21/10/2009

Au travail



Fête nationale, station de métro à Shanghai



Du mois d'octobre jusqu'à la fin d'année (chinoise et pas tellement chinoise), ce sera pour moi le gros combat. Mon travail actuel est un peu difficile à décrire car c'est compliqué et il y a de temps en temps du changement.
C'est en général deux parties de missions, partie éditoriale et partie apprendre-et-savoir-tout-faire-sur-une-page-web pour notre site-web, plus la traduction, plus les etc.. Le projet est admirable en somme, et le tout est très très formateur et me permet de sortir des idées de la tête. J'en suis aussi très reconnaissante pour l'occasion.
C'est le marathon du cerveau qui durera des mois, et il faut que je me prépare avant que la veritable journée de comble ne commence. Je suis allée acheter de la noix et du sésame noir car la nutrition chinoise dit que manger de la noix revitalise le cerveau. Je bois aussi du lycium tous les jours car c'est bon pour l'oeil.
Mais j'ai encore cette mauvaise habitude d'abuser le temps lorsque je ne dors pas.
On dit qu'il convient que le travail et le goût se sépare. La passion pour telle ou telle chose (texte et image, pour mon cas) qu'on retrouve dans le travail entraîne les gens à s'épuiser et ce n'est pas bon pour la santé, pour la longétivité, que sais-je. C'est assez paradoxal car sans la passion pour ce que je travaille, je ne crois pas pouvoir longtemps me tenir.
Donc, encore une fois je suis prête à m'épuiser. Je pense au moment où j'entamais la rédaction de la première partie de mon mémoire. J'avais très peur de ne pas pouvoir finir la rédaction à temps, je travaillais dans un état hyper stressé, j'y suis parvenue à la fin. Et je crois que cette fois, de même, j'ai à m'y mettre à fond.

***


Je fais les aller-retour entre les bureaux. Ca me fait plaisir de découvrir la vie de bureau, et ça s'apprend, la vie de bureau.

C'est la première fois que j'ai eu l'occasion de travailler dans un milieu plutôt chinois, enfin... plutôt de rapprocher le milieu professionnel chinois. J'ai été très impressionnée par le fameux "rapport de production" dans la théorie de Marx appliquée dans le contexte chinois. L'espace de bureau est au vrai une mini-arena où la politique se joue constamment: qui dit que les Chinois ne s'intéresent pas à la politique. J'ai été étonnée d'apercevoir que la façon dont gérait, communiquait, contrôlait une rédactrice expériencée, qui ressemblait en quelque sorte à celle de la gouvernance à la chinoise. Autoritaire, ou plutôt le zèle pour le mythe de l'autorité et puis du pouvoir.Intéressant d'observer car on y voit un peu où se trouvent les problèmes.

Autoritaire, je crois bien connaître cela. A l'université pour préparer un petit trimensuel d'étudiants ou encore pour une soirée de fin d'année, les deux jeux sociaux de campus étant morts aujourd'hui, j'allais trop vite sans l'opinion des autres et je faisais les commandes speedy, toi tu vas faire ceci et toi cela, tu viens ici et toi là-bas, allez vite on n'a plus le temps!!! Un étudiant d'une année plus jeune que moi me disait plus tard, en rigolant, qu'à l'époque ils "avaient peur de moi". Ouh là, ça m'a sérieusement choqué et m'a fait un peu peur à moi-même.

C'est pour cela que je crois comprendre assez bien l'état d'esprit de cette rédactrice-là. Bien garder le pouvoir, imposer de près, contrôler, pour que les gens puissent sagement et correctement travailler. Mais non, bien garder le pouvoir, c'est aussi écouter les gens avant de prendre la décision, savoir les motiver et mobiliser, ordonner sans trop y imposer. Un peu de détente fait du bien à tout le monde car être chef, ce serait surtout tâche stressante et il ne faudrait avant tout pas se stresser.

Alors on se faisait des réunions, on se parlait un peu pour souffler le problème. Les choses se sont évoluées depuis un mois, avec fluctuations, vers le mieux et vers le plus ouvert, me semble-il. Ce qui est bien nécessaire vis-à-vis d'un travail collectif, quelque peu théâtral.

Pour ma part, j'apprends et dois apprendre par-dessus tout à communiquer ce qu'il y a dans ma tête sans me faire mal comprendre. Vraiment, les rares gens, chefs et pas chefs, qui parviennent à me comprendre sans trop de peine ni trop de paroles me sont très précieux. A constamment balancer les tâches, barbouiller sur le calendrier dessiné et redessiné, à ne pas se laisser compresser et à dire non mais attendez, ne pas se laisser craquer et laisser couler les bruits insignifiants. A se professionnaliser, en somme. C'est assez dur par moment mais ça m'amuse.

Bon, il me faut aller dormir. Et non je ne vais pas dire quelle heure il est. Il faut dormir quand même pour pouvoir cultiver le jardin. A propos, cet apprendre-et-savoir-tout-faire-sur-une-page-web est une mission ravissante. J'avais dit à personne que j'avais envie d'apprendre le web-design et multimedia après le Mundus, je crois? Je souhaite seulement que delphine-zhihong dong peut être vraiment divisée en trois pour tribler le travail.

Et puis comme je suis terrible je veux répéter le nom du jardin. Il s'appelle Pavillon France en Chine et c'est sous forme d'un blog et je sais qu'il n'est pas difficile de trouver son adresse.

L'important n'est pas que vous l'aimez ou pas aimer, mais que les textes et les clips à venir soient lus et soient compréhensibles. On ne peut juger qu'à la fin du projet si ça a de l'intérêt et combien c'est intéressant. Jusque là, certains journalistes chinois commencent à faire les extraits de certains textes. Ca me fait un drôle de sentiment: la gêne d'être copiée et la réjouissance et l'espérance d'être copiée et diffusée au plus grand nombre.








(nb: Merci Oncle Bernard et Xiao-bob de m'avoir fait découvrir les deux films que vous avez cités suite à mon billet sur la danse. Je suis particulièrement séduite par le film Le bal/Ballando Ballando: très joli nom en plus, j'irai absolument voir ce film si l'occasion me permettra)






Libellé: La Chineuse Chine, in Fabula, post-it

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