment normal de réseau de connexion.


***

J'ai reçu récemment un mél de l'administration de St Andrews pour me rappeler de ne pas oublier de follow the link to complete the online application form for the coming graduation ceremony, even if you wish to graduate in absentia. Ok très bien je vais le vite faire. Mais, à ma surprise, je n'arrivais pas à ouvrir la page de la online application!! Encore une découverte, impossible d'ouvrir la page d'accueil de l'université! (Mais au moment où j'écris ce billet, je peux déjà lire la page de l'université mais ne peux toujours pas ouvrir l'online application).

Je reporte le problème et on me dit que c'est du jamais entendu et que l'application ne se fait qu'en ligne. Que dieu me bénisse. Y a-t-il une solution?? ... Au pire, y a-t-il quelqu'un d'ailleurs...???

Ci-dessous la retranscription de ce que me dit Internet lorsque je clique sur le lien vers l'on-line application:


Échec de la connexion sécurisée
portal.st-andrews.ac.uk utilise un certificat de sécurité invalide.
Le certificat n'est pas sûr car l'autorité délivrant le certificat est inconnue.
(Code d'erreur : sec_error_unknown_issuer)


Illustrées d'un icone de police en plus, sympa. Je n'ai rien compris ce que veut dire ces lignes. Qui peut traduire??


***

- Heu... pour les groupes sociaux, tu peux utiliser Facebook.
- Pas d'accès en Chine...
- Twitter alors.
- Non plus!!
- (faint)...C'est provisoire !?
- Eh bien j'espère!!
- Mais youkou c'est bon quand même.
- Youtube? c'est rebouché il y a longtemps...
- Non, pas Youtube, Youku!!
- Ah Youku... Youku, si!! Ca c'est bon en Chine!!
- Très bien alors.








Libellé: in Fabula, Chine est-ce Chine, post-it

21/10/2009

Au travail



Fête nationale, station de métro à Shanghai



Du mois d'octobre jusqu'à la fin d'année (chinoise et pas tellement chinoise), ce sera pour moi le gros combat. Mon travail actuel est un peu difficile à décrire car c'est compliqué et il y a de temps en temps du changement.
C'est en général deux parties de missions, partie éditoriale et partie apprendre-et-savoir-tout-faire-sur-une-page-web pour notre site-web, plus la traduction, plus les etc.. Le projet est admirable en somme, et le tout est très très formateur et me permet de sortir des idées de la tête. J'en suis aussi très reconnaissante pour l'occasion.
C'est le marathon du cerveau qui durera des mois, et il faut que je me prépare avant que la veritable journée de comble ne commence. Je suis allée acheter de la noix et du sésame noir car la nutrition chinoise dit que manger de la noix revitalise le cerveau. Je bois aussi du lycium tous les jours car c'est bon pour l'oeil.
Mais j'ai encore cette mauvaise habitude d'abuser le temps lorsque je ne dors pas.
On dit qu'il convient que le travail et le goût se sépare. La passion pour telle ou telle chose (texte et image, pour mon cas) qu'on retrouve dans le travail entraîne les gens à s'épuiser et ce n'est pas bon pour la santé, pour la longétivité, que sais-je. C'est assez paradoxal car sans la passion pour ce que je travaille, je ne crois pas pouvoir longtemps me tenir.
Donc, encore une fois je suis prête à m'épuiser. Je pense au moment où j'entamais la rédaction de la première partie de mon mémoire. J'avais très peur de ne pas pouvoir finir la rédaction à temps, je travaillais dans un état hyper stressé, j'y suis parvenue à la fin. Et je crois que cette fois, de même, j'ai à m'y mettre à fond.

***


Je fais les aller-retour entre les bureaux. Ca me fait plaisir de découvrir la vie de bureau, et ça s'apprend, la vie de bureau.

C'est la première fois que j'ai eu l'occasion de travailler dans un milieu plutôt chinois, enfin... plutôt de rapprocher le milieu professionnel chinois. J'ai été très impressionnée par le fameux "rapport de production" dans la théorie de Marx appliquée dans le contexte chinois. L'espace de bureau est au vrai une mini-arena où la politique se joue constamment: qui dit que les Chinois ne s'intéresent pas à la politique. J'ai été étonnée d'apercevoir que la façon dont gérait, communiquait, contrôlait une rédactrice expériencée, qui ressemblait en quelque sorte à celle de la gouvernance à la chinoise. Autoritaire, ou plutôt le zèle pour le mythe de l'autorité et puis du pouvoir.Intéressant d'observer car on y voit un peu où se trouvent les problèmes.

Autoritaire, je crois bien connaître cela. A l'université pour préparer un petit trimensuel d'étudiants ou encore pour une soirée de fin d'année, les deux jeux sociaux de campus étant morts aujourd'hui, j'allais trop vite sans l'opinion des autres et je faisais les commandes speedy, toi tu vas faire ceci et toi cela, tu viens ici et toi là-bas, allez vite on n'a plus le temps!!! Un étudiant d'une année plus jeune que moi me disait plus tard, en rigolant, qu'à l'époque ils "avaient peur de moi". Ouh là, ça m'a sérieusement choqué et m'a fait un peu peur à moi-même.

C'est pour cela que je crois comprendre assez bien l'état d'esprit de cette rédactrice-là. Bien garder le pouvoir, imposer de près, contrôler, pour que les gens puissent sagement et correctement travailler. Mais non, bien garder le pouvoir, c'est aussi écouter les gens avant de prendre la décision, savoir les motiver et mobiliser, ordonner sans trop y imposer. Un peu de détente fait du bien à tout le monde car être chef, ce serait surtout tâche stressante et il ne faudrait avant tout pas se stresser.

Alors on se faisait des réunions, on se parlait un peu pour souffler le problème. Les choses se sont évoluées depuis un mois, avec fluctuations, vers le mieux et vers le plus ouvert, me semble-il. Ce qui est bien nécessaire vis-à-vis d'un travail collectif, quelque peu théâtral.

Pour ma part, j'apprends et dois apprendre par-dessus tout à communiquer ce qu'il y a dans ma tête sans me faire mal comprendre. Vraiment, les rares gens, chefs et pas chefs, qui parviennent à me comprendre sans trop de peine ni trop de paroles me sont très précieux. A constamment balancer les tâches, barbouiller sur le calendrier dessiné et redessiné, à ne pas se laisser compresser et à dire non mais attendez, ne pas se laisser craquer et laisser couler les bruits insignifiants. A se professionnaliser, en somme. C'est assez dur par moment mais ça m'amuse.

Bon, il me faut aller dormir. Et non je ne vais pas dire quelle heure il est. Il faut dormir quand même pour pouvoir cultiver le jardin. A propos, cet apprendre-et-savoir-tout-faire-sur-une-page-web est une mission ravissante. J'avais dit à personne que j'avais envie d'apprendre le web-design et multimedia après le Mundus, je crois? Je souhaite seulement que delphine-zhihong dong peut être vraiment divisée en trois pour tribler le travail.

Et puis comme je suis terrible je veux répéter le nom du jardin. Il s'appelle Pavillon France en Chine et c'est sous forme d'un blog et je sais qu'il n'est pas difficile de trouver son adresse.

L'important n'est pas que vous l'aimez ou pas aimer, mais que les textes et les clips à venir soient lus et soient compréhensibles. On ne peut juger qu'à la fin du projet si ça a de l'intérêt et combien c'est intéressant. Jusque là, certains journalistes chinois commencent à faire les extraits de certains textes. Ca me fait un drôle de sentiment: la gêne d'être copiée et la réjouissance et l'espérance d'être copiée et diffusée au plus grand nombre.








(nb: Merci Oncle Bernard et Xiao-bob de m'avoir fait découvrir les deux films que vous avez cités suite à mon billet sur la danse. Je suis particulièrement séduite par le film Le bal/Ballando Ballando: très joli nom en plus, j'irai absolument voir ce film si l'occasion me permettra)






Libellé: La Chineuse Chine, in Fabula, post-it

Le billet raté: jouer au basket avec la bande de Xinjiang


Terrain du basket, le 4 octobre.



J'accuse... Encore une fois google a commis l'irrémédiable sur mon compte.

J'ai préparé depuis le 12 octobre un billet long intitulé "jouer au basket avec la bande de Xinjiang". J'ai rédigé dans le brouillon en ligne, j'étais sur les dernières lignes le soir du 19 octobre et là, je ne le trouve plus. Inutile d'en pleurer, alors je retrace le billet.


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C'était le 4 octobre. Mei m'a appelée : Dong, viens jouer au basket et puis allons à la piscine!
Mei est l'une de mes amies universitaires qui restent amies, l'une des membres de l'équipe féminine du basket.
Ca fait 3 ans qu'on ne s'est pas contactée. Je la croyais disparue au fait, retournée à Xinjiang, ou était en poste à Nankin.
Mais non. Lors de mon dernier retour à Nankin, dans un dîner avec les anciennes équipières, aujourd'hui devenues inspectrice, rédactrice, agente de commerce..., j'ai entendu de nouveau la voix de Mei, inchangée, qui dit à l'appareil, je suis à Shanghai, Dong!! On se voit!!

***

Lorsque j'ai revu Mei qui est venue me chercher, j'avais l'impression qu'on s'est quitté il y a juste deux jours. Ah, t'as pas changé! Mais toi non plus t'as pas changé...ô...que si, quand même un peu...
Le terrain de basket est à l'intérieur d'un quartier d'habitation haut de gamme, proche de la Tour de la Perle Orientale.
Mei a fait venir les amis pour qu'on puisse jouer en équipe. Ce sont tous les gens de Xin Jiang, alors que d'apparence, cela ne se distingue pas facilement. Ce sont ceux qui, après les études à Urümqi, sont venus à Shanghai tenter leurs chances et mènent aujourd'hui une vie bien à l'aise.
Une fois entrée sur le terrain, j'ai voulu jouer "comme avant", le trois contre trois, ou mieux, le cinq contre cinq. J'aime quand on marque un panier en équipe. J'aime aussi l'ovation qu'on nous donne à chaque fois qu'on fait une belle collaboration.
Tout ça me manque car le sport en équipe, c'est tout de même assez difficile lorsqu'on a quitté le campus.

***

A un instant on a joué "au terrain complet": courir du panier A au panier B du panier A au B.
Ce n'est pas tous les jours qu'on peut ainsi s'élancer dans l'air. Cet état m'est éloigné, mais tout était tellement vrai lorsque je courrais en pleine vitesse sur le terrain.
Je devenais une autre.
Le "terrain complet" a duré 15 minutes, à la fin je me dis, je n'étais pas aussi "vieillie" que j'avais imaginé car apparemment, je me tenais encore bien.
La réalité était ceci que le lendemain j'avais une crampe persistante au mollet.

***

Ensuite je suis allée à la piscine avec Mei. Les clubs de quartiers d'habitation fonctionnent comme ça, pour ceux qui n'ont pas la carte, le prix est hautement élevé. Piscine: 10yuan pour les membres, 8 fois plus cher pour les non-membres.
On s'est baigné un peu et puis Mei voulait aller à la petite chambre de sauna. C'est qch que je n'aime pas trop, le sauna, car les vapeurs réveillent la fatigue dont je me méfie tout le temps.
C'est dans la petite chambre remplie de vapeur qu'on a commencé à parler de l'intime. Ca va la vie à Shanghai ces jours? Mei savait ce que j'allais demander. Tu es au courant de ce qui s'est passé à Urümqi? Oui, bien entendu. L'émeute, comme on dit? Toujours l'histoire du désir de l'indépendance? Tu sais, les émeutiers, violence dans la rue, et ils forçaient les gens de les suivre, sinon ils tuent. Il y a eu de la mort parmi tes connaissances? J'ai appris qu'un ami de l'un des amis est mort. Ah.
Je dis, j'ai envie d'aller voir à Urümqi prochaine fois lorsque tu rentres. Mei a dit pas de problème, promis.
Sinon, tout va bien à Shanghai pour Mei, avec son copain français elle menait tranquillement sa vie.
L'ennui est que, comme elle est de l'éthnie de Kazak(hstan), elle devait normalement épouser un homme de la même éthnie. Pour cette relation qui franchit la frontière, sa mère est résolument contre et Mei n'a pas encore de solution.
Bah, tu vis de ton côté et avec ce bonheur que tu as, Mei, après, tu verras.
Et Mei pense de même.

***

C'est par pur hasard que je suis allée à la maison de la cousine de Mei qui s'est mariée récemment et qui habite le quartier. Je découvris l'apéro de Kazak, qui pour moi égale un festin: les fruits secs, le thé du lait, les fromages de brebis (super surper bon...), les salades des légumes... Tout était ramené de Xin Jiang, tout était bien aristocratique.
A la télé on regardait un vidéo du jour de mariage de la cousine. Il y avait un bal de noce et ca avait l'air très sympa. Personnellement, je trouve que le bal est l'une des meilleurs façons de fêter la noce, alors que la plupart des chinois ne font rien que de manger et de faire les plaisanterie pour produire du rire.
Je voyais alors Mei, habillée de robe noir, qui dansait d'abord toute seule puis avec une autre jeune femme, un peu à la folie. Elle devrait avoir trop bu le jour même. Et qu'en dirais-je? Cette Mei que je connais a toujours ce charme magnétique, et si un jour Mei ne dansait pas, j'aurais du mal à la reconnaître.
Devant la télé Mei a eu l'air timide. Mais ce n'était que passager et elle devrait être contente de ce moment de festivités. Après s'être vue danser, elle prit un luth de Xin Jiang et joua de la musique. Je n'ai jamais su que Mei savait jouer cet instrument. La musique était très belle et exotique.

***

Tout le monde est parti au restaurant de Xin Jiang, impossible de s'y échapper. L'endroit s'appelle 耶里夏丽(Ye-li-xia-li), qui signifie "The World". Curieux, non? Pourquoi je tombe une fois à l'autre sur ce terme.
L'ambiance a changé un peu, par rapport au moment du jeu sur le terrain. Les gens de Xin jiang parlaient entre eux en langue de Xinjiang, bla bla bla... De ne rien comprendre et d'entendre parler une langue comme le chant d'oiseaux, de temps en temps, ça n'a point de mal.
Par moment les gens laissent glisser quelques mots en mandarin, pour que je les entende, bien sûr. Le mandarin pour eux est un peu la première langue étrangère car ils l'apprennent qu'à partir de l'âge de 7 ans.
Un monsieur a voulu me raconter une blague, ça a fait rire tout le monde à table sauf le copain de Mei et moi. Mais j'ai saisi vaguement l'idée: un jeune homme de Kazak se fait arrêté par un agent de police parce qu'il est censé avoir volé un lingot d'or.
C'est une blague, ça??
Je crois avoir compris et avoir senti la méfiance des gens contre le pouvoir.

***

L'ambiance était un peu tendue pour un instant. C'était au sujet du mariage de l'éthnie. Il est vrai que, sur la table, tous ceux qui sont mariés sont de la même éthnie de Kazak. Mei s'est fait suggérer qu'elle devrait être sage et écouter sa mère et arrêter de faire n'importe quoi et à son gré. Mei critiquait assez ouvertement le cynisme de son entourage: il y a des gens de Xin Jiang qui profitent du confort ici, ne s'intéressent pas à ce qui se passent dans leur région et qui prétendent fiers de leur éthnie. Quelle drôle de supériorité éthnique et quelle idée de sang pur.
Pour être franc, le règlement du mariage de Kazak m'a fait sérieusement penser aux animaux domestiques: il faut que ça matches. Sorte d'exclusivité, compréhensible mais à s'en méfier, car il y a encore un mot tabou que ni Mei, ni son copain, ni moi n'a prononcé: le racisme.
La phrase est quand même ainsi dite:"c'est un peu comme les allemands, ça..." Je ne sais pas exactement ce que c'est, le racisme. Mais il me semble que toute exclusivité des éthnies, des races, n'est pas de l'échelle de "raciste". Par respect, il convient de ne pas mépriser les gens de d'autres races/nations, aussi par respect, il convient de ne pas imposer le chapeau du "raciste" sur la tête de ceux qui manifestent trop de zèle pour leur éthnie/nation.

***

Je me suis excusée et je suis sortie du restaurant avec Mei et son copain avant que le festin ne soit terminé. Ils sont très chaleureux, hein? me sourit Mei, t'y rentres avec moi, Dong, tu vas voir, là-bas c'est différent.

Au carrefour du quartier commercial de Xu Jia Hui, j'ai vu sur le passage aérien une grosse banderole sur laquelle s'écrit: "Vivement la solidarité du peuple de toutes les nations du pays! ("全国各族人民大团结万岁!") Dis-donc, le design urbain de la ville est pleine de créativité aujourd'hui.

Est-ce encore par coincidence que l'on repère cet endroit-là pour afficher cette banderole?

La journée a été très longue et vite passée.






Libellé: La chineuse chine, Chine est-ce Chine

08/10/2009

La danse de bal

(Photo: salle de danse de bal- ii)


C'était le 6 octobre.

J'avais demandé plusieurs fois à ma tante, peux-tu m'emmener à une salle de danse que tu fréquentes? Idéalement, je veux aller visiter Paramount... Mais je sais que c'est cher et qu'il faut avoir qn d'accompagnement. Et qu'est-ce qu'elle m'a dit? Ce sont les vieux qui se trouvent là et qui chattent entre eux, que veux-tu d'y mêler dedans? A moins que t'as qn d'accompagnement.

Par défaut, on a mis accord pour aller danser dans une salle de danse qu'elle fréquente, pendant les vacances.

Le 6 octobre, après-midi, la Salle Weiwei juste derrère Paris Printemps, facile à trouver, ne sois pas en retard!!

Ok, d'accord, mes jambes ayant encore mal, à force de courir sur le terrain du basketball l'autre jour, j'ai dit Ok tout de même, en pensant que ce serait l'unique chance pour aller découvrir une salle où dansent les gens de 40-60 ans : parce que si c'était juste pour danser, je choisirai absolument autrement la salle.

En arrivant, alors même que je rejoins ma cousine, elle m'informe dans un premier temps que l'on tombe mal, qu'aujourd'hui c'est une scéance spéciale pour que les gens d'âge moyen viennent danser en faisant la rencontre. Ah bon. Mais on peut toujours rester entre nous. Génial.

La salle n'est pas petite. Ma tante dit qu'elle est venue il y a une dixaine d'années, que c'est les amis qui lui a proposé de venir ici. Du style des années 1980? C'est chouette... Mais je me suis trouvée aussitôt effarée par la musique. C'est en live, ma foi, et en plus c'est la musique d'autre fois, les chansons de la période révolutionnaire! Un homme joue du clavier électronique, c'est tout à fait des années 1990. Deux hommes chantent à l'alternatif, plein de zèle et impossible de les arrêter même si leur voix sont franchement terrorrisantes et, je n'exagère pas, polluantes.

J'ai dû m'y accomoder, finalement ce n'est pas si mal de réviser un peu ces chansons que j'entendais, lorsque j'étais petite, dans les films au thème de la guerre: j'aimais bien ces films qui faisaient éloge à l'armée de la libération et j'étais souvent profondément émue par l'aspect héroique des histoires. Les chanteurs ont de bonnes mémoires car ils ont tout chanter sans un mot manqué dans les paroles, et ils ont presque tout chanter sauf l'hymne national.

C'est dans cette sorte de musique que les gens dansent. Ils ont l'air habitué et expériencé de saisir le pas en suivant la musique. Au début j'avais du mal à y croire, mais tant qu'il y a le rythme, c'est vrai que c'est toujours dansable. Le problème de suite est, quel rythme? et pour quelle danse?

Trouver le rythme pour telle ou telle danse, ce n'est que le début de la perte de ma raison. D'abord je me trouve peu sensible au rythme de ces musiques. Ensuite, même si l'on me dit que celle-ci est pour le rumba, (ah très bien je connais le rumba), celle-là pour les trois pas et celle-là encore, pour le Jitterbug, je me trouve un peu gênée car en observant les gens danser, je sens que ce que j'appelle comme rumba et ce que eux l'appellent, c'est complètement deux choses.

A expérimenter donc, en tout cas je n'y suis pas pour rester assise regarder les gens et subir de ce bruit désagréable. Ma tante a fait venir deux de ses compagnons de danse. Un monsieur de soixantaine, et plus tard, un autre de cinquantaine. Monsieur le soixantaine est très bon compagnon avec ma tante, ça fait des années peut-être qu'ils ont dansé ensemble, Cela se voit lorsqu'ils dansent un air aux pas vites, tout à l'aise, et en pleine cohérence. Ma tante, dans une veste scintillante, tourne un peu à la folie avec ce monsieur. Elle adore pivoter sur ses talons et laisser voler haut sa jupe, ce qui ne m'étonne pas même si c'est la première fois que j'ai vu son air tout ravi et son visage qui a fleuri.

Monsieur le soixantaine parle peu, me regarde simplement en souriant. Aucune discussion n'est possible, alors il m'invite à danser le rumba. C'est alors que j'aperçois que nous interprétons chacun notre propre rumba, que j'ai appris que leur danse ne fait pas partie de danse argentine mais celle de bal: 舞厅舞 (wu-ting-wu). Alors je bannis tout et essaie d'apprendre son pas de bal. Le monsieur danse mais ses pas sont bien confus, je ne peux donc pas bien imiter son pas. Impossible de suivre, d'autant qu'il ne dit pas les un-deux-trois-quatre, indispensable pour relever les cadences.

C'est avec ce second monsieur que j'ai retrouvé un peu la morale. Il m'a d'abord guidé pour un air de quatre pas. Je lui ai demandé ce que c'est comme pas de danse. Sous la lumière sombre et dans la musique bruyante, j'ai entendu vaguement sa réponse: pas libre. 自由步 zi-you-bu. J'en suis émue, et c'est là que j'ai compris qu'il y a quelque chose qui coule dans l'air de cette salle. Il m'a ensuite appris le Rumba de bal, en prononcant ensemble le un deux trois quatre, ça s'apprend vite en général puisque le pas même n'est pas compliqué.

Le reste du temps est pour s'amuser, se laisser inviter à danser, plutôt maladroitement au début mais de mieux en mieux si l'homme guide bien le pas. Il m'est arrivé une fois qu'un homme qui a l'air très businessman mais qui est moins vulgaire que j'imaginais m'invite à une valse de trois pas. La valse, c'est ce que j'ai appris à St Andrews, lorsque je suis allée une seule fois au salon de la danse. Un professionnel me guidait pour danser un air assez rapide de valse, en trois pas, à franchir largement le pas, et on parcourait toute la salle en se tournant en rond. J'avais un sérieux vertige à la fin à cause de mon anémie, mais c'était un grand bonheur que je ressentais de ce moment onirique, et très rare à la fois.

Le gentil businessman me dit, en dansant, que mes pas sont bons, mais il faut bouger le corps en haut et en bas, plutôt qu'à gauche et à droite. Mouvement entre le haut et le bas? Du genre parcours de Deng Xiao Ping, non mais qu'est-ce que je suis folle.

Tout au cours de ces deux heures de danse, une dame de plus de 50 ans comme biens d'autres se promène entre les gens, l'air sérieux, et font les notes sur un feuille. A un moment donné elle est allée parler au micro: c'est l'organisatrice de cette activité de rencontre-danse. A ma surprise, elle commence à prononcer les détails des infos des candidats. Moi je supporterai pas qu'on annonce d'une telle manière que Madame Delphine, 55 ans, de taille 1,65m, a un fils faisant les études au Japon, un appartement dans le district Hong kou, cherche un homme gentil et peu importe s'il n'a pas de maison ou qu'il n'est pas très beau / et le mieux et que l'homme soit beau et ait une maison et que ce ne soit pas très loin du centre ville.

A ma surprise encore, dans toute la salle, il semble que je suis la seule à être choquée par cette "ouverture" , alors que je n'ai rien à faire dans toutes ces affaires: je suis en même temps la seule moins de 30 ans dans la salle.

Ca y est, elle a annoncé toute information et ensuite, dit-elle, cette activité est organisée aujourd'hui, le 6 octobre, et puis il y aura une autre scéance, le 8 octobre. Tout à l'heure nous allons diner tous ensemble, si vous vous êtes inscrits, merci de ne pas vous absenter...hein... vous vous inscrivez, et donc vous devez venir.

Pourquoi ce genre de largos, cette pratique de communication sensorielle et d'espion amateur? Cet air dans lequel semble s'accroupit un secret quelqueconque? Se rendent-ils compte qu'à force du jeu, le paranoïa et la schizophrénie atteindront tout le monde? Mais peut-être ceci est déjà le cas. Peut-être c'est juste que ces jours sont complicitement considérés comme journées de répétition pour eux. Peut-être c'est naturellement politique à la chinoise. Peut-être je suis encore gravement naive.

L'après-midi se termine en un moment de dischotèque. Alors ça veut dire que les organisateurs souhaitent que les gens se souviennent de la danse de disco d'autre fois. C'est tout à fait la scène de 1980, que j'ai connu à la télé, qui se produit. Lumières éteintes et commencent à se tourner les boules illuminées en couleur, les projecteurs d'une lumière fine et faible. Ma tante nous incite à aller dans la piste, ma cousine et moi. Danser librement, je le sais, mais comment, dans cette ambiance décalée? Je reste plantée dans cette lumière sombre, un peu ennuyée.

C'est là que j'ai rencontré un homme, habillé de noir, qui danse seul, son corps étant presque comme celui d'un danseur argentine professionnel: sorte de perfection. Je dis qu'est-ce que tu es en train de danse? Lui veut alors m'apprendre quelques pas de Jitterrbug. Il dit que quand tu danses dans la piste, les gens regardent et en parlent. Je dis Ah. Il me dit qu'il te faut lever la tête et regarder en avant, puis m'aprend les pas de base et prononce à haute voix les un deux trois quatre: comment bien bouger et poser le corps sur le pas de deux, où mener le rein sur le pas de quatre. De ses mains qui me tiennent j'ai ressenti une force impulsive et déterminée, qui soutient mon corps lors du mouvement, le tient dans l'équilibre qui évite de tomber, une force qui me plaît bien.

Il hurle presque dans ce chahut dissonant: les pas de base sont très importants! Il faut bien apprendre et pratiquer ces pas avant d'apprendre les pas avancés! (je le sais, les profs de danse argentine disent pareil)! Je lui souris, lui dis à haute vois: tu as enseigné la danse? Il dit qu'il est juste là pour se divertir. Il me crie ensuite, d'un ton plus grave et ralenti: " Tu sais, c'est très simple!!... Juste quatre pas, quatre!! ... C'est pas compliqué du tout!!... Et après, c'est l'homme qui te guide!! Et tu n'as qu'à le suivre!! ...Tu suis ses pas et tu y arriveras!!... As-tu compris??" Sur ces paroles, dans ses yeux grands ouverts, brillent alors une lumière forte et qui perce tout droite, m'a surprise voire légèrement bouleversée, dans ces musiques vibrantes, mais dont je n'ai pas peur. C'est le noirceur que j'y ai vu au fond.

Pendant deux secondes j'ai eu envie de pleurer. Sans blague, et je me souviendrai de ce choc fugace. Fait-il aussi partie des répétitions, dans qule monde je vis, et ses paroles... Je suis retournée vers ma cousine, l'air un peu perdu. Ma cousine me donne un sourire significatif, ma parle en douceur : vous avez davantage parlé que dansé alors...Bah...C'est tout ce que je peux prononcer.

A la sortie de la salle, je dis au revoir à tout le monde, je vais par là, à l'Alliance française pour les livres. Au bout de deux seconde, ma tante demande, Quoi? Et ses yeux parlent: say it again? Je dis je vais à l'Alliance française... Heu...c'est-à-dire le centre de formation de la langue française... J'attendais qu'elle me demandait ce que c'était. Mais elle a l'air soulagée et satisfaite. Ah d'accord, alors à bientôt!

Est-ce que le mythe de la langue française habite toujours le coeur de la génération des 40-60 ans? Est-ce que l'affinité et confiance en cette langue subsistent encore chez les jeunes d'aujourd'hui? En tout cas moi, j'aime, puisque, quoique compliqué, ça sonne tellement cantabile.



Libellé: in Fabula, Chine est-ce Chine

Heu...ai oublié de joindre la photo. Je reprends.
(Photo: Salle de danse de bal)


Qui est "in", qui est "out"
(interprétée par: Serge Gainsbourg)
Source: cliquez ICI


Jusqu'à neuf c'est O.K. tu es "In"
Après quoi tu es K.O. tu es "Out"

C'est idem
Pour la boxe
Le ciné la mode et le cashbox
Qui est "In" qui est "Out"

Moitié bouillon ensui' moitié g-In
Gemini carbur' pas au maz-Out
C'est extrêm-
ement pop
Si tu es à jeun tu tomb's en syncop'
Qui est "In" qui est "Out"

Tu aimes la nitroglycér-In
C'est au BUS PALLADIUM qu'ça s'éc-Out
Rue Fontaine
Il y a foul'
Pour les petits gars de Liverpool
Barbarella garde tes bott-In's
Et viens me dire une fois pour t-Out's
Que tu m'aimes
Ou sinon
Je te renvoie à la scienc' fiction.
Qui est "In" qui est "Out"


Libellé: Audio-Visuel, in Fabula, post-it
(Salle de danse de bal)


Qui est "in", qui est "out"
(interprétée par: Serge Gainsbourg)
Source: cliquez ICI


Jusqu'à neuf c'est O.K. tu es "In"
Après quoi tu es K.O. tu es "Out"

C'est idem
Pour la boxe
Le ciné la mode et le cashbox
Qui est "In" qui est "Out"

Moitié bouillon ensui' moitié g-In
Gemini carbur' pas au maz-Out
C'est extrêm-
ement pop
Si tu es à jeun tu tomb's en syncop'
Qui est "In" qui est "Out"

Tu aimes la nitroglycér-In
C'est au BUS PALLADIUM qu'ça s'éc-Out
Rue Fontaine
Il y a foul'
Pour les petits gars de Liverpool
Barbarella garde tes bott-In's
Et viens me dire une fois pour t-Out's
Que tu m'aimes
Ou sinon
Je te renvoie à la scienc' fiction.
Qui est "In" qui est "Out"


Libellé: Audio-Visuel, in Fabula, post-it


Le grand spectacle collectif

(Scène de la Soirée: la cube de lumières, la pigeon
nb: soyons patients, j'ai pris bien des photos dans la rue pour argumenter en faveur de ce que vous allez lire.
Mais bien évidemment, il me faut du temps pour le faire!
)



Pratiquons un peu le flash-back car je supporte pas le temps qui rush à la folie et qui m'arrache les 8 jours de vacances en un clin d'oeil. Enfin...j'exagère encore.

Maintenant qu'on est au dernier jour des vacances, je suis assurée qu'il s'agit là d'un grand spectacle collectif. Nom de Dieu, est-ce que Guy Debord est déjà traduit en Chine, et combien de professionnels qui travaillent dans le média l'ont lu, l'ont vu? Qu'on pose le terme d'une "Société du spectacle", et rien ne pourrait mieux convenir. Du haut en bas, du bas en haut. Des chefs d'Etat au peuple en passant par la fameuse télé centrale, tout le monde semble être affecté par un drôle de symptôme, pris dans une euphorie et pratique tactiquement le transfert sentimental.

C'est à cause de ce délire collectif que j'ai pris du retard et que, après les vacances, n'ai rien eu que des dettes rédactionnelles. En plus, contre toute apparence de la programmation des billets, mon projet des écritures de blogspot est perturbé(!) par la force inéluctable dûe à ce grand spectacle. je pensais au départ à rédiger des choses sur la Rivière Suzhou, sur la nouvelle vie de bureau où j'ai retrouvé un peu les souvenirs de la rédaction des magazines d'étudiant, sur quelques scènes, pour être plus précis, des transformations à vitesse et qui se balance entre tensions internationales, espionnage redoutable, feeling hallucinant, comédie burlesque et à la con où le rire s'impose.


J'ai encore pris du retard pour rapporter sur ce que j'allais rapporter. Je rattrape. Par où commencer?

Alors, parlons un peu de la télé-communication dans le journal télévisé de CCTV. Je regarde ça tous ces soirs car je le trouve comme une série-télé, un peu à l'anglo-saxon, si je puis dire. Il y a je crois deux jours, le Président Hu (Hu Jin Tao Zong Shu Ji/Zhu Xi, pour ne rien confondre) a visité le Palais d'Eté comme une star et les dames qui l'ont vu passer ont crié comme de jeunes filles-fans. Et il répète: être ouvert, être ouvert, relaxez-vous, relaxez-vous, amusez-vous, amusez-vous (ie: enjoy your visit to the park). Hier et aujourd'hui il visite les centres de contrôle de caméra dans les lieux publics, hier c'était je crois Hu Shuji et aujourd'hui on l'appelle Hu Zhuxi (Chairman Hu). Allusion ou pas allusion à l'autre Hu, ou l'un des autres Hu, que Dieu le sache. Et on reporte les infos peu informantes, dans une rivière de je ne sais à quel pays, l'eau qui coule devient tout d'un coup rouge foncé, à moitié, et les autorités ont dit, après l'investigation, ils ont cru que c'était juste une malice, que rien a été empoisonné. Je fainte.

CCTV commence aussi à se dénoncer, pour ne pas dire se suicider, le cadre glisse par moment sur les caméras de surveillance (j'ai l'impression que c'est une tradition de sécurité publique largement importée depuis UK) : bingo, je l'ai fait moi aussi, c'est drôle, quelque peu thrilling si l'on est dans un état second, et puis il y a des caméras qui sont pas du tout cachées et sont tout joliement conçues. Le cadre dénonce aussi les micros de pecheman qui s'étend jusqu'aux pieds des soldats en marche lors de la grande Parade, jusqu'en haut des têtes des gens qui applaudissent lorsque M. Hu leur a adressé quelques mots. Exigeance d'un trucage sonore. Pas du tout surprenant.


Au début de la grande soirée du 1er octobre, je me sentais encore confuse devant ce que j'avais vu sur l'écran, les dirigeants étaient assis autour de leur table et ne mangeaient ni buvaient, l'air tendu, nerveux, et alentour, quelques costumes noirs faisaient les va-et-viens et exposaient parfois discrètement leur badge sur lequel on ne pouvait rien décrypter à cause de la taille petite des caractères. On se demandait ce qui se passait, ce qui se jouait plutôt, car alors qu'on voyait l'air relaxé de M. Jiang Zemin, dont le visage était encore peu aimable le matin du même jour, on était obligé de se dire que c'était une scène de polar politique qui se jouait, ou qui sait, qui se reproduisait. Jeu de rôle sur la terrasse de la Tour Tian an men, ça, c'est bien du luxe.

L'information s'est laissée courue qu'il y aurait une surprise à la fin de la soirée. La surprise est ceci que les dirigeants sont descendus de la Tour, ont franchi le pont sur les douves pour rejoindre les gens (dit aussi "le peuple") sur la Place ("les gens" étant souvent les jolies danseuses en costume éthnique), les tenir par la main et dansaient tous ensemble.

Les paroles en chinois du chant ultime se trouve dans ce texte, émouvant à donner le frisson.

J'aimerais traduire un petit extrait: 

... 你紧握百姓的手,就是握住江山握住春秋/ (Si) tu serres la main du peuple, alors tu serres le fleuve-montage, serre le printemps-automne. (nb: fleuve-montage,jiang-shan et printemps-automne, chun-qiu, sont expressions poétiques et généralistes qui désignent le territoire et le temps ou la durée)
... 百姓紧握你的手,就是握住幸福握住锦绣。/ (Si) le peuple te serre la main, alors il serre le bonheur, serre la beauté splendide. (nb: la beauté splendide est expression poétique qui implique les beaux paysages ou les belles perspectives du pays. )

D'une douceur complètement fabriquée en Chine, comme on préconise dernièrement.

Les références littéraires devraient être celle de Livre des Odes (诗经):
"Te tenir la main et vieillir avec toi" (zhi-zi-zhi-shou; yu zi jie lao/ 执子之手,与子皆老). (nb: attention, hommes, si vous êtes épris d'une fille simplement chinoise et que vous voulez la séduire, le geste de tenir sa main aurait le même effet que lui imprimer un baiser, sur la bouche bien sûr)

Mais curieusement, j'ai pensé aussi à La Songe d'une nuit d'Eté de Shakespear, ça matches plus ou moins, non? Pourtant je n'ai pas lu un mot de cette oeuvre.

Ca a été sincèrement spectaculaire, cette soirée.



Libellé: in Fabula, audio-visuel, Chine est-ce Chine

 

06/10/2009

L'émission spéciale: les chansons - (ii)

(Photo: nuit, extérieur, néon. Idem)



Et puis, le même militaire de moins de 35 ans a voulu chanter. Plusieurs chansons militaires ont été chantées. Je traduis ci-dessous quelques extraits, car je les aime bien aussi, ces chansons, moins parce qu'elles sont belles qu'elles ont marqué le temps d'entraînement militaire que j'ai vécu. Les deux temps, à l'entrée du lycée comme à l'entrée de l'université, ça a toujours été un très bon souvenir et j'ai toujours gardé mon admiration pour nos coaches militaires, pour les soldats en général. Ce serait bien un sentiment de crédule, un sentiment partagé par bien des gens ordinaires, par les étudiants qui étaient sur la Place il y a vingt ans et qui ne voulaient pas la quitter parce qu'ils avaient pleine confiance, pour ne pas dire dépendance, sur leurs chefs-parents: svp donnez-nous la démocratie et je vous en remercie, vivement la patrie ; ou bien, allez, ordonnez la démocratie, vite vite, sinon je vous emmerde je reste ici attendre votre résignation, sans manger ni boire et nous serons toujours grands et libres comme la déesse en marbre. La la la... non mais je ne quitte pas la Place. L'ordre de feu n'était pour eux qu'une blague de "Wolf is coming", un feu jaune en quelque sorte. Ils devraient croire qu'ils étaient encore à l'étape de la première et de la deuxième fois de "Wolf is coming" le mensonge, alors qu'ils étaient déjà à l'étape d'ultimatum, Wolf was really coming.

Les soldats d'alors devraient aussi avoir ce sentiment crédule avant de marcher vers la Place. On n'ira pas tirer, c'est impossible. Mais non, tais-moi, les soldats du monde entier ne doivent pas avoir du sentiment, qu'on suit l'ordre et point barre. L'ordre, qu'est-ce que c'est important. Il ferait bien de connaître les règles quand on est dans un jeu, comme dans un amour. En plus, dans ce noir-là, chaotique, qui, qui pouvait distinguer les étudiants des "émeutiers"? S'il n'y avaient pas d'émeutiers, il suffit d'en imaginer quelques-uns pour pouvoir tirer. Mais encore non, détrompe-moi, pourquoi dans les armes des soldats d'alors il y avaient de vraies balles?? Je veux dire, pourquoi les agents de police à Paris du mai 1968, par exemple, avaient n'importe quoi dans leur fusil: de l'eau, des balles de brouillard, de pierres, de feux d'artifice, que sais-je, pour lutter contre les jets de pavé des jeunes passionnés? Hé bien je crois que c'est parce que les soldats chinois étaient trop sérieux et, bien évidemment, avaient peur de perdre la tête (au sens le plus strict possible!), une fois que son non-agir soit dénoncé comme preuve de complicité des forces ténébreuses qui nuisent aux masses populaires. (ouh là là~ quel crime...)

On parlait de quoi déjà? Ah oui, les chansons. Le jeune militaire dans l'émission spéciale commence le jeu de la-ge (拉歌:tirer/entraîner les chansons...vous me pardonnez, je ne sais mieux traduire) pour inviter à chanter:

yi-er-san-si-wu, wo-men-deng-de-hao-xin-ku/ 一二三四五,我们等得好辛苦/ un deux trois quatre cinq, nous attendons avec tant de peine;
yi-er-san-si-wu-liu-qi, wo-men-deng-de-hao zhao-ji/ 一二三四五六七,我们等得好着急/ un deux trois quatre cinq six sept, nous attendons avec peu de patience.



J'ai vu cette scène à la télé et tout de suite j'ai eu un coup de coeur. Je ne sais comment expliquer ce sentiment, très étrange, de retrouver les détails des souvenirs de la vie avant ma sortie en Europe. C'était exactement au tournant de ma vie que j'ai connu cette forme de loisir dans le camp militaire. C'était dans un site d'entraînement militaire éducatif, près de Shanghai. On était les camarades qui venaient de se connaître et qui commenceraient ensemble notre vie lycéenne après ces deux semaines d'entraînement de solidarité. Les exercices des pas militaies sous le grand soleil du mois d'août étaient bien dûrs, mais personnellement, c'étaient ces exercices-là qui m'ont donné, dans un premier temps, le courage pour persister, pour continuer à vivre et à bien vivre ma vie: promis juré à moi-même.

Nous filles-étudiantes étions dans deux dortoires voisins. Le mien était en face du dortoir des coaches. Nous toutes aimaient la chanson et, après que les coachs nous avaient appris les paroles de chanson, lors du temps libre, on chantait et on chantaient bien, puis on invitait aux coachs de chanter, on criait à l'unanime ces ordres de la-ge aux coaches qui se cachaient dans le dortoir juste en face, avec 3-4 mètres de distance, pas plus. On savait d'ailleurs que l'un de nos coaches savait jouer de la guitare. Alors on ne voulait plus le lâcher. On criait, chantait, riait, applaudissait, puis c'était le tour des coaches, qui étaient tellement timides hors du temps d'entraînement, vous imaginez!! Mais ils chantaient vraiment bien leurs chansons, dans leur dortoir, sur la terrasse d'entraînement (pour nous apprendre), au bord de la rue en pleine marche vers telle ou telle destination (pour chanter avec nous), sous le claire de lune à la soirée autour d'un feu, etc. A la fin de ces deux semaines, on avait eu du mal à se dire au revoir, et nous, les filles de ce dortoir-là, étaient devenues très connues parmi les coaches. On était ces sacrées filles-là qui savaient chanter et qui aimaient chanter.

Chanson 1: 我是一个兵/ Je suis un soldat
我是一个兵/Je suis un soldat,
来自老百姓/ venu du peuple, (ordinaire).
打败了日本侵略者 / Ai vincu les agresseurs japonais
消灭了蒋匪军 / et ai anéanti les armées-bandits de Tchang (Kaï-chek)
我是一个兵 / Je suis un soldat,
爱国爱人民 / j'aime, et le pays et le peuple,
革命战争考验了我 / J'ai subi les épreuves des guerres révolutionnaires
立场更坚定 / et ma position (politique) est devenue plus ferme
嘿嘿枪杆握得紧 / Hé Hé, serrer fort la tube du fusil
眼睛看得清 / regarder, les yeux claires
敌人敢胆侵犯 / (pourvue que) l'ennemie ose agresser
坚决把他消灭净 / résolument (je vais) l'anéantir, sans merci
我是一个兵 / Je suis un soldat
我是一个兵 / Je suis un soldat
我是一个兵 / Je suis un soldat
 
Un an passait et on retrouvait le même endroit pour passer l'entrainement d'agriculture éducatif. (学农). C'étaient encore les militaires qui venaient s'occuper de nous, nous entraîner un peu mais pour la plupart du temps nous emmener au champ pour faire l'expérience d'agriculteurs: apprendre à cultiver ceci ou cela, à soigner les lugumes. Mais malheureusement j'ai tout oublié ce que j'avais appris...

La tradition du chant continue toujours et, comme l'objectif principal du séjour était d'expérimenter l'agriculteur, tout le monde était plus relaxé et les coaches nous laissaient aller à libre cours de temps en temps, se balader à lentour du champ, s'allonger sur les herbes profiter du soleil, chanter et discuter, apprendre une nouvelle fois comment faire de la couverture molle un "pavé de soja" dur (ie: en forme de carré) à toute vitesse, comment ranger les brosses à dent du même dortoir dans un même sens, de sorte que ce soit propre, aligné et beau. Pour une fois on avait appris à nos coaches de chanter les airs d'enfance et certains folklores de campus: on adorait ça. C'était au fond une vacance collective à la campagne. 


 Chanson 2 : 咱当兵的人 / Nous les militaires

咱当兵的人,有啥不一样,/Nous les militaires, qu'est-ce qui nous diffère des autres,
只因为我们都穿着,朴实的军装./juste parce que nous portons tous, l'uniforme militaire, style simple?
咱当兵的人,有啥不一样,/Nous les militaires, qu'est-ce qui nous diffère des autres,
自从离开家乡,就难见到爹娘./ une fois quitté le pays natal, difficile de voir père et mère
说不一样其实也一样,/dire que c'est différent, au fond c'est le même,
都是青春的年华,都是热血儿郎. / mêmes temps de jeunesses, même sang chaud de jeune homme
说不一样其实也一样,/ dire que c'est différent, au fond c'est le même,
一样的足迹,留给山高水长./ mêmes traces de pas, laissées aux montagnes hautes,aux longs fleuves
咱当兵的人,就是不一样,/ nous les militaires, c'est bien nous qui sommes différents
头枕着边关的冷月,身披着雪雨风霜/ la tête reposant sur la lune fraîche des frontières, l'épaule porte neige,pluie, gelée et vent
咱当兵的人,就是不一样,/ Nous les militaires, c'est bien nous qui sommes différents
为了国家安宁,我们紧握手中枪 / Pour la paix du pays, nous serrons dans la main le fusil
说不一样其实也一样,/ dire que c'est différent, au fond c'est le même,
都在渴望辉煌,都在赢得荣光./ nous aspirons tous à la prostérité, nous gagnons tous l'honneur, la gloir
说不一样其实也一样,/ dire que c'est différent, au fond c'est le même,
一样的风采在共和国,旗帜上飞扬./ la même vigeur qui flotte,sur le drapeau de la République
咱当兵的人,就是这个样. / Nous les militaires, voilà ce que nous sommes.
 
Deux ans passaient et me voilà arrivée au campus de l'université. L'entraînement militaire encore. La nouveauté de celui-là était ce que nous les filles avaient beaucoup discuté sur "quel coach est le plus beau/ plus gentil". On avait un coach qui avait l'air numéro 1 des bandes d'agent secret, autrement dit hyper cool. On avait un autre coach qui était plus jeune que nous. Marrant. On l'aimait beaucoup et l'appelait le petit mouton doux.

Une autre nouveauté était ceci que, pour une première fois de ma vie, j'ai touché le fusil. On avait l'exercice de tir au bord de l'étang dans le campus, je m'en souviens très bien, on était couchée à plat ventre et tirait à l'aveugle vers l'autre bout de l'étang. A vrai dire, il n'était point question de viser car on ne voyait rien sur le panneau du cible: beaucoup parmi nous étaient myopes. J'étais pourtant contente d'avoir ramassé deux trois douilles comme souvenirs. Et puis nous avions marché quelques kilomètres, avec prétentieusement notre couverture en pavé de soja sur le dos afin de simuler la Marche militaire, pour aller dans une montagne proche du campus et faire l'exercice de tir en plein air. On ne parvenait toujours pas à trouver le cible, et nos coaches nos disaient simplement de ne pas tirer dans le sens de la forêt, de peur de blesser les oiseaux, ou, pire, les rares gens qui passassent au hasard. Ils nous conseillaient donc, pour être sûr, de tirer en l'air. C'était finalement juste pour sentir la force réactionnelle du fusil sur notre épaule de soutien, au moment du tir.

En retournant du champ du tir au pied de la montagne, on chantait la chanson suivante. C'est l'une de mes préférées parmi les chansons militaires, parce que l'air musical me plaît, et puis parce que c'est poétique: découverte toute fraîche après la traduction.


Chanson 3: 打靶归来/ De retour du tir à la cible
 
日落西山红霞飞, / Le soleil se couche à l'ouest de la montagne, les nuages empourprés s'envolent
战士打靶把营归,把营归。/ Les soldats ont fait le tir à la cible et retourne à la caserne, retourne à la caserne
胸前红花映彩霞,/ La fleur rouge devant la poitrine, et les crépuscules, le disputent l'une avec les autres(?) en splendeur
愉快的歌声满天飞。/ Les chants d'allégresse s'envolent, partout dans le ciel.
(唱谱)miso lami so laso midou lai/ Mi sol la mi sol, la sol mi do re
愉快的歌声满天飞。/ Les chants d'allégresse s'envolent, partout dans le ciel.

歌声飞到北京去,/ Le chant s'envole jusqu'à Pékin,
毛主席听了心欢喜。/ L'ayant entendu, le Président Mao s'en délecte.
夸咱们歌儿唱得好,/ Il nous félicite pour notre beau chant
夸咱们枪法数第一。/ nous félicite pour notre habileté au tir, classée première.
miso lami so laso midou lai / Mi sol la mi sol, la sol mi do re
夸咱们枪法数第一。/ nous félicite pour notre habileté au tir, classée première.



Libellé: in Fabula, Chine est-ce Chine, Audio-Visuel



L'émission spéciale: Aimer la patrie, parler fort- (i)

Photo: nuit, extérieur, néon. Le 30 septembre, je me suis aperçue qu'en face de la fenêtre de ma chambre, sur la façade d'un immeuble est installée une projection de néon de festivité.Ce jeu de lumières devrait durer jusqu'à la nuit du 8 octobre, où tout le monde ira reprendre le boulot le lendemain matin.



L'émission spéciale du Dragon TV de Shanghai a consacré la journée entière à la discussion en live sur la grande manifestation sur la Place Tian An Men, les invités parlent et parlent, les agents de téléphone animent l'interaction avec le public qui appelle ou envoie les SMS, tout dure jusqu'à l'heure où commence la soirée de grand spectacle sur la Place Tian An Men. L'émission continue après le spectacle, mais j'ai pas suivi cette partie, j'étais fatiguée et suis allée dormir sans avoir vu la fin, comme je l'ai dit. Deux couples de télé-animateurs alternent pour que l'émission ne s'interrompt pas, les deux femmes-animatrices sont très belles dans leur veste en rouge teinté de rose, avec un intérieur de style décolleté(vous me pardonnez déjà de mon pauvre vocabulaire sur la description des habits...). Très belle et sensuelle à la fois.


Que pensez-vous de la parade militaire? Voilà la question-pivot. Alors les invités font leurs remarques et extensions. Quels invités? Plusieurs chefs d'armées, Général, Lieutenant, et j'en passe. Un jeune de moins de 35 ans et les autres âgés. Le jeune et l'un des âgés sont de Nankin car dans cette ville il y a une base militaire importante, bien connue dans le Sud-Est de la Chine. Et une femme scénariste de première classe de l'Etat, pleine de grâce, qui était autrefois femme militaire mais est devenue scénariste de télé-séries après son "évasion" réussie.

Ils sont tous contents de cette parade. "Très Zhen-fen (振奋: exaltant, émouvant, vibrant)", commentent-ils. Qu'est-ce qui vous a donné l'impression la plus profonde de cette parade? Pour la femme-scénariste comme pour l'animatrice, c'est la matrice carrée des femmes-soldats populaires (a souligné l'animatrice) qui les ont le plus impressionnées, le costume et mini-jupe rouge-blanc plus les bottes noires, qu'est-ce que c'est joli et cool, séduisant tant les hommes, évidemment, que les femmes, qui veulent être comme elles. On s'interroge d'ailleurs que c'est curieux, pourquoi c'est la matrice carrée du département de l'intendance(后勤, hou-qin) qui suit ces femmes-soldats, en plus, sur les camions est peint un drôle d'emblème, en rond d'assiette, une cuillière à gauche et une fourchette à droite qui forment un "\ /". Qu'est-ce que ça veut dire? Moi, je ne sais ce que ça veut dire au sens propre, mais je sais que cet équipement de cuillière-fourchette est idéal pour manger i spaghetti (à la tomate ou pas)!!

Alors, revenons à nos moutons, les invités parlent des femmes-soldats populaires, un militaire a fait remarquer qu'à notre temps, les rôles de femmes-solats sont de plus en plus importantes, elles ont des avantages physiques (ô?? Comment nous expliquez-vous??), elles sont souvent scrupuleuses et prêtent attentions aux détails; et comme la télécommunication est de plus en plus importante et que les techniques sont de plus en plus de pointe...

Cela vous dit quelque chose? Sophie Marceau et les Femmes de l'Ombre, non? Lust · Caution, non? Et en Chine, depuis je ne sais quand, on trouve pleines de séries-télé qui travaillent sur les guerres d'espionnage entre les Partis communiste et national d'alors ("d'alors" veut dire "il y a plus de 60 ans"), sur les personnages de Wo-Di (卧底,couché-au fond, ). Ce thème semble remplacer l'autre qui était à la mode aussi, celui de "agents de bureau de la sécurité de l'Etat contre les crimes graves", les "007" version chinoise.

Un autre militaire déplore qu'aujourd'hui les genres militaires sont très diversifiés, il aurait aimé d'être un petit soldat aujourd'hui, qu'à l'époque ils étaient tout pauvrement les Fang-Hua Bing (防化兵,soldat de défense-contre-chimique), les Fang-Hua Bing? c'est quoi? C'est -à-dire que, nous étions ceux qui iraient semer les poudres de désinfection, lorsque les bombes atomiques tombaient...Ah... La voix bloque un peu. Un petit silence gagne la salle.


Ensuite... parlons des costumes. Ils sont beaux et, vraiment, très joliment designed! Figurez-vous, combien de technique de pointe s'y fonctionne!! On a maintenant les uniformes camouflages numérisés à l'armée. Les uniformes de la matrice carrée des soldats de race spéciale(特种兵/ te-zhong-bing), par exemple, ils sont en bleu, de couleur du ciel, et très bien conçu...Comme au ciel il y a parfois les lumières radiatives... ça donc, c'est anti-radiation...(vous pensez à quoi? moi j'ai pensé à Chanel, qui, en temps de Guerre où les gens souffraient du dénuement matériel, a choisi un tissu léger, solide et qui ne coûtait pas cher pour faire les habits quotidiens, pour faire la mode en temps de guerre : digression selon les films qui racontent sa légende)

Ah oui, c'est vrai, quoi, leur habits sont très très jolis et, remarquons que c'est la première fois que les soldats de race spéciale se présente au Défilé de la Fête nationale.

C'est vrai d'ailleurs qu'il y a beaucoup de "premières fois" dans la Manifestation de cette fois. Les femmes-soldats, les femmes-pilotes, les solats de race-spéciale, les je ne sais plus comment ça s'appelle, et, pour en ajouter un, le chariot coloré des esperts-amis étrangers apparu dans la manifestation populaire qui succède la parade militaire.

On interroge alors comment sont faits les uniformes militaires. Au fait, nous explique un des militaires, chaque soldat a un book d'uniforme, toute information sur son corps et enregistré... "Liang-ti-cai-yi"(量体裁衣: il faut mesurer le corps pour faire le vêtement habitable), comme on dit. Et une fois habillé, on ne peut plus changer...

Ah...

Le design de ces uniformes prouvent aussi que notre pays A de l'argent...souligne le militaire.

Les tons des voix sont parfois délicatement intentionnés, celui du jeune militaire a même légèrement tremblé à un moment donné, et tout le monde semble avoir compris ce qu'il y a sous la parole ce militaire. Il serait bien de creuser toutes paroles qu'on entend en ces jours de fête nationale, les journaux télévisés, radiophoniques, les pubs, les discours gouvernmentaux compris. Là, je n'exagère point. Le réflexe sur l'incident de la Place Tian An Men de l'année 1989 semble bien occuper le coeur de tout le monde qui connaît l'histoire. Un modèle quasi parfait de la pratique du consensus.

On voit de temps en temps les larmes dans l'audience. Mais tout le monde continuent naturellement la discussion en live. Les militaires se lèvent pour montrer leur propre uniforme, comment distinguer les grades militaires par les signes et les couleurs, quels sont les éléments chinois et les éléments internationaux. Pleins de détails à décrypter. Pour en résumer un peu, plus ça a l'air compliqué et coloré, plus c'est un uniforme ascensionnel vers le Général.


Le sujet sur la tradition des "familles militaires" est aussi abordé. Alors maintenant nous allons voir, parmi vous, ceux qui sont issus d'une famille de militaire, svp levez votre main.
Presque tous ont levé leur main. Ils ont expliqué que c'est presqu'une convention, que toute ma famille a un attachement, un complexe fort pour le camp militaire, pour la vie militaire, pour cette droiture aspirante (oui, je connais parfaitement ce sentiment, je rêvais d'être femme-soldat lorsque j'étais lycéenne). C'est aussi facile à comprendre qu' un héritage familial dans le monde de business. Mais en même temps, le sous-entendu d'un réseau relationnel est évident et malgré ces militaires familiaux qui sont dedans: "une fois habillé, on ne peut plus changer". Sacré comme le mariage. Non, dit plutôt, sacrée comme la fatalité.

Le militaire de moins de 35 ans n'a pas levé la main. L'animateur s'y est intéressé, ah, finalement nous en avons un qui n'est pas de la famille de millitaire. Heu, en réalité, sauf ma fille, tous mes membres de famille sont millitaires. C'est vrai que l'influence de la famille est importante. Mais alors tu n'as pas levé la main tout à l'heure! J'étais en train de compter combien de militaires que j'avais dans ma famille... Ah. Alors hommage à toute ta famille... Un petite dose d'ironie, semée dans cette phrase tout à fait normale, ne fait pas de mal ni ne dérange personne. Peut-on dire de cette scène un mini-théâtre à l'improviste qui fait la démonstration de la dissimulation et/ou l'hypocritie bienveillante?



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Chanson:


Des Armes

interprétée par: le groupe Noir Désir:



Des armes, des chouettes, des brillantes
Des qu'il faut nettoyer souvent pour le plaisir
Et qu'il faut caresser comme pour le plaisir
L'autre, celui qui fait rêver les communiantes

Des armes bleues comme la terre
Des qu'il faut se garder au chaud au fond de l'âme
Dans les yeux, dans le cœur, dans les bras d'une femme
Qu'on garde au fond de soi comme on garde un mystère

Des armes, au secret des jours
Sous l'herbe, dans le ciel et puis dans l'écriture
Des qui vous font rêver très tard dans les lectures
Et qui mettent la poésie dans les discours

Des armes, des armes, des armes
Et des poètes de service à la gâchette
Pour mettre le feu aux dernières cigarettes
Au bout d'un vers français brillant comme une larme



Libellé: la Chineuse chine, Chine est-ce Chine, in Fabula, post-it

04/10/2009

Les matrices carrées de la grande manifestation

(Un bus. Nous étions le 3 octobre, le jour de la fête de la Lune. Pendant les vacances de la fête nationale, beaucoup de bus ont affiché le drapeau d'une manière ou d'une autre)



Le temps que dure la Manifestation populaire est un moment de grand spectacle sous le beau soleil. La voix-commentaire présente les matrices carrées(方阵/fang-zhen) suivant l'ordre de leur apparition, avec un ton exceptionnellement gai. On dirait un brassage pétillant de l'implication des tendances et de la perfection de l'art de la manifestation.

Comme je me souviens pas exactement de l'ordre linéaire des "Chapitres" ni de la totalité de leur titre, je relève encore les points comme suivants:


- La musique orchestrale: la fameux air Rouge de l'Orient (东方红, dong-fang-hong) se joue toujours, mais en plus de l'air majeur, se jouent aussi les variations de ce dernier. Pour moi, c'est du jamais entendu. Ca me rappelle ce que disait notre prof d'instruments musicaux traditionnels à l'époque où je jouais le Yang Qin et qu'on répétait les mêmes mélodies traditionnelles pour améliorer nos techniques. Il disait que vous pouvez essayer de varier un peu la mélodie à la maison pour vous amuser, ajouter quelques sons de décoration, l'air mineur, jouer l'air des chansons populaires... essayez et vous verrez que c'est intéressant.

- La matrice carrée du Yao-Gu(腰鼓, tambour à la ceinture, soit tambourin provençal joué avec deux baguettes) de An Sai(安塞): Le Yao-Gu de An Sai est l'une des spécialités culturelles de la région du Nord de Shann'Xi, en quelques sortes source de la civilisation du Fleuve Jaune. Le jeu de Yao-Gu était, en temps ancien, pour encourager les soldats en cas de guerre. La musique est en général grandiose, et surtout passionnant, très "Yang", pourrait-on dire. La région du Nord de Shann'Xi était la base de la Révolution que dirigeait Mao Ze Dong. J'y ai été, dans cette région, sur le Plateau de Loess, pendant le Nouvel An chinois de 2004 (si je ne me trompe). J'y étais pour voir la culture vivante et la festivité traditionnelle du Nouvel An chinois. J'avais vu le spectacle de Yao-Gu dans une petite ville, An Sai ou pas An Sai, je ne me souviens plus. C'était beau de voir jouer le Yao-Gu sous un ciel poussiéreux et sur un fond de rusticité. La force sonore et l'étendu de la terre faisait un bon mariage.

- La matrice carrée de la danse collective de nombreux jeunes couples: leur pas de danse sont pleines de simplicité et transmet le sentiment d'europhie. En plus, si l'on voit de près la chorégraphie, on découvre qu'il y a quelques gestes de flamingo!! Encore un mixte. C'est beau la danse collective en couple, on peut voir maintenant les gens danser sur une place publique de leur quartier, le soir au bord de la rue, à Pékin, à Shanghai. Leur style de danse n'est pas comme celui des farandoles que les musiciens invitaient les gens à danser au festival musical estival de Perpignan, ni comme celui de la dernière danse collective en couple dans le film de Van Gogh, d'une très belle chorégraphie mais très tendu à la fois. L'important pour ces danseurs de la matrice, c'est qu'ils se sentent heureux et que la carrée qu'ils forment ne se déforme pas. Visiblement, en temps de spectacle, c'est le dernier point qui est l'important de l'important.

- La matrice carrée de "Gérer le Pays selon la Loi" (依法治国/yi-fa-zhi-guo): cette matrice suit celle du "Régime du Congrès Populaire"(人民代表大会制度/ren-min-dai-biao-da-hui-zhi-du). Les slogans de cette matrice sont très très drôles. Les gens crient ceci à l'unanime:

Un-deux-trois-quartre-cinq-six-sept-huit;
Deux-deux-trois-quartre-cinq-six-sept-huit;
(j'ai pas entendu le Trois-deux-trois-quartre, etc, peut-être problème de transmission ou quelconque)
Quatre-deux-trois-quartre-cinq-six-sept-huit;
(Ainsi de suite)...
Dix-deux-trois-quartre-cinq-six-sept-huit.


C'est quoi ce rythme? C'est l'ordre que l'on utilise pour pratiquer l'exercice sportive(广播体操) , chaque matin à l'école, et dans les institutions gouvernementales d'autre fois. C'est aussi ce que l'on utilise pour pratiquer l'exercice du massage de l'oeil(眼保健操/yan-bao-jian-cao, dans le vidéo c'est exactement ce qu'on faisait à l'école maternelle des années 1980s, même gestes, même uniforme d'écoliers, mais la musique a été changée), le matin et l'après-midi entre les cours pour reposer les yeux. C'est bien créatif, ce slogan de manifestation. Et puis dans le manuel politique que je connaissais, c'est "Gérer le pays avec la vertu"(以德治国/yi-de-zhi-guo) qui succède "Gérer le pays selon la loi". Les deux parties sont complémentaires et forme un tout dit inséparable. Est-ce que donc ce "Gérer le pays selon la lois" fera automatiquement penser à "Gérer le pays avec la vertu" aux spectateurs chinois?

- La matrice carré de la troupe de tambour et de trompette(鼓号队/gu-hao-dui) de Jeunes Pioniers de Chine(少先队/shao-xian-dui): l'air que jouent ces jeunes enfants en uniforme est toujours le même: 11  51  3  -  | 33  13  5  -  | 1  5  5  ·3 | 53  15  1 -  || x x x o |  x x x o | xx o xx o | x xx x o ||  Toutefois, il paraît que ces jeunes enfants jouent mal à partir d'un moment donné et que les sons se brouillent. Déconcertés? Quel mot exacte. Cela crée un effet d'autant plus comique lorsque la caméra cadre M. Jiang Ze Min sur la terrasse de la Tour, l'air tout ignorant de cette dissonance.

- La dernière scène impressionnante est celle du "Lancement des Ballons rouges". Normalement, ça n'a rien d'attirant à mes yeux, mais j'aperçois l'air d'embarras de M.Jiang Ze Min. Dieu sait pourquoi il montre cet air pour accompagner le lancement de ces ballons. Un secret y cache? J'ai vu, un peu plus tard dans un petit documentaire dans l'émission spéciale de Dragon TV, que, le jour du 1er octobre 1999 lors de la Manifestation du 50e anniversaire de la Chine, c'était exactement la même scène qui se produisait. M. Jiang était alors Président du RPC, regardant la Manifestation sur la Tour. Les enfants d'alors lancaient les mêmes ballons rouges au même pied de la Tour pour fêter ce grand jour. M. Jiang d'aujourd'hui a-t-il donc la nostalgie du temps où il était au pouvoir?

- La scène sur la terrasse de la Tour de Tian An Men: quelques scènes sont consacrées aux dirigeants qui regardent là-haut la grande manifestation. J'ai l'impression qu'un spectacle s'y joue en même temps avec la manifestation populaire. Je ne peux reconnaître tous les visages, mais de temps en temps ils échangent les gestes les uns avec les autres. La manière dont ils tiennent les mains sur la balustrade, de l'empoigner ou de pendre les mains au-dessus, de croiser les mains ou  pas croiser, avec qui parler (un détail relevé par un journaliste chinois: Jiang Ze Min discute avec Wu Bang Guo et n'adresse aucun mot à M. Hu Jin Tao qui est entre eux...), tenir la brouchure rouge à l'endroit ou à l'envers, pourquoi un homme, lorsque la caméra passait, avait l'air gêné et se hâtait de la mettre dans la poche intérieur de son costume...ouh là... est-ce tout cela a un sens?? Et ce M. Zhu Rong Ji qui est toujours cool, une cravate noire au cou, l'unique parmi toutes les cravates des gens qui se trouvent sur la terrasse, plus une paire de lunettes de soleil. Le plus drôle est que, lorsque l'icône de Mao passe par la tarrasse, précédant celles de Deng, Jiang et Hu, M. Jiang Ze Min a avancé un pas et empoignait étroitement la balustrade. Il est tellement excité que ça??

Enfin, on ne peut savoir si c'est un spectacle préconçu d'éducation d'indices politiques, ou un spectacle vivant des parties politiques. Je préférerais croire que c'était le premier cas, qu'on s'amusait à souffler la réalité politique, à l'extérioriser. Est-ce alors une blague internationale?

Visiblement, on ne peut hélas pas le savoir.



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En préparant ce billet, j'étais en train d'écouter Carla Bruni, j'ai envie mettre ici les paroles de la chanson suivante et la voici:

(Source: http://musique.ados.fr/Carla-Bruni/Le-toi-du-moi-t4571.html)


Je suis ton pile
Tu es mon face
Toi mon nombril
Et moi ta glace
Tu es l'envie et moi le geste
Toi le citron et moi le zeste
Je suis le thé, tu es la tasse
Toi la guitare et moi la basse

Je suis la pluie et tu es mes gouttes
Tu es le oui et moi le doute
T'es le bouquet je suis les fleurs
Tu es l'aorte et moi le coeur
Toi t'es l'instant moi le bonheur
Tu es le verre je suis le vin
Toi tu es l'herbe et moi le joint
Tu es le vent j'suis la rafale
Toi la raquette et moi la balle
T'es le jouet et moi l'enfant
T'es le vieillard et moi le temps
Je suis l'iris tu es la pupille
Je suis l'épice toi la papille
Toi l'eau qui vient et moi la bouche
Toi l'aube et moi le ciel qui s'couche
T'es le ricard et moi l'ivresse
T'es le mensonge moi la paresse
T'es le guépard moi la vitesse
Tu es la main moi la caresse
Je suis l'enfer de ta pécheresse
Tu es le Ciel moi la Terre, hum .
Je suis l'oreille de ta musique
Je suis le soleil de tes tropiques
Je suis le tabac de ta pipe
T'es le plaisir je suis la foudre
Tu es la gamme et moi la note
Tu es la flamme moi l'allumette
T'es la chaleur j'suis la paresse
T'es la torpeur et moi la sieste
T'es la fraîcheur et moi l'averse
Tu es les fesses je suis la chaise
Tu es bémol et moi j'suis dièse

T'es le Laurel de mon Hardy
T'es le plaisir de mon soupir
T'es la moustache de mon Trotski
T'es tous les éclats de mon rire
Tu es le chant de ma sirène
Tu es le sang et moi la veine
T'es le jamais de mon toujours
T'es mon amour t'es mon amour

Je suis ton pile
Toi mon face
Toi mon nombril
Et moi ta glace
Tu es l'envie et moi le geste
T'es le citron et moi le zeste
Je suis le thé, tu es la tasse
Toi la putain et moi la passe
Tu es la tombée moi l'épitaphe
Et toi le texte, moi le paragraphe
Tu es le lapsus et moi la gaffe
Toi l'élégance et moi la grâce
Tu es l'effet et moi la cause
Toi le divan moi la névrose
Toi l'épine moi la rose
Tu es la tristesse moi le poète
Tu es la Belle et moi la Bête
Tu es le corps et moi la tête
Tu es le corps. hummm !
T'es le sérieux moi l'insouciance
Toi le flic moi la balance
Toi le gibier moi la potence
Toi l'ennui et moi la transe
Toi le très peu moi le beaucoup
Moi le sage et toi le fou
Tu es l'éclair et moi la foudre
Toi la paille et moi la poudre
Tu es le surmoi de mon ça
C'est toi charybde et moi scylla
Tu es l'amer et moi le doute
Tu es le néant et moi le tout
Tu es le chant de ma sirène
Toi tu es le sang et moi la veine
T'es le jamais de mon toujours
T'es mon amour t'es mon amour



Libellé: in Fabula, la Chineuse Chine, Chine est-ce Chine


Réponse-commentaire


Scène gauchement captée de la soirée "La Voie de la Renaissance"(复兴之路/fu-xing-zhi-lu) du 30 septembre sur CCTV-1
.



A Oncle Bernard: Je crois que j'ai un peu mal exprimé. J'allais dire que le cri de M. HU n'était pas comme un certain cri orgasmique et pulsionnel, que son genre de cri devrait être celui qui sortirait du vendre(ie: un son ample qui se contient) plutôt que de la gorge (ie: un son aigu et qui risque d'être désagréable dans un choeur). La démocratie, ça dépend de comment l'on interprète pour le cas de la Chine. Personnellement, le fait que j'écris un peu n'importe quoi ici et qu'aucun agent de police ne m'invite à aller boire du thé, c'est déjà la démocratie en marche. L'évolution a besoin du temps, de la confiance et de la foi. En plus, ce que je découvre tout récemment et que j'aimerais partager avec vous dans les billets à venir, c'est que le changement se sent dans l'air, les gens recommencent à s'exprimer, mais très indirectement, très rigolo par fois.

A Cochonfucius: pas compris. Quel siècle??

A Brigitte: merci pour votre message."Un monde coloré et rigolo complètement irréel. Pourquoi pas." 
Plus d'information sur Léon le chaton:
http://www.pavillon-france.com.cn/blog-article-97-fr.html
http://www.pavillon-france.com.cn/concept-article-57-fr.html
Il sera bientôt connu, je crois.


02/10/2009

Le bonheur métaphysique (ou la généralisation du trouble)


(Un plan coupé lors du grand spectacle du 1er octobre, transmis en direct sur CCTV-1. Voir la note à la fin du texte.)


Dans le journal télévisé de 19H du 30 octobre, on annonce en premier que M. Hu le président remercie les Hai-Gui (海归, ou 海龟,la tortue, au sens humoristique; la prononciation des deux mots étant la même. ) et encourage les Hai-Gui à mieux contribuer à la construction du pays. Alors là, il paraît qu'il y cache un message bien positif. Une position ouverte, devinons-le.

Je n'ai pas suivi l'émission en direct du Dragon TV jusqu'à minuit, finalement. J'ai regardé la soirée sur la Place Tian An Men à CCTV-1, puis je suis allée au lit car j'étais trop fatiguée pour accompagner la télé. Il faut être en forme pour pouvoir travailler. Il faut donc bien dormir pour rester en forme.

Je crois que c'est un jour véritablement historique, ce jour du 1er octobre 2009. J'essaie de vous raconter tout au plus vite, ce tout impressionnant, et plutôt stimulant.

* * *

La première fois. C'est la première fois que je regarde la Grande Parade sur la Place Tian An Men (la PTAM si vous voulez...) lors de la fête nationale de la Chine. Selon les documents, en 1984 il y en avait une pour le 35e anniversaire de la nouvelle Chine, je n'avais alors qu'un an, en 1989 au 40e anniversaire de la nouvelle Chine, on ne compait rien de ce qui était sur la Place Tian An Men, en 1999 j'étais pensionnaire au lycée, ignorait tout ce qui se passait à l'extérieur du campus et n'avait aucune mémoire sur la Parade de la fête nationale de cette année-là. En plus je ne m'intéressais pour rien au monde à la politique à cette période-là et ne savais pas que, deux ans plus tard,  j'aurais trouvé le cours de politique plus intéressant que celui d'histoire et irais choisir la politique comme ma discipline à choix(pour les lycéens shanghaiens de l'époque, les disciplines obligatoires étant le chinois, la mathématique, l'anglais; les disciplines à choix: la politique, l'histoire, la géographie)  pour passer le bac chinois, le Gao Kao (高考).

Je n'ai pas l'énergie de tout raconter sur la Parade, vous trouverez sûrement le vidéo sur l'Internet. ICI il y a aussi quelques infos relatives. Je vais justement mettre quelques points qui m'ont intéressée.


Le mutisme:

Au tout début de la Parade de cette fois, les animateurs annoncent l'ouverture de la Parade, et ensuite quelques secondes de mutisme de la caméra. C'était émouvant. Comme je n'ai pas vu les précédentes parades, je ne sais pas si c'est une manipulation conventionnelle ou plutôt une petite création de CCTV-1. Ou encore le délire collectif?


L'icône de Sun Zhong Shan et le Costume Zhong Shan:

Le fait que M. HU Jin Tao est en costume de Zhong Shan (中山装,Zhong-shan-zhuang, nommé en commémoration de M. Sun Zhong Shan/Sun Yat-Sen ) n'étonnera personne. Je trouve que les dirigeants chinois sont toujours beaux dans ce costume, même si physiquement ils ne sont pas une belle apparence. En plus, celui que porte M. HU Jin Tao est en soie, de très bonne qualité et légèrement luisant. Ca se voit. Ensuite, debout dans une voiture et devant quatre micros il crie: La Parade commence! Comment crier cette phrase, en tant que Dirigeant gouvernemental, c'est bien un savoir. Il faut bien jouer le rôle. La technique pour le faire, c'est comme le chant de l'opéra, il faut que le Qi ("气"。ie: le souffle) sorte et monte du bas ventre, (Dan-Tian, 丹田), et que ce Qi ne provoque pas une pulsion speedy pour produire un bruit aigu (Hummm...comment dire...ce serait comparable à certain cri de l'orgasme, si vous voulez), mais qu'il monte, en rond, pourrait-on ainsi dire, pour que le son tienne et qu'un certain écho se produise à l'intérieur du corps. M. Hu a parfaitement crié cette phrase, à mon avis.


La rétrospective de l'Histoire:

Lors de la parade, on retrace certains évènements politiques importants de la Chine, j'ai repéré de ma part ce qu'a été annoncé, comme suivants:

1990: La construction de la nouvelle zone de Pu Dong(浦-东, Rive Est de la Rivière Huang Pu), le maire de Shanghai était alors M. Zhu Rong Ji, de 1987 en 1991. (Le livre Zhu Rong Ji répond au journalistes est récemment sorti. Ce serait l'un des livres les plus vendus de cette année. Réf: Un Article, en chinois)
1992: Le Discours du Tour dans le Sud (南巡讲话) de Deng Xiao Ping et la construction des zones spéciales économiques.
1998: Le grand déluge en Chine, Jiang Ze Min, alors président de la RPC annonce que "Le peuple chinois est invaincable".
2000: Etablissement et propagation de la Pensée Importante des "Trois Représentations" ("三个代表"重要思想 )de Jiang Ze Min.
2005: La première ligne aérienne entre Tai Wan et la Chine continentale.
2006: La première ligne ferroviaire entre Pékin et Lhasa.

J'aimerais particulièrement développer un peu "les Trois Représentations". On trouve sur Wikipedia la version suivante:
  • Représentation des forces sociale productives, soit la production économique ;
  • Représentation des avancées culturelles du développement de la Chine, soit le développement culturel ;
  • Représentation des intérêts fondamentaux de la grande majorité du peuple de Chine, soit le consensus politique.
Et voici ma version:
始终代表先进生产力的发展要求/ Toujours représenter l'exigence du développement de la production avancée;(mais quelle exigence et quelle production??)
始终代表先进文化的前进方向/ Toujours représenter l'orientation de l'avancement de la culture avancée (mais qu'est-ce que c'est qu'une culture avancée??)
始终代表最广大人民的根本利益/ Toujours représenter l'intérêt fondamental du peuple de plus importante ampleur (mais c'est qui ce peuple de plus importante ampleur? Quel est l'intérêt fondamental? Et comment mesurer cette plus importante ampleur?)

J'ai relevé "les Trois Représentations" parmi tant d'autres, car l'année où je préparais mon bac avec la politique comme discipline à choix, on avait beaucoup travaillé sur cette Pensée Importante alors encore nouvelle, considérée comme "incontournable en cas d'examen" et qui occupe une place importante que précèdent le sacré -isme de Marx et Lénine, la Pensée de MAO Ze Dong et la Théorie de DENG Xiao Ping. Il paraît que cette pensée importante a bien brouillé la tête des leaders politiques d'alors et que l'on avait du mal à comprendre de quoi il s'agissait vraiment. On peut se demander aussi si M. Jiang lui même avait compris ce que veut dire cette politique qu'il irait déclarer. Mais comme il faut absolument qu'on passe le bac, ce que l'on faisait alors était de retenir le tout par coeur, et d'analyser les cas exemplaires/simulations sur le papier en citant ces politiques comme arguments, pour montrer dans quelles conditions/circonstances cette politique peut fonctionner et s'avère positif. En général, lorsqu'il s'agit d'un problème de l'Economie du Marché, par exemple, on pose la première "représentation", même cas pour un problème qui concerne le revenu des agriculteurs car l'agriculture c'est la base des bases de la production, la racine, quoi; si l'on voit un exemple de vote dans les villages, on pose la deuxième "représentation" car c'est quelque chose d'idéologique. En général, une fois qu'on constate la condition défavorisée des gens, au plus souvent ceux qui vivent à la campagne, on pose la troisième représentation car...bah, c'est le peuple, quoi.

Ca y est. Encore une fois j'ai surdéveloppé, et que terrible, la digression.


Le défilé militaire:

Les armées terrestres, maritimes, aériennes et extra-terrestres ont passé la Place en faisant le pas droit (正步, dit aussi le pas d'oie!!??, ie: on doit frapper le pied entier sur Terre, tout le pied doit atteindre le sol en même temps, comme ça ça sonnera à l'unisson, et ce sera évidemment exaltant, ces pas collectifs. C'est ce que nous avaient appris nos entraîneurs militaires, 教官/jiao-guan, que j'aimais beaucoup à l'entraînement militaire du lycée parce qu'ils étaient impittoyables lors de l'entraînement, très gentils et rigolards pour le reste du temps, nous apprenaient à chanter les chansons des militaires et savaient jouer de la guitare et plaîre aux filles. Bref, ces temps de scout me manque un peu).

Les uniformes sont beaux, ma foi, surtout les habits de camouflage des matrices carrées des soldats de race spéciale (特种兵, dit aussi soldats des forces spéciales). Et puis les femmes soldats sont en miki-skirt blanc rouge plus bottes noires, c'est tellement cool que M. Hu leur a manifesté un grand sourire. Le plus étonnant est la présence des femmes pilotes, tout le monde en parle maintenant. Et moi, j'en rêve. Conduire l'avion et faire le tour au ciel de la Terre, atterrissage pendant un jour en Ecosse pour rendre visite aux amis, pendant deux jours en Italie, prendiamo il gelato il vero espresso, ecco la bella cucina italiana, e sentire la lingua italiana come un opera, Dio mio che dolcissima vita; pendant trois jours en France, ou plus long, quoi, pour visiter les musées, voir les amis, se baigner dans la Méditterrannée et pleines de choses à faire jusqu'au prochain départ. Si on pouvait conduire l'avion comme ça, toutes femmes auraient voulu être pilotes et tous hommes auraient voulu devenir femme. Ca c'est sûr, hein.

Mais curieusement, lorsque les cinq avions qui tracent les fumées en couleur au ciel sur la Place, M. Hu a froncé les sourcils. Ah bon il n'aime pas les aérien(ne)s?! Quel(s) message(s) s'y cache?? Ou bien tout naturellement il lève la tête regarde le ciel et fronce les sourcils parce qu'il y a trop de lumières du jour?

Pour plus de secrets derrière la coulisse, il est à suivre l'émission du Dragon TV (soit 东方卫-视, la télévision-satellite orientale, du Media Group SMG/Sans-Matière-Grasse ) car on a pas mal chatté sur ce défilé grandiose dans cette émission spéciale.



(Sur la photo en haut de la page:
Voix-off de M. Hu Jin Tao qui prononce le texte sur l'écran: Laissons-nous unir plus étroitement, continuer à libérer la pensée, insister sur l'ouverture et la réforme, pousser le développement scientifique, stimuler l'harmonie sociale, ensemble, luttons pour la grande renaissance de la nation chinoise, faisons des efforts pour de nouvelles et de plus grandes contributions pour l'Humanité! / 让我们更加紧密地团结起来,继续解放思想,坚持改革开放,推动科学发展,促进社会和谐,为实现中华民族伟大复兴而团结奋斗,努力为人类作出新的更大的贡 献!  -- 胡锦涛 )



Libellé: la Chineuse Chine, Chine est-ce Chine




01/10/2009

Surprise +

Really nice artworks! Nice show, nice rythme, music, colors, etc etc...amazing spectacle!!! Cool!!!

Je regrette bcp de ne pas avoir une machine de vidéo pour enregistrer tout et de le mettre en ligne. J'espère que ça se trouve qqpart sur Youtube. Parce que quand même, je crois que c'est qch à ne pas manquer. Je vous le jure. Je crois que j'ai sousestimé le niveau artistique des artistes chinois.

Et puis toutes ces chansons des 60 ans, quelle mémoire, quelle nostalgie. Celle qui ouvre la soirée (et mince j'ai déjà oublié le titre de la chanson...) est celle que chantait souvent ma mère. Pas mal comme chanson, finalement, ça rentre tellement facilement dans la tête.

Et l'instrument. C'est top l'instrument de Xinjiang. J'adore, cet exotisme et allégresse.

Surprise

En live: à CCTV commence la grande soirée. Silence. PUis entrée dans la salle, les dirigeants. Pékin.

A Shanghai, j'entends le bruit des pétards. Un ronronnement bien vague.

A suivre.

Grande fête nationale, etc.


Il y a quelques heures, j'ai regardé la télé à la télé... Bof, quelle phrase pour commencer.

Je reprends: Il y a quelques heures, j'ai regardé le journal télévisé de CCTV-1, puis plus ou moins la soirée préparative pour le 60e an d'anniversaire de l'Etat (photos à venir plus tard). Depuis que j'ai retrouvé la vie de bureau, je suis privée du droit de regarder le journal télévisé de CCTV-1. Mais je peux toujours l'écouter à la radio, si je termine tôt avant 19H30 et que je n'ai pas besoin de recharger la batterie de mon MP3.

Je ne suis toujours pas fan de CCTV-1, et CCTV-1 se fait toujours moquer par tout le monde. Pourtant j'y vois un changement de leur style et de leur univers. C'est devenu... que dirais-je, un peu plus relaxé et plutôt drôle. Pas mal.

Une seule remarque: le parti communiste est en train de tenir en partie la fameuse promesse de vingt ans de réforme et évolution, depuis l'année Huit-Neuf. Tout le monde est content, bien sûr, et les chefs ont donné le discours sur de belles perspectives, à longue durée, ont participé au grand festin et ont trinqué à l'Anniversaire devant la caméra.

La qualité de la soirée m'a un peu surprise. On y constate surtout un relèvement esthétique dans la scénographie, et l'èthos s'y impose, comme d'habitude, mais là les artistes jouent aussi de la comédie un peu à la con. Exemple? Ouh là... aspetta et let me see.

Alors...par exemple, dans le Chapitre de la "Fondation de la République populaire de Chine", le jour du 1 octobre 1 949, un petit groupe de soldats de Libération surgissent sur scène, encore en état de bataille le chef du groupe a reçu un coup de téléphone:  Allô???... Quoi???... Nous avons un nouveau pays maintenant???!!! S'appelle comment???... Ah??? Mais j'entends mal, parle plus fort!!!... Quoi??? Encore plus fort, je peux rien entendre!!!... Ah~ Ok~ Ré--pu-bli-que? Encore une fois??? Ré--pu-bli-que populaire de Chine???!!!  Good!! Puis tout à coup, un soldat à côté de lui a été déchargé.  Mourant, il demande comment s'appelle le pays,  et ce chef lui dit: République populaire de Chine!! Alors il meurt, content d'avoir entendu ce nouveau nom qui restera dans sa mémoire.                                                                                                                                         
                                                                                                                              
Texte Rédigé entre le 30 septembre et le 1 octobre.
Ce matin j'ai regardé le grand spectacle de parade et la Manifestation populaire à la place Tian An Men, à la télé. La MANIFESTATION, 游行( you- xing), au sens propre, et à la chinoise. S'entend. Et là je regarde l'émission spéciale de Oriental Dragon TV:
爱祖国,大声说 / Aimer la patrie, Crier-le fort. Emission spéciale qui dure 24 heures: la Manifestation, les discussions avec les invités, l'interactivité avec le public et avec les invités sur la Place, puis le grand spectacle du soir à venir. Excitant.
J'ai pensé au 4 juin d'il y a 4 mois, le jour où j'ai passé une nuit presque blanche à Pékin. S'il faut absolument en donner le commentaire de ce soir-là, je dis "fantastique". Plus de mots qui pourrait mieux convenir.
Et là, à ce jour de grand Anniversaire de mon pays, je suis prête à rester éveillée (parce que j'ai trop mal dormi la veille!!) avec l'émission jusqu'à la fin.
Pleines de choses intéressantes et touchantes. Je suis touchée aussi. Il y a les larmes de temps en temps dans l'audience.  Humide comme le ciel à Shanghai. (Mais curieusement, à Pékin c'est tout à fait le beau temps, le ciel est tout bleu sur l'écran.) Et les News aussi, ouh là, génial, quoi. Plein(s?) de sourire. Et puis, que diable, il y a tremblement de terre en Indonésie et plus de mille personnes sont estimées enterrées??
J'ai un peu plus d'espoir maintenant. (mais de quoi?) Et je ne peux attendre le prochain billet pour déclarer ceci:

VIVEMENT LE PEUPLE CHINOIS!!!
VIVEMENT L'HARMONIE DE L'HARMONIE~~~!!!
VIVEMENT VIEVEMENT!!! ...

(A suivre)